Projet CAVD : comment reconstituer in vitro un tissu cardiaque contractile mature ?
Projet CAVD : comment reconstituer in vitro un tissu cardiaque contractile mature ?
La Cardiomyopathie Arythmogène du Ventricule Droit (CAVD) est la cardiomyopathie qui représente une des principales causes de mort subite chez les patients jeunes de moins de 40 ans. Elle est caractérisée par une inflammation massive du tissu cardiaque qui s’accompagne d’une perte progressive des cellules musculaires, les cardiomyocytes, qui sont remplacés par des infiltrats fibro-graisseux conduisant à un risque accru d’arythmies ventriculaires potentiellement mortelles.
Mené par le Dr Pierre Bobin, le projet CAVD vise à utiliser des pseudo-tissus cardiaques artificiels (EHT), dérivés de cellules souches pluripotentes induites humaines, en tant qu’outil de recherche translationnelle devant permettre à moyen terme de tester de nouvelles approches dans le traitement de la CAVD.
Qu’est-ce que le projet CAVD ?
Le projet CAVD vise à développer et à améliorer la technologie des pseudo-tissus cardiaques artificiels (plus connus sous l’acronyme EHT pour Engineered Heart Tissues) dérivés de cellules souches pluripotentes induites humaines (hiPSC) afin de reconstituer in vitro un tissu cardiaque contractile mature reproduisant un stress mécanique tel qu’observé in vivo et capable de reproduire des phénotypes cellulaires et structuraux de la CAVD.
Le projet s’appuie sur des résultats préliminaires encourageants obtenus lors des trois premières années de développement de la technologie des EHT dans l’unité de recherche du Pr Estelle Gandjbakhch et du Dr Eric Villard. Il repose sur la création de lignées de cellules souches à partir de prélèvements sanguins réalisés chez des patients porteurs de mutations génétiques associées à la CAVD.
Ce projet doit ainsi permettre de développer un modèle tissulaire humain génétiquement ajustable, permettant non seulement l’observation et l’étude de la désorganisation tissulaire observée en phase terminale, mais aussi et surtout la reproduction de l’évolution de la CAVD tout au long de ses multiples phases de développement.
Le caractère innovant et unique du projet
Le développement de ce modèle, unique en France à l’heure actuelle, associé à l’utilisation de techniques et de technologies de pointe telles que l’utilisation de cellules souches iPS associée à des techniques d’édition du génome, doit permettre d’étudier les mécanismes pathologiques induits par les deux mutations majeures associées à la CAVD dans le contexte génétique du patient.
Cette nouvelle stratégie ouvre ainsi la voie à une utilisation des EHT en tant qu’outil de recherche translationnelle devant permettre à moyen terme de tester de nouvelles approches dans le traitement de la CAVD telles que la thérapie génique, avec pour horizon le développement d’une approche médicale personnalisée des pathologies cardiaques d’origine génétique.
Le mécénat au service de l’innovation
Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat a accepté de soutenir ce projet de recherche innovant en 2022 et a ainsi rejoint la communauté des mécènes de l’IHU ICAN.
Dans ce cadre, nous avons eu le plaisir d’accueillir la visite de leur délégation pour une présentation du projet par l’équipe de recherche dédiée : le Pr E. Gandjbakhch (Responsable de l’unité de rythmologie de l’Institut de Cardiologie Hôpital de la Pitié-Salpêtrière), le Dr E. Villard (Responsable scientifique) et le Dr P. Bobin (Chercheur post doctorant) dans l’équipe Génomique et Physiopathologie des Maladies du Myocarde de l’UMRS 1166.
Cette rencontre a permis aux membres de la délégation de découvrir les laboratoires de recherche de l’UMRS 1166 ainsi que le laboratoire de culture cellulaire dans lequel sont développés les pseudo tissus cardiaques (EHT), modèle unique en France à l’heure actuelle.
« Le soutien de Crédit Agricole d’Ile–de–France Mécénat est important pour l’équipe, il va nous permettre d’accélérer concrètement nos travaux de recherche qui sont très couteux car il s’agit de techniques très innovantes », explique Pierre Bobin, Chercheur post-doctorant en physiologie cardiovasculaire.
Les acteurs impliqués dans le projet
Ce projet est soutenu par :
- L’IHU ICAN
- Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat
- Le Fonds Marion Elizabeth Brancher
- La Fédération Française de Cardiologie
- La Ligue contre les Cardiomyopathies
- Microport
Les partenaires de ce projet :
- Le Département de Cardiologie de l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP) et le Centre de référence des maladies cardiaques héréditaires ou rares de Paris (CRMR)
- ICAN BioCell-iPS
- L’UMRS 1166 (INSERM – Sorbonne Université)
- ICAN Omics metabolomics
- ICAN Omics lipidomics
- Plateforme de cytométrie
Photos ©Alkama.
MetaGenoPolis-INRAE et l’IHU ICAN accélèrent la recherche sur le microbiote et les maladies cardiovasculaires en France
MetaGenoPolis-INRAE et l’IHU ICAN accélèrent la recherche sur le microbiote et les maladies cardiovasculaires en France
MetaGenoPolis-INRAE et l’IHU ICAN, tous deux reconnus dans la communauté scientifique à l’international pour leurs travaux de recherche et faisant partie du démonstrateur pré-industriel MetaGenoPolis, souhaitent allier leurs forces pour accélérer les connaissances sur le lien entre microbiote et maladies du cardiométabolisme.
Quel impact du microbiote dans les maladies cardiovasculaires ?
Diabète, obésité, cirrhose, maladies du foie (NASH), maladies du cœur et des vaisseaux sont des maladies chroniques en constante augmentation ces cinquante dernières années, dont certaines de façon incontrôlée. Elles constituent des enjeux de santé publique d’aujourd’hui et de demain.
Ces maladies du cardiométabolisme, touchant enfants et adultes, sont en effet la 1ère cause de décès en France et dans le monde. Mieux combattre ces maladies se fera par une recherche innovante et pluridisciplinaire permettant de proposer une prise en charge personnalisée aux patients.
La science a montré que ces maladies pourraient être associées à un déséquilibre du microbiote intestinal.
Il est nécessaire de continuer à explorer l’impact du microbiote dans les maladies cardiovasculaires pour ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques.
Quelle collaboration entre MetaGenoPolis-INRAE et l’IHU ICAN ?
Dans le cadre du projet Le French Gut, contribution nationale porté par INRAE en collaboration avec l’AP-HP qui collectera les microbiotes intestinaux de 100 000 personnes majeures volontaires résidant en France métropolitaine ainsi que les données nutritionnelles et cliniques associées d’ici 2027, la collaboration INRAE/ICAN permettra de créer des synergies dans des projets ancillaires pour accélérer les connaissances sur les relations entre le microbiote intestinal et les maladies cardiométaboliques en France.
En effet, plusieurs cohortes de patients sous l’égide de l’IHU ICAN pourraient rejoindre le French Gut afin de pouvoir étudier cette relation.
Des liens privilégiés entre MetaGenoPolis-INRAE et l’IHU ICAN existent déjà, notamment au travers de 2 projets internationaux MetaHIT et Metacardis qui ont donné lieu à des publications à haut impact facteur, et plus récemment à des réflexions communes pour proposer des offres à destination des industriels souhaitant explorer le microbiote et son impact sur la santé.
« Qu’elles soient à des fins de diagnostic, de traitement, ou de prévention par la nutrition, ces offres de partenariat inclus les expertises uniques de ces deux instituts (clinique, métagénomique et Intelligence artificielle) et bénéficient de plateaux techniques de haute qualité pour répondre à une demande de plus en plus innovante et personnalisée de nos partenaires économiques. »
Alexandre Cavezza, PhD – Directeur MetaGenoPolis
Qui est MetaGenoPolis ?
MetaGenoPolis (MGP), unité INRAE, est experte en recherche sur le microbiote intestinal appliquée à la santé et à la nutrition humaine et animale, pour accélérer la science et l’innovation. Financée par le Programme des Investissements d’Avenir (Lauréat 2012 et 2019), MGP a été coordinateur de 2 grands projets qui ont permis de faire avancer la science du microbiote :
- Le projet MetaHIT qui publie le 1er catalogue de gènes microbiens intestinaux humains,
- Le projet IHMS pour aider à normaliser l’analyse de l’ADN microbien.
Depuis sa création en 2012, MetaGenoPolis a collaboré sur 236 projets de recherche dont 154 projets en partenariat avec les industriels.
MGP a pour missions principales :
- D’accélérer la science du microbiote en France et l’innovation dans le domaine de la santé et de l’alimentation,
- De proposer des technologies performantes et à haut débit pour analyser la diversité des microbiotes complexes et les interactions entre les bactéries intestinales et les cellules humaines,
- De collaborer avec les acteurs industriels pour la transformation de leurs découvertes en produits et services liés à la santé, pour identifier et traiter pleinement les pistes vers de futures applications industrielles, pour aider à concevoir et conduire des projets scientifiques vers des applications.
L’excellence scientifique de MGP dans l’analyse du microbiote intestinal et de ses implications pour la santé et la nutrition est largement reconnue dans la communauté scientifique internationale.
Quel consensus dans le diagnostic et la prise en charge de la fibrillation auriculaire ?
Quel consensus dans le diagnostic et la prise en charge de la fibrillation auriculaire ou atriale ?
Fortement impliqué dans la recherche sur la fibrillation auriculaire, le Pr Stéphane HATEM (Directeur Général de l’IHU ICAN et directeur de l’UMR 1166) a participé à la 8e conférence de consensus AFNET/EHRA du Atrial Fibrillation NETwork (AFNET) et de l’European Heart Rhythm Association (EHRA), où 83 experts internationaux ont réuni leurs compétences pour soutenir l’amélioration de la prise en charge du risque de FA à travers la prévention, la prise en charge individualisée et les stratégies de recherche.
Découvrez ci-dessous les principaux résultats de ce consensus !
La fibrillation auriculaire ou atriale
Malgré des progrès majeurs réalisés dans sa prise en charge, la Fibrillation Auriculaire (FA) reste associée à une morbidité et mortalité importante. Enjeu de santé publique majeur, elle est la 1ère cause cardiaque d’accidents vasculaires emboliques (AVC) et de décompensation des cardiopathies, et est un facteur de déclin cognitif et un caractère épidémique avec le vieillissement de la population.
Pour lutter contre ce fléau, il faut identifier les patients à risque de faire une Fibrillation Auriculaire, ceux présentant des épisodes de FA paroxystiques et cliniquement silencieux avant la survenue d’un AVC, et inventer de nouvelles prises en charge thérapeutiques personnalisées en amont.
Prise en charge de la fibrillation auriculaire : quelles avancées ?
« Afin d’améliorer l’estimation du risque lié à la Fibrillation Auriculaire (FA) et de guider le traitement de l’arythmie, il est nécessaire de poursuivre la recherche scientifique et clinique translationnelle pour mieux comprendre les différents mécanismes sous-jacents reflétés par le tracé électrocardiographique (ECG) de la FA. »
Pr Stéphane HATEM, Directeur de l’IHU ICAN
Publiée en 27 juillet 2022 dans EP Europace, la publication scientifique « Early diagnosis and better rhythm management to improve outcomes in patients with atrial fibrillation: the 8th AFNET/EHRA consensus conference » expose les principaux résultats de ces discussions interdisciplinaires, basées sur des observations scientifiques récemment publiées ou inédites.
Des nouvelles améliorations pour le patient sont possibles si l’on poursuit les efforts pour identifier et cibler la cardiomyopathie atriale et les troubles cognitifs associés, ce qui peut être facilité par l’Intelligence Artificielle (IA).
Les principaux résultats sont les suivants :
- Il faut tout faire pour contrôler le rythme cardiaque en utilisant de façon personnalisée les différentes thérapeutiques anti-arythmiques médicamenteuses ou interventionnelles, associées à une prise en charge agressive des facteurs de risque cardiovasculaires et métaboliques,
- La meilleure caractérisation de la cardiomyopathie atriale qui sous-tend la FA est un enjeu pour améliorer l’identification des patients à risque et mettre en place une prévention,
- Une évaluation standardisée de la fonction cognitive chez les patients souffrant de FA est nécessaire à l’amélioration de la qualité de vie des des patients,
- L’intelligence artificielle (IA) peut permettre d’atteindre tous les objectifs ci-dessus, mais nécessite des connaissances et une collaboration interdisciplinaires avancées ainsi qu’un meilleur cadre médico-légal,
- Nouveaux moyens de dépistage de la FA, simples et applicables à la population générale.
L’IHU ICAN participe à la recherche contre la fibrillation auriculaire
MAESTRIA, un projet très innovant pour mieux détecter la cardiomyopathie atriale
L’IHU ICAN participe à MAESTRIA (Machine Learning and Artificial Intelligence for Early Detection of Stroke and Atrial Fibrillation), un projet ultra innovant pour mieux détecter la cardiomyopathie atriale qui fait le lit de a fibrillation auriculaire et des accidents vasculaires emboliques.
Le projet MAESTRIA est un consortium de 18 partenaires d’Europe, des Etats-Unis et du Canada et répond à un appel à projet H2020 sur le diagnostic numérique. Ce projet est promu par Sorbonne-Université et coordonné par le Pr Stéphane HATEM, Directeur de l’IHU ICAN.
L’étude CT-AF, l’imagerie comme aide à la décision dans l’ablation atriale ?
L’étude CT-AF, coordonnée par le Pr Estelle GANDJBAKHCH et le Dr Mikaël LAREDO (Institut de Cardiologie, Unité Rythmologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris) devrait permettre de définir les vaisseaux critères pour sélectionner les patients qui pourraient tirer le plus de bénéfices de l’ablation des tissus de Fibrillation Atriale ou Fibrillation auriculaire (FA).
« En effet, les facteurs prédictifs du succès de l’ablation atriale restent insuffisants alors qu’ils sont nécessaires à la sélection des patients qui pourraient tirer le plus de bénéfice de cette procédure invasive. » Pr Estelle GANDJBAKHCH
Insuffisance cardiaque : un risque accru pour les patients atteints de diabète de type 2 ?
Insuffisance cardiaque : un risque accru pour les patients atteints de diabète de type 2 ?
Lié à 5 millions de décès par an dans le monde, le diabète de type 2 (DT2) est un syndrome clinique complexe et hétérogène, car il représente un risque accru de détérioration des différents organes du patient atteint (cœur, rein, système nerveux…).
En effet, les chercheurs ont démontré que les patients atteints de diabète de type 2 sont plus à risque de développer de l’insuffisance cardiaque (IC). Pour prévenir cet engrenage, l’IHU ICAN met en place une prise en charge pluridisciplinaire et personnalisée du patient, qui prend en compte les liens de causes à effet de l’ensemble des maladies du cardiométabolisme (diabète, obésité, maladies cardiovasculaires…).
Dans ce contexte, l’IHU ICAN développe l’étude MET-INF-T2D, qui vise à détecter l’insuffisance cardiaque métabolique associée au diabète de type 2 de manière précoce, grâce à l’identification de biomarqueurs d’imagerie. Découvrez l’objectif de cette étude de recherche ci-dessous !
Insuffisance cardiaque : un risque élevé en cas de diabète de type 2
Avec plus de 3,5 millions de français touchés, le diabète peut être une maladie silencieuse diagnostiquée trop tardivement, lors de l’apparition d’un épisode aigu qui nécessite une prise en charge médicale du malade.
Dans ce cas, le diabète a malheureusement déjà endommagé d’autres organes, entrainant un risque accru de développer d’autres maladies du cardiométabolisme (accidents cardiovasculaires, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, neuropathies périphériques…).
En effet, l’insuffisance cardiaque chez les patients atteints de diabète de type 2 est associée à un risque significatif de détérioration de la qualité de vie, d’hospitalisations récurrentes et de décès.
Il est donc essentiel d’identifier les patients atteints de diabète de type 2 et de dysfonction myocardique non diagnostiquée, et qui présentent un risque élevé de décompensation aiguë de l’insuffisance cardiaque.
Pour rappel, 4 signaux d’alerte sont à surveiller pour diagnostiquer la présence d’une insuffisance cardiaque et prévenir son aggravation :
- Un essoufflement inhabituel,
- Des pieds et chevilles gonflés (œdèmes),
- Une prise de poids rapide,
- Une fatigue excessive.
L’étude MET-INF-T2D : vers une détection de l’insuffisance cardiaque métabolique associée au diabète de type 2
Comment le métabolisme cardiaque peut être affecté de façon aiguë par les changements de la glycémie ?
En effet, la réduction des taux de glucose dans le diabète de type 2 amène des changements métaboliques majeurs dont les conséquences pour le cœur ne sont pas connues.
Il est donc essentiel aujourd’hui de mettre en place une prise en charge globale et personnalisée des malades, grâce à un partage de connaissances des différentes disciplines.
Portée par le Pr Fabrizio Andreelli (Diabétologue APHP, Pitié-Salpêtrière, IHU ICAN), l’étude MET-INF-T2D a pour projet de mieux prédire l’évolution du diabète de type 2 afin d’élaborer de nouvelles thérapies et d’améliorer la prise en charge des patients.
L’objectif de ce projet de recherche est de démontrer que l’inflexibilité métabolique cardiaque est présente chez certains patients atteints d’hyperglycémie chronique et révélée lors du traitement de leur diabète par insulinothérapie.
Ce projet est soutenu par Entrepreneurs & Go au titre du mécénat.
Insuffisance cardiaque : lancement de l'étude ICARD, avec l'inclusion d'un 1er patient !
Insuffisance cardiaque : lancement de l’étude ICARD, 1er patient inclus
Plus d’1 million de français sont aujourd’hui concernés par l’Insuffisance Cardiaque (IC), avec 120 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Cette maladie chronique fréquente et grave se déclare lorsque le cœur rencontre des difficultés à pomper suffisamment de sang pour oxygéner tous les organes.
Les équipes de recherche scientifique de l’IHU ICAN mettent en place l’étude ICARD, qui a pour objectif d’analyser les mécanismes de la dapagliflozine, une molécule ayant démontré une efficacité métabolique, cardiovasculaire ainsi que rénale avec une place reconnue dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.
L’étude a démarré en juin 2022, avec l’inclusion du 1er patient ! Découvrez-en davantage ci-dessous sur le contexte et les objectifs de l’étude ICARD.
L’insuffisance cardiaque : 1 million de français concernés
La contraction du cœur des patients en Insuffisance Cardiaque (IC) n’est plus efficace pour assurer le débit sanguin nécessaire pour alimenter les organes. Les principaux symptômes sont l’essoufflement, la fatigue et/ou des œdèmes et une prise de poids.
L’insuffisance cardiaque peut être la conséquence d’un infarctus du myocarde, de l’hypertension artérielle, du diabète et de troubles du rythme comme la fibrillation atriale, ainsi que des maladies du muscle cardiaque (cardiomyopathies) souvent d’origine génétique.
- En France, 2,3% de la population adulte et 10% des personnes de plus de 70 ans souffrent d’une insuffisance cardiaque, soit plus d’1 million de personnes concernées,
- Chaque année, 165 000 patients sont hospitalisés et plus de 70 000 décès sont associés à l’insuffisance cardiaque,
- Plus de 1 patient sur 2 se déclare en « mauvaise » ou « très mauvaise » santé.
La dapagliflozine : une molécule efficace dans le traitement de l’insuffisance cardiaque
Pour faire face à cette maladie, il existe des traitements qui améliorent les symptômes, allègent le travail du cœur, et diminuent la morbi-mortalité, mais ils ne sont pas efficaces pour tous les patients.
La dapagliflozine est une molécule accessible depuis 2021 pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque. Elle a donné de très récents résultats d’efficacité complémentaire, dont les mécanismes d’action méritent d’être approfondis.
Aujourd’hui, comprendre quels mécanismes sont activés permettra de mieux identifier les patients qui pourront avoir un bénéfice accru de l’utilisation de la dapagliflozine par rapport aux traitements standards de l’insuffisance cardiaque.
Les objectifs de l’étude ICARD menée par l’IHU ICAN
L’étude ICARD de l’IHU ICAN vise donc à comprendre comment cette molécule améliore le métabolisme énergétique du cœur et d’autres organes (foie, rein, graisse abdominale), c’est-à-dire la flexibilité de l’utilisation des différentes sources d’énergie (graisses et sucre) dont le cœur a besoin pour pomper le sang.
Les 2 principaux objectifs de l’étude ICARD sont donc de :
- Comprendre, grâce à l’IRM, les effets cardiovasculaires et métaboliques de la dapagliflozine, qui bénéficient à plusieurs types de patients,
- Analyser son rôle dans la diminution des hospitalisations et de la mortalité des patients atteints d’insuffisance cardiaque.
L’organisation scientifique de l’étude ICARD
Avec la participation d’AstraZeneca, cette étude à promotion académique est prévue pour une durée de 2 ans. ICARD va porter sur 40 patients présentant une insuffisance cardiaque et suivis dans le service de Cardiologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
L’étude se déroule à la Pitié-Salpêtrière, au sein de l’Institut de Cardiologie, dans le service de médecine nucléaire et sur le plateau d’investigation clinique ICAN Clinical Investigation de l’IHU ICAN.
Elle implique également les plateformes scientifiques ICAN Imaging pour les acquisitions IRM et ICAN Omics, le laboratoire d’imagerie biomédicale (LIB, INSERM 1146) ainsi que les services supports de l’IHU.
- Porteurs du projet : Pr Richard Isnard, Pr Alban Redheuil, et Pr Fabrizio Andreelli
- Contact : Louise Meyfroit – Chargée d’opérations scientifiques – l.meyfroit@ihuican.org
IRM cardiovasculaire 1.5T de dernière génération de l’IHU ICAN
La phosphatidylsérine améliore la fonction anti-inflammatoire des lipoprotéines de haute densité (HDL)
La phosphatidylsérine améliore la fonction anti-inflammatoire des lipoprotéines de haute densité (HDL)
Les maladies inflammatoires chroniques impactent la vie de nombreuses personnes et représentent aujourd’hui un coût non négligeable pour notre système de santé.
Elles peuvent être traitées en utilisant des médicaments anti-inflammatoires d’origine naturelle ou synthétique. Dans le corps humain, une grande variété de molécules possède notamment des propriétés anti-inflammatoires pouvant aider à lutter contre ces maladies.
De récents travaux de recherche réalisés au sein de l’IHU ICAN par les Dr Maryam Darabi et Dr Anatol Kontush ont démontré que l’inclusion de la phosphatidylsérine améliore considérablement la fonction anti-inflammatoire des lipoprotéines reconstituées de haute densité (rHDL).
Comment cette approche peut-elle permettre de traiter certaines maladies inflammatoires chroniques ?
Quels sont les objectifs de cette recherche ?
La phosphatidylsérine (PS) est une substance produite par l’organisme et qui constitue l’essentiel de la membrane des cellules. La phosphatidylsérine est un phospholipide qui contribue à résoudre l’inflammation. En effet, il est l’un des principaux signaux « eat-me » participant à l’élimination des cellules apoptotiques par les cellules immunitaires.
Figure 1 : Particules HDL reconstituées. En vert, l’apolipoprotéine A-I, la protéine principale d’HDL. En jaune, la phosphatidylcholine, le lipide principale d’HDL.
Présente dans le sang, la lipoprotéine humaine de haute densité ou HDL (high-density lipoprotein), est un complexe multimoléculaire possédant une forte capacité à réduire l’inflammation. Elle contient un ensemble de molécules lipidiques et protéiques, dont une minorité est constituée par la phosphatidylsérine (PS).
À l’aide de leurs principaux composants lipidiques et protéiques, les particules HDL (lipoprotéine humaine de haute densité) peuvent être reconstituées de manière artificielle en utilisant l’apolipoprotéine A-I (la protéine principale d’HDL) et la phosphatidylcholine (le lipide principale d’HDL) et donc utilisées comme agents thérapeutiques.
Quels sont les résultats ?
Les macrophages sont des cellules-clés du corps impliquées dans le développement des maladies inflammatoires chroniques.
Les résultats ont été obtenus in vitro avec l’utilisation de la lignée cellulaire des macrophages humains THP-1, mais aussi avec les macrophages humains primaires préparés à partir de monocytes circulantes.
- Les travaux de recherche menés ont permis d’observer que l’inclusion de phosphatidylsérine (PS) dans les HDL reconstituées améliore leur capacité à réduire l’inflammation, avec une fonction anti-inflammatoire supérieure aux HDL « standards » sans PS.
- Les HDL avec PS aident notamment à réduire davantage la sécrétion et l’expression de l’interleukine-6 (une molécule inflammatoire) par les macrophages.
- Enfin, ils présentent également des propriétés anti-inflammatoires supérieures in vivo dans un modèle murin de dyslipidémie et d’inflammation chronique.
Des formulations HDL ont été administrées à des souris dyslipidémiques soumises à un régime riche en cholestérol pour induire l’athérosclérose et l’inflammation chronique.
En conclusion, la phosphatidylsérine se révèle comme une composante anti-inflammatoire puissante, capable d’augmenter le potentiel thérapeutique du traitement fondé sur les HDL. Ces résultats constituent une nouvelle approche prometteuse dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques.
Quels sont les acteurs impliqués ?
Les travaux de recherche ont été principalement menés au sein de l’UMRS 1166 (AP-HP, Inserm, Sorbonne Université, IHU ICAN) :
- Par la Dr Maryam Darabi (Chercheuse postdoctorale),
- Sous la direction du Dr Anatol Kontush (Directeur de recherche),
- En collaboration avec la plateforme ICAN Omics Lipidomics,
- Et soutenus par la société SATT-Lutech, l’INSERM et Sorbonne Université.
Les résultats de cette recherche ont été communiqué dans l’article scientifique « Phosphatidylserine Enhances Anti-inflammatory Effects of Reconstituted HDL in Macrophages via Distinct Intracellular Pathways », publié dans le 13 avril 2022 dans The Faseb Journal.
Lutte contre le cancer primitif du foie d’origine métabolique : le précieux soutien de la Fondation Constance et Andreï Rhoe
Lutte contre le cancer primitif du foie d’origine métabolique : le précieux soutien de la Fondation Constance et Andreï Rhoe
Le cancer primitif du foie est le 6e cancer le plus fréquent en termes d’incidence, et le 4e plus fréquent en termes de mortalité dans le monde.
La Fondation Constance et Andreï Rhoe a choisi de soutenir les actions de l’IHU ICAN, dont la vocation est de lutter contre les maladies du cardiométabolisme. Ce mécénat va permettre de soutenir la recherche sur les causes métaboliques responsables du cancer du foie, et la formation de jeunes chercheurs et médecins roumains dans ce domaine.
Découvrez l’étude que va permettre de soutenir ce don précieux, pour mieux comprendre l’évolution de la NASH vers un cancer primitif du foie.
L’engagement de la Fondation Constance et Andreï Rhoe
Abritée par la Fondation de France, la Fondation Constance et Andreï Rhoe a pour vocation de soutenir des projets de recherche médicale en biologie et biochimie, en faveur de la lutte contre le cancer, ainsi que des projets dans l’éducation, la musique et la sensibilisation à la démocratie et au sens civique.
Leurs fondateurs ont choisi de soutenir l’IHU ICAN à travers une bourse annuelle sur une période de 3 ans. Celle-ci va permettre à un doctorant roumain de réaliser des travaux de recherche autour du cancer primitif du foie, dans le cadre d’une étude multicentrique coordonnée par le Pr Vlad Ratziu à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Les principaux objectifs sont :
- L’identification des facteurs de risque de cancer primitif du foie lié au syndrome métabolique,
- L’estimation de la prévalence du cancer du foie métabolique dans la population française,
- L’estimation des tendances temporelles (incidence) de cette affection sur les dix dernières années.
Ce qu’il faut savoir sur le cancer primitif du foie
Le cancer primitif du foie, aussi appelé carcinome hépatocellulaire, est l’un des rares cancers en augmentation croissante. Il survient essentiellement chez les personnes présentant déjà des maladies du foie.
- 6e cancer le plus fréquent en termes d’incidence,
- 4e plus fréquent en termes de mortalité dans le monde,
- Une incidence en augmentation de 9% chaque année aux USA.
Conséquence hépatique du syndrome métabolique, la stéatose métabolique est devenue la 1ère cause de maladie chronique du foie, touchant 25-30% de la population générale adulte dans sa forme la plus fréquente et la moins grave. Forme progressive de la stéatose, la stéatohépatite métabolique peut enclencher une fibrogenèse hépatique, et ainsi aboutir à une cirrhose du foie.
Ceci explique pourquoi l’incidence du cancer primitif du foie métabolique est ainsi devenue l’indication de greffe hépatique ayant la plus forte augmentation.
Malheureusement, les cancers primitifs du foie survenant chez les sujets atteints de stéatohépatite métabolique sont souvent dépistés à un stade plus tardif et donc plus avancé, ce qui limite les possibilités de thérapies curatives.
Il est donc important aujourd’hui de mieux comprendre, d’identifier et de stratifier :
- Les mécanismes de la carcinogenèse associée au syndrome métabolique,
- Le rôle de facteurs métaboliques et inflammatoires dans la pathogenèse du cancer primitif du foie,
- Le risque carcinologique chez les sujets atteints de syndrome métabolique,
- Les circonstances de survenue du cancer primitif du foie sur un foie non cirrhotique,
C’est l’objectif de notre étude qui va être menée sur une durée de 3 ans auprès de 300 patients présentant un cancer primitif du foie métabolique, à l’aide d’une cohorte multicentrique avec constitution de biobanque.
Toute l’équipe de l’IHU ICAN remercie chaleureusement la Fondation Constance et Andreï Rhoe pour sa confiance !
Vos dons sont essentiels pour aider l’IHU ICAN à lutter contre les maladies du cardiométabolisme.
Régime pauvre en glucides : quel lien avec l’augmentation du cholestérol ?
Régime pauvre en glucides :
quel lien avec l’augmentation du cholestérol ?
Adopter un régime alimentaire pauvre en glucides est souvent indiqué pour la perte de poids et le traitement de maladies chroniques comme le diabète de type 2.
Pourtant, certaines études ont relevé que cette modification alimentaire peut entraîner une augmentation du cholestérol dit « LDL » ou « mauvais cholestérol », qui est un facteur de risque important dans le développement de maladies cardiovasculaires.
Compte tenu de la popularité grandissante des régimes pauvres en glucides et de la forte mortalité liée aux maladies cardiovasculaires, il convient de comprendre les mécanismes qui impactent le taux de cholestérol LDL et le métabolisme des lipides, en réponse à une diminution des glucides.
Anatol Kontush (Directeur de recherche au sein de l’UMRS 1166 – IHU ICAN) a contribué, comme co-dernier auteur, à la réalisation de l’article scientifique « The Lipid Energy Model: Reimagining Lipoprotein Function in the Context of Carbohydrate-Restricted Diets », publié dans le 20 mai 2022 dans Metabolites.
Quel est l’objectif de l’étude ?
L’étude s’appuie sur les données auto-collectées de 548 individus suivant un régime pauvre en glucides (CRD), correspondant à moins de 130 grammes par jour, avec un apport moyen de 27 grammes de glucides par jour.
Une première analyse a permis d’identifier des éléments qui permettent de prédire l’augmentation du cholestérol LDL (LDL-C) :
- L’indice de masse corporelle (IMC) de l’individu,
- Les marqueurs métaboliques de sa santé,
- Le taux de cholestérol HDL (HDL-C),
- Le taux de triglycérides (TG) avant le régime alimentaire.
Rappel : Les glucides sont les nutriments énergétiques principaux du corps humain, réparties en deux familles : les glucides simples (fruits, lait, yogourt, chocolat, confitures, sucre raffiné…) et les glucides complexes (pain, céréales, riz, pâtes, légumineuses, pommes de terre…).
L’analyse a révélé que les personnes maigres (possédant donc un IMC bas) avec un faible rapport TG/HDL-C, et qui suivent un régime alimentaire pauvre en glucides, étaient les plus susceptibles de connaître des augmentations de leur taux de cholestérol LDL.
Cela a permis d’isoler un sous-ensemble de 100 individus « Lean Mass Hyper-responder » (LMHR) présentant des augmentations particulièrement fortes de leur taux de cholestérol LDL mais aussi HDL dans un contexte de restriction des glucides, combiné avec un faible taux de triglycérides. Le mécanisme était réversible avec la réintroduction de glucides dans le régime alimentaire, et aucun facteur génétique notable n’a été révélé lors des tests.
L’objectif de cette publication scientifique est donc d’apporter une explication au phénotype LMHR, à l’aide du « Lipid Energy Model » (LEM).
Qu’est-ce que le Lipid Energy Model ? (LEM)
Le Lipid Energy Model (LEM) est une hypothèse selon laquelle, dans des conditions de restriction des glucides et la présence de graisse dans le tissu cellulaire sous-cutané, il réside une plus grande dépendance à l’égard des graisses en tant que substrat métabolique, telles que fournies par les lipoprotéines riches en triglycérides, y compris les VLDL (lipoprotéines de très basse densité) synthétisées et sécrétées par le foie.
Augmentation du LDL-C et du HDL-C par la lipoprotéine lipase
En présence d’une augmentation de la synthèse et de la sécrétion des VLDL, l’activité de la lipoprotéine lipase (LPL) libère des acides gras libres (AGL = non-esterified fatty acids = NEFA) pour les adipocytes et les tissus oxydatifs. Au fur et à mesure que les TG sont lipolysés, les VLDL rétrécissent avec la perte des résidus de surface (y compris le cholestérol, les phospholipides et les apolipoprotéines) au profit des particules acceptrices de HDL, puis sont catabolisés en LDL, ce qui entraîne une augmentation de la masse des particules LDL, du LDL-C, de la masse des particules HDL et du HDL-C. Source : Metabolites 2022, 12(5), 460.
Cette dépendance accrue entraîne une augmentation de la sécrétion hépatique de VLDL et de la lipolyse de VLDL par la lipoprotéine lipase avec une production élevée d’acides gras libres (AGL), qui sont une source d’énergie importante de l’organisme.
Ensuite, l’absorption périphérique de ces acides augmente, comme l’accumulation dans la circulation de LDL (qui est le produit terminal de la lipolyse de VLDL) et le taux de LDL-C. En parallèle, les fragments de la surface de VLDL contenant le cholestérol sont libérés et transférés aux HDL, résultant en élévation marquée de HDL-C. Enfin, les taux circulants de triglycérides diminuent suite à la lipolyse. Selon le Lipid Energy Model (LEM), cette voie est particulièrement active chez des individus maigres avec un faible rapport TG/HDL-C au baseline, parce que ces individus sont caractérisés par une lipolyse de VLDL particulièrement efficace.
Schéma du modèle énergétique lipidique
(A) Dans le contexte d’une restriction glucidique, (1) l’épuisement du glycogène et (2) les modifications des hormones circulantes stimulent la sécrétion d’acides gras libres (AGL = NEFA) par les adipocytes à l’aide de la lipase hormonosensible (HSL) pour alimenter les tissus oxydatifs. (3) Le foie capte les NEFA circulants et les reconditionne en triglycérides (TG), (4) sécrétés à bord des VLDL. (5) L’augmentation de la destruction des VLDL médiée par la lipoprotéine-lipase (LPL) génère une augmentation du LDL-C et du HDL-C. (B) L’ampleur de la restriction glucidique, l’adiposité et la dépense énergétique contribuent chacune, en tant que variables indépendantes, au degré de renouvellement des VLDL médié par les LPL et, par conséquent, à l’ampleur de la variation des composants de la triade. Source : Metabolites 2022, 12(5), 460.
Quelle est la conclusion de ce travail de recherche ?
Le travail de recherche réalisé conclut que le Lipid Energy Model (LEM) pourrait expliquer l’association inverse observée entre l’IMC (Indice de Masse Corporelle) de l’individu, et la modification de son taux de cholestérol LDL dans un contexte de restriction des glucides consommées. En effet, les taux élevés de cholestérol LDL sont un facteur important de risque cardiovasculaire. Ce travail appelle donc impérativement à des recherches supplémentaires pour évaluer ce risque chez des individus suivant des régimes pauvres en glucides.
Ce modèle fournit des prédictions spécifiques et vérifiables qui seront à évaluer dans de futures études, afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents au changement du cholestérol LDL dans les régimes pauvres en glucides. Cela permettra de faire progresser nos connaissances sur la dynamique des lipides et des lipoprotéines dans le métabolisme humain.
Les auteurs de la publication : Nicholas G.Norwitz, Adrian Soto-Mota, Bob Kaplan, David S. Ludwig, Matthieu Boudoff, Anatol Kontush, David Felman.
L’excellence de la plateforme ICAN Omics lipidomics
L’IHU ICAN possède une plateforme « lipidomics » spécialisée dans les maladies métaboliques (NASH, T2DM, athérosclérose, hypercholestérolémie, cardiomyopathie…) qui combine des approches métabolomiques, lipidomiques et des outils bioinformatiques. Grâce à des technologies de pointe, elle permet d’identifier des nouveaux biomarqueurs pour améliorer la prédiction des pathologies métaboliques
Située à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, notre plateforme a obtenu le label IBiSA (Infrastructures en Biologie Santé et Agronomie) en 2021.
Semaine nationale de la santé du pied 2022 : comment prévenir les plaies liées au pied diabétique ?
Semaine nationale de la santé du pied 2022 : comment prévenir les plaies liées au pied diabétique ?
Impactant plus de 3,5 millions de français, le diabète est une maladie métabolique grave caractérisée par un niveau élevé de sucre dans le sang. Souvent sous-diagnostiquée car pouvant être asymptomatique pendant de nombreuses années, cette maladie en constante augmentation est devenue un enjeu de santé majeur : on estime à 693 millions le nombre de cas en 2045 à travers le monde (étude INSERM en 2019).
Parmi les complications de santé associées au diabète, la plus fréquente est la dégénérescence des nerfs sensoriels et moteurs des membres inférieurs du corps, aussi appelé « pied diabétique ». 15% des diabétiques présentent une ulcération du pied au cours de leur vie et 85% des amputations réalisées chez des patients diabétiques sont dues à une plaie du pied.
Dans le cadre de la Semaine Nationale de la Santé du Pied du 13 au 18 juin 2022, l’IHU ICAN vous présente les travaux de recherche de Jérôme Haddad (MSc Podiatrist – Podologue à l’Hôpital Universitaire de la Pitié Salpêtrière) sur les risques d’ulcération du pied des patients diabétiques.
Le pied diabétique : causes et conséquences
Selon certaines études, la pression plantaire est le facteur de risque principal d’une plaie chronique du pied chez un patient diabétique. En effet, les patients diabétiques neuropathes présentent un épiderme plantaire plus mince et des tissus mous plantaires plus rigides que les non diabétiques, exposant le pied diabétique à une dégradation des tissus cutanés pouvant amener à la formation d’ulcères.
Conséquence des anomalies métaboliques causées par le diabète, l’amplitude de mouvement des articulations du pied et de la cheville est effectivement réduite chez les patients diabétiques neuropathes. Cela entraine des perturbations importantes de la fonction du pied, en raison de pressions plantaires anormalement élevées pouvant provoquer un ulcère chronique du pied. Les patients atteints de ce type d’ulcères présentent une diminution de leur activité physique, une baisse de leur sociabilité, un niveau de stress plus important, et un impact négatif global sur leur qualité de vie et leur bien-être.
Le nombre d’individus souffrant de diabète augmente considérablement à l’échelle mondiale d’années en années ; il est donc essentiel de trouver des solutions pour réduire le taux d’ulcération du pied en lien avec le diabète.
Comment prédire et évaluer les risques de plaies liées au pied diabétique ?
Les travaux de recherche de Jérôme Haddad (MSc Podiatrist – Podologue à l’Hôpital Universitaire de la Pitié Salpêtrière) portent sur la conception et l’évaluation d’un biomarqueur prédictif du risque d’ulcération du pied pour une population de patients diabétiques atteints de neuropathie périphérique des membres inférieurs, par l’utilisation d’outils d’analyses pratiquées en routine clinique.
L’hypothèse de ce projet de recherche est que les plaies des patients diabétiques ne sont pas dues uniquement à la pression, mais également à la déformation dans l’épaisseur des tissus plantaires. Au fur et à mesure de l’avancée dans la neuropathie, les caractéristiques biomécaniques et structurelles du patient se dégradent. La découverte de cette neuropathie ou du diabète intervient souvent trop tard, une fois que la plaie est apparue. En effet, malgré la présence de facteurs de risque, des patients ne présentent pas forcément de plaie.
Il est donc fondamental d’identifier des données à la fois morphologiques et fonctionnelles afin d’étudier le passage de grade 2 au grade 3 chez le patient (voir schéma ci-dessus), et éviter une situation critique. Grâce à la prise en compte de ces 2 types de variables, l’identification d’un biomarqueur qui permette d’établir une norme face au risque de plaie associé à la neuropathie serait une avancée majeure pour lutter contre ce problème de santé publique.
Le projet de Jérôme Haddad prévoit donc, grâce à des outils de routine clinique, de pouvoir proposer un moyen simple d’évaluation et de prédiction des risques de plaies liées au pied diabétique, accessible en médecine de ville.
Comment est structuré ce projet de recherche sur le pied diabétique ?
Le projet prévoit plusieurs phases d’études :
- Etude observationnelle descriptive de la rhéologie cutanée des patientes grades 1, 2 et 3 : In vivo et par simulation numérique,
- Etude prospective observationnelle descriptive des patientes grade 3 en comparent les zones à antécédents de plaies et les zones restées saines : In vivo et par simulation numérique,
- Etude prospective observationnelle longitudinale analytique de cohorte : étude monocentrique sous la forme d’un hôpital de jour intitulé « HDJ dépistage de la neuropathie », avec monitoring prospectif longitudinal de l’ensemble des paramètres au 1er jour, à 6 mois et à 1 an.
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez en savoir plus sur le déroulé de cette étude.
Quels sont les résultats attendus ?
La création de l’outil a pour but une utilisation dans la pratique clinique, dans la recherche et dans les essais cliniques.
Le projet de recherche prévoit d’explorer plusieurs aspects et hypothèses, comme :
- L’analyse de la cinétique inter patients (exemple : quels individus se déplacent plus rapidement que les autres ?),
- L’évaluation des paramètres dans le temps (Quelle évolution ? Quelle fiabilité des données ?),
- La discrimination de groupes fonctionnels de risque et de groupes qui permettraient de créer une nouvelle gradation fonctionnelle, afin de compléter la gradation habituelle par défaut de baresthésie et de tact fin,
- L’exploration de questions telles que : Est-ce que cette étude amènera à une classification fonctionnelle ? Une clusterisation fonctionnelle ? Un biomarqueur ? Le grade 2 est-il hétérogène ? Peut-on normaliser la pression plantaire à toutes les différentes variables obtenues ? Peut-on créer un algorithme de prédiction ? Est-il possible de discriminer le patient qui entre dans le risque ?
Quels sont les acteurs de ce projet ?
- Jérôme Haddad: MSc Podiatrist – Podologue à l’Hôpital Universitaire de la Pitié Salpêtrière
- Pierre-Yves Rohan : Assistant Professor – Maître de conférences à l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak
- Dr Georges Ha Van Praticien-Hospitalier : Podologie en Diabétologie à l’AP-HP, Assistance Publique
- Antoine Perrier Podologue DE : Ingénieur biomécanique, PhD
- Pr Agnès Hartemann : Cheffe de service diabétologie et métabolisme CHU à l’Hôpital de la Pitié Salpetrière
Comment soutenir la recherche lié au pied diabétique ?
Ce projet de recherche innovant est financé par des fonds externes. Les dons sont donc essentiels pour accélérer la recherche médicale et améliorer la prise en charge des patients souffrant du diabète.
- Vous souhaitez soutenir ce projet de recherche spécifique lié au pied diabétique ? Vous pouvez contacter Francine Trocmé par e-mail à f.trocme@ihuican.org ou par téléphone au 01 88 40 64 05.
- Vous souhaitez soutenir l’ensemble des activités de l’IHU ICAN pour lutter contre les maladies du cardiométabolisme ? Faites un don ci-dessous.
Sources des données, issues des recherches de Jérôme Haddad :
• Boulton AJM, Vileikyte L, Ragnarson-Tennvall G, Apelqvist J. The global burden of diabetic foot disease. Lancet 2005
• Boulton A.J.M. et al. 2004
• Etudes Veves et al. (1992), Ahroni et al. (1999), Stess et al. (1997) et Fernando et al. (2013)
• Pirart J. et al 1977
• Chao et al., 2011
• Morag et Cavanagh, 1999, Morag et al., 1997
• Rao et al., 2011, Fernando et al. 1991
• Maluf et Mueller, 2003
• W. G. Meijer, 2001
L’étude CT-AF : l’imagerie comme aide à la décision dans l’ablation atriale ?
L’étude CT-AF : l’imagerie comme aide à la décision dans l’ablation atriale ?
Dans les maladies cardiaques, la Fibrillation Atriale (FA) est l’arythmie la plus fréquente. Elle est responsable de près de 20 % des AVC ischémiques (obstruction de l’artère cervicale).
Le traitement standard de la Fibrillation Atriale comprend un traitement anticoagulant et un traitement anti arythmique, et très souvent l’ablation par cathéter des foyers d’arythmies. Cette intervention consiste, à l’aide de cathéters introduits dans le cœur via les vaisseaux sanguins, à détruire la zone malade du muscle cardiaque à l’origine de la survenue de l’arythmie.
Cependant, les facteurs prédictifs du succès de cette pratique restent insuffisants alors qu’ils sont nécessaires à la sélection des patients qui pourraient tirer le plus de bénéfice de cette procédure invasive.
Comment mieux évaluer la pertinence d’une ablation des foyers de FA ?
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est aujourd’hui capable d’une analyse fine du remodelage atrial qui fait le lit de la Fibrillation Atriale (FA). L’IRM peut notamment visualiser l’abondance et la texture de la graisse autour du cœur, dont on sait qu’elle peut contribuer au substrat de la FA. Ainsi, cette imagerie s’est imposée dans la pratique clinique avant ablation de la FA.
L’étude CT-AF, coordonnée par le Pr Estelle GANDJBAKHCH de l’Institut de Cardiologie, Unité Rythmologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, a pour objectif d’évaluer la valeur de l’imagerie multimodale pour la mesure volumique de la graisse intra myocardique atriale en scanner cardiaque et de la mesure de la déformation globale atrial en IRM chez les patients candidats à une première ablation de la FA.
Quatre centres incluront 130 patients chez lesquels une première procédure d’ablation de FA par radiofréquence est programmée dans les 6 prochains mois, avec un suivi sur 18 mois :
- L’hôpital de la Pitié-Salpêtrière,
- Le CHU de Bordeaux,
- Le Centre Cardiologique du Nord (CCN),
- Le CHI de Poissy.
Chaque patient aura des examens cliniques, des analyses sanguines (dosage de biomarqueurs, sérothèque et plasmathèque) ainsi que des examens d’imagerie scanner, échocardiographie, ECG et IRM.
Quel est le rôle de l’IHU ICAN dans cette étude ?
Plusieurs expertises de l’IHU ICAN seront mobilisées sur cette étude :
- L’acquisition d’imagerie s’effectuera au sein du plateau ICAN Imaging, et les images seront analysées à l’issue de l’étude au sein du CoreLab ICAN et du Laboratoire d’Imagerie Biomédicale (LIB) qui possède une expertise unique dans la modélisation, l’instrumentation, le traitement et l’analyse du signal et de l’image,
- Le CRB ICAN BioCollection, assurera le stockage et les dosages plasma des différents échantillons,
- Le Plateau d’Investigation Clinique ICAN Clinical Investigation recevra les patients inclus lors des visites de suivi.
Comment soutenir cette étude ?
L’étude CT-AF devrait donc permettre de définir les vaisseaux critères pour sélectionner les patients qui pourraient tirer le plus de bénéfices de l’ablation des tissus de Fibrillation Atriale (FA).
Ce projet est financé grâce à un PHRC (programme hospitalier de recherche clinique) et au mécénat.
Vous pouvez agir aux côtés des équipes de l’IHU ICAN pour accélérer la lutte contre les maladies du cardiométabolisme. Faire un don en cliquant ici.
Toute l’équipe de l’IHU ICAN vous remercie !