Journée mondiale de l’obésité 2022 : zoom sur l’Obésité Sarcopénique (OS)

Journée mondiale de l’obésité : zoom sur l’obésité sarcopénique (OS)

Dans le monde, 1,9 milliard d’adultes souffrent de surpoids/obésité, dont 8,5 millions de Français (17% de la population) selon l’enquête épidémiologique nationale Obépi-Roche 2020 [1].

Face à ce fléau mondial, les Nations-Unies ont lancé en 2016 la « Décennie d’Action pour la Nutrition 2016-2025 », qui marque un engagement mondial fort et durable dans la lutte contre la malnutrition sous toutes ses formes (surpoids, obésité, sous-alimentation).

À l’occasion de la journée mondiale de l’obésité, l’IHU ICAN revient un de nos projets de recherche mené pour lutter contre l’obésité sarcopénique (OS).

Obésité et dénutrition : des impacts graves sur le cardiométabolisme

Aujourd’hui, la dénutrition et l’obésité sont des problèmes qui coexistent au sein d’une même population à cause majoritairement des changements de nos modes de vie qui sont les principales causes du développement de l’obésité :

  • Modification de notre alimentation avec des produits de plus en plus transformés
  • Activité physique réduite.

Les maladies liées à la nutrition (obésité et malnutrition), engendrent un fort accroissement des dysfonctionnements physiologiques, notamment des complications cardiométaboliques et musculosquelettiques pouvant être graves.

Les équipes de l’IHU ICAN mènent de nombreux programmes de recherche pour mieux comprendre les causes et les mécanismes de l’apparition des maladies du cardiométabolisme et développer de nouvelles approches pour mieux prendre en charge les patients. L’obésité et la nutrition sont au cœur des préoccupations des médecins et des chercheurs.

L’obésité sarcopénique : qu’est-ce que c’est ?

Au-delà du poids, il est très important d’évaluer l’ensemble de la composition corporelle de chaque individu, car celle-ci varie en fonction des différents phénotypes corporels. L’obésité est une accumulation de graisse corporelle anormale ou excessive, mais lorsqu’elle est combinée à une masse/fonction musculaire réduite, on parle d’obésité sarcopénique (OS).

Les recherches actuelles suggèrent que l’obésité sarcopénique peut être associée à un grand nombre de troubles métaboliques et à un risque accru de mortalité, puisque ces deux conditions agissent en synergie [2], [3]. Par conséquent, l’OS a suscité un intérêt croissant de la communauté scientifique au cours des dernières décennies.

Cependant, une définition universellement acceptée de l’obésité sarcopénique fait défaut à ce jour, car la majorité s’appuie sur des critères qui considèrent séparément la sarcopénie et l’obésité [4], [5].

Il est donc important de mieux définir l’obésité sarcopénique afin de mieux la prendre en charge car cette absence de définition et de valeurs seuils cohérentes constituent une lacune dans la détermination des taux précis de la prévalence de cette maladie[6]. Cela a un impact sur le pronostic des patients majoritairement, chez les individus atteints d’une obésité sévère, car ils ont non seulement une quantité supérieure de tissus adipeux, comme de tissus musculaires, alors que la composition corporelle est impactée dans son ensemble.

Notre étude pour améliorer le diagnostic de l’obésité sarcopénique

Aussi, les équipes de l’IHU ICAN mènent un projet de recherche sur l’obésité sarcopénique afin de mieux la caractériser pour améliorer son diagnostic et proposer une prise en charge personnalisée des patients. Ce projet est mené par :

  • Pr Jean-Michel Oppert, médecin nutritionniste et chef du service de nutrition/obésité au sein de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière,
  • Pr Vlad Ratziu, gastro-entérologue/hépatologue,
  • Vittoria Zambon, chercheuse et nutritionniste.

Il a pour objectif l’élaboration d’une approche diagnostique pour l’Obésité Sarcopénique, spécifique au genre (M/F) pour les personnes en surpoids ou obèse.

Les données de 1427 patients (dont 42.7 % ayant une obésité de grade III) ont été étudiées : examens cliniques, analyses biochimiques et évaluation de la composition corporelle par l’absorptiométrie à rayons X à double énergie (DXA).

Une fois les données répertoriées, la plateforme ICAN I/O dirigée par Maharajah PONNAIAH a mis au point une nouvelle approche basée sur l’IA : unsupervised machine learning.

Cette nouvelle approche innovante permettra d’identifier les phénotypes corporels à risque d’obésité sarcopénique, et ainsi de définir des mesures plus efficaces de dépistage, de prévention et d’intervention dans la gestion clinique de cette maladie, en distinguant les changements dans les tissus musculaires et adipeux. Un diagnostic plus précis et plus précoce permettra également d’anticiper l’apparition ou l’aggravation de comorbidités possiblement associées à l’obésité sarcopénique.

Références

[1]        W. World Health Organization and World Obesity Federation, “Obesity and overweight,” 2020. https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight#:~:text=Facts.

[2]        I. Abete et al., “Association of lifestyle factors and inflammation with sarcopenic obesity: data from the PREDIMED-Plus trial,” J. Cachexia. Sarcopenia Muscle, vol. 10, no. 5, pp. 974–984, 2019, doi: 10.1002/jcsm.12442.

[3]        R. A. Bhanji, A. J. Montano-Loza, and K. D. Watt, “Sarcopenia in Cirrhosis: Looking Beyond the Skeletal Muscle Loss to See the Systemic Disease,” Hepatology, vol. 70, no. 6, pp. 2193–2203, Dec. 2019, doi: 10.1002/hep.30686.

[4]        T. Cederholm et al., “ESPEN guidelines on definitions and terminology of clinical nutrition,” Clin. Nutr., vol. 36, no. 1, pp. 49–64, Feb. 2017, doi: 10.1016/j.clnu.2016.09.004.

[5]        A. J. Cruz-Jentoft et al., “Sarcopenia: Revised European consensus on definition and diagnosis,” Age Ageing, vol. 48, no. 1, pp. 16–31, Jan. 2019, doi: 10.1093/ageing/afy169.

[6]          J. A. Batsis and D. T. Villareal, “Sarcopenic obesity in older adults: aetiology, epidemiology and treatment strategies,” Nat. Rev. Endocrinol., vol. 14, no. 9, pp. 513–537, Sep. 2018, doi: 10.1038/s41574-018-0062-9.


Impacts d'un régime riche en graisses sur le profil métabolique et le phénotype du myocarde auriculaire chez la souris

Impacts d'un régime riche en graisses sur le profil métabolique et le phénotype du myocarde auriculaire chez la souris

Les maladies métaboliques, comme l’obésité ou le diabète, sont des facteurs de risque de la fibrillation auriculaire (FA), l’arythmie cardiaque la plus fréquente en pratique clinique. Ainsi, chaque augmentation de l’indice de masse corporelle est associée à une augmentation de 4 % de risque de FA. La durée de diabète sucré et le niveau de dysglycémie déterminent le risque de FA.

S’il y a un terrain commun entre la FA et les maladies métaboliques, l’âge, l’hypertension artérielle, l’athérosclérose, il existe probablement aussi un impact direct sur le cœur des maladies métaboliques.

Découvrez l’étude menée pour déterminer ce lien !

Quelle est la méthode de l’étude ?

Nadine Suffee de l’équipe du Professeur Stéphane Hatem (UMRS1166 maladies cardiovasculaires et métaboliques) a étudié les conséquences d’un régime alimentaire riche en graisses sur le myocarde auriculaire et sur la formation du substrat de la Fibrillation auriculaire (FA).

Des souris ont été soumises pendant 4 mois à un régime riche en graisse (60% de matière grasse) et comparées à un groupe contrôle de souris recevant un régime pauvre en matière grasse.

Une analyse non biaisée par spectroscopie de masse du métabolome et du lipidome du myocarde auriculaire a été réalisée, puis différentes stratégies ont été utilisées pour caractériser le phénotype des oreillettes, notamment la mesure de la respiration mitochondriale et l’analyse de l’électrophysiologie des myocytes atriaux étudiée par la technique du patch clamp.

Quels sont les résultats ?

Ainsi, il se produit une réorientation du métabolisme oxydatif des oreillettes des souris soumis à un régime riche en graisse vers la prédominance de la β-oxydation mitochondriale et l’accumulation de lipides à longues chaines.

Ce remodelage métabolique s’accompagne de modification de la respiration mitochondriale mesurée ex vivo dans des trabécules auriculaires et par le raccourcissement de la durée du potentiel d’action, un mécanisme arythmogène de la FA, liée à l’activation anormale des canaux potassiques dépendant de l’ATP des myocytes atriaux. L’activation de ces canaux repolarisant est la conséquence probable de la moindre efficience énergétique du métabolisme des myocytes de souris obèses.

À cela est associée une expression augmentée des gènes de l’adipogénèse, l’accumulation de TAE notamment au niveau du sillon auriculo ventriculaire et l’infiltration du myocarde atrial par des lymphocytes et des monocytes/macrophages.

Cette étude est la première démonstration du rôle de l’alimentation sur le phénotype atrial et la formation du substrat de la FA. Elle montre le rôle joué par la balance entre utilisation et stockage des acides gras dans l’acquisition d’un profil adipogénique et inflammatoire des oreillettes. Elle a permis d’identifier des nouveaux mécanismes qui lient le métabolisme et le myocarde : élongation des lipides, activation des canaux K-ATP recrutement des cellules immuno-inflammatoires.


Persistance d'une fibrose hépatique sévère malgré une perte de poids substantielle avec chirurgie bariatrique

Persistance d'une fibrose hépatique sévère malgré une perte de poids substantielle avec chirurgie bariatrique

Une équipe de recherche de l’AP-HP, de l’Inserm et de Sorbonne Université a mené des travaux, au sein de l’IHU ICAN, portant sur les effets de la chirurgie bariatrique sur la sévérité de l’atteinte hépatique chez les patients avec NASH (Non-Alcoholic Steatohepatitis ou Steatohepatite métabolique) et fibrose sévère (fibrose en pont ou cirrhose compensée).

Cette étude montre que chez 50% des patients ayant subi une chirurgie bariatrique, malgré une perte de poids importante (20% à 30% de l’IMC initial) et une amélioration des facteurs de risque métaboliques (principalement le diabète de type 2), la fibrose sévère persiste à moyen terme (5 ans après la chirurgie).

Les résultats de ces travaux ont fait l’objet d’une publication le 25 janvier 2022 dans la revue Hepatology.

Quel lien entre l’obésité et la stéatose hépatique (NASH) ?

L’obésité en France concerne 17% de la population adulte et elle touche de plus en plus les enfants et les adolescents. Elle a de nombreuses conséquences sur l’état de santé des personnes qui en sont atteintes dont le développement d’un « foie gras » (stéatose du foie).

La stéatose hépatique est définie par l’accumulation de graisse dans les cellules du foie favorisée par la présence des facteurs de risque métaboliques (particulièrement le diabète et l’obésité). En France, la stéatose du foie touche 18% de la population et elle concerne 25% de la population générale au niveau mondial. A terme, cette pathologie, également appelée NASH, peut conduire à l’apparition de maladies plus graves comme la cirrhose ou le cancer du foie.

À ce jour, il n’existe aucun traitement médicamenteux efficace contre la NASH, ce qui rend la recherche autour d’autres voies de prise en charge pour les patients d’autant plus importante.

Des travaux antérieurs ont montré une amélioration spectaculaire des lésions hépatiques de NASH après la chirurgie bariatrique en parallèle à la perte de poids. Néanmoins, les données d’efficacité chez les patients ayant des formes avancées de NASH restent limitées.

Quels effets de la chirurgie bariatrique sur l’évolution de la NASH ?

Coordonnée par le Dr Raluca Pais (AP-HP, IHU ICAN), le Dr Judith Aron-Wisnewsky (APHP, Inserm, Sorbonne Université, IHU ICAN), le Pr Vlad Ratziu (AP-HP, INSERM, Sorbonne Université, IHU ICAN) et le Pr Karine Clément (AP-HP, Inserm, Sorbonne université, Unité NutriOmique), l’étude a permis d’analyser les effets de la chirurgie bariatrique sur l’évolution des lésions histologiques sévères de la NASH.

Les patients, issus de la cohorte « chirurgie bariatrique BARICAN » coordonnée par le service de nutrition dirigé par le Pr Jean-Michel Oppert à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, ont eu une biopsie hépatique initiale au moment de la chirurgie bariatrique et une biopsie de suivi.

Cette étude confirme les excellents résultats de la chirurgie bariatrique :

  • Globalement, 29% des patients avaient une histologie normale à la biopsie de suivi ;
  • 74% avaient une résolution de la NASH sans progression de la fibrose ;
  • 70% avaient une régression de la fibrose.

Cependant, chez les patients atteints d’une fibrose sévère avant la chirurgie, la fibrose sévère persistait dans 47% des cas, à moyen terme après la chirurgie, malgré la résolution de la NASH dans 69% des cas.

Quelles sont les conclusions de l’étude ?

Les patients non répondeurs à la chirurgie bariatrique ont une moindre amélioration des facteurs de risque métaboliques (moins de perte de poids, rémission du diabète) même si cliniquement significative. Les facteurs associés à la persistance de la fibrose après chirurgie bariatrique, en plus de l’intervalle de suivi, étaient l’âge et le type de chirurgie (moins de régression de la fibrose après la sleeve indépendamment de la perte du poids). Les facteurs associés à l’absence des lésions hépatiques après la chirurgie bariatrique étaient une plus grande perte du poids, une amélioration de la résistance à l’insuline et une moindre sévérité initiale des lésions nécro inflammatoires.

En conclusion, le Dr Raluca Pais précise que « cette étude montre que, malgré une efficacité établie pour la régression de la NASH, la chirurgie bariatrique est moins efficace pour la régression de la fibrose sévère. La régression de la fibrose nécessite plus de temps et probablement des mécanismes additionnels. La perte de poids seule peut ne pas être suffisante pour inverser la fibrose sévère. »

En conclusion, le Dr Raluca Pais précise que « cette étude montre que, malgré une efficacité établie pour la régression de la NASH, la chirurgie bariatrique est moins efficace pour la régression de la fibrose sévère. La régression de la fibrose nécessite plus de temps et probablement des mécanismes additionnels. La perte de poids seule peut ne pas être suffisante pour inverser la fibrose sévère. »

Auteurs :

Raluca Pais : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Institute of Cardiometabolism and Nutrition, Paris, France ; Centre de Recherche Saint Antoine, INSERM UMRS_938 Paris, France ; Judith Aron Wisnewsky : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; CRNH Ile de France, INSERM, UMRS U1269, Nutrition and Obesities Systemic Approaches (NutriOmics), Paris, France ; Pierre Bedossa : INSERM UMRS 1138 CRC Paris, France, Paris ; Maharajah Ponnaiah : Institute of Cardiometabolism and Nutrition, Paris, France ; Jean-Michel Oppert : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Jean-Michel Siksik : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Laurent Genser : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; CRNH Ile de France, INSERM, UMRS U1269, Nutrition and Obesities Systemic Approaches (NutriOmics), Paris, France ; Frederic Charlotte : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Dominique Thabut : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Centre de Recherche Saint Antoine, INSERM UMRS_938 Paris, France ; Karine Clement : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; CRNH Ile de Persistance d’une fibrose avancée (fibrose en pont, F3) avant et après la chirurgie bariatrique France, INSERM, UMRS U1269, Nutrition and Obesities Systemic Approaches (NutriOmics), Paris, France ; Vlad Ratziu : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Institute of Cardiometabolism and Nutrition, Paris, France ; INSERM UMRS 1138 CRC Paris, France, Paris.


Recrutement de volontaires pour participer à l’étude PHYTOENIX

Recrutement de volontaires pour participer à l’étude PHYTOENIX

La Fondation pour l’Innovation en Cardiométabolisme et Nutrition (IHU ICAN) recherche des volontaires pour participer à l’étude PHYTOENIX.

Cette étude vise à évaluer l’effet de la consommation d’un complément alimentaire sur le poids de volontaires présentant un surpoids ou une obésité modérée.

Comment participer à l’étude PHYTOENIX ?

Les conditions suivantes sont requises :

  • Vous êtes âgé(e) entre 20 et 65 ans,
  • Votre Indice de Masse Corporelle (IMC) est compris entre 25 et 35 kg/m²,
  • Vous ne présentez pas de diabète ou de Dyslipidémie et vous ne fumez pas plus de 5 cigarettes par jour.

D’autres critères vous seront précisés ultérieurement.

Pour participer à l’étude PHYTOENIX merci de contacter :

Comment se déroule l’étude ?

  • Vous consommerez le complément alimentaire (produit actif ou placebo) à raison de 4 gélules/jour (2 gélules au cours du petit-déjeuner et 2 au cours du dîner), durant 3 mois.
  • 5 rendez-vous seront programmés au Plateau d’investigation clinique, Bâtiment IE3M, au 6ème étage bureau N°624 à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière Paris 13e.

Vos avantages

  • Un suivi médical personnalisé,
  • En plus de votre participation à la recherche en nutrition, vous recevrez une indemnisation de 210€.


L’IHU-ICAN, acteur incontournable de l’imagerie du cardiométabolisme

L’IHU ICAN, acteur incontournable de l’imagerie du cardiométabolisme

Echographie, scanner, IRM, PetScan… Pour mieux voir la maladie, les médecins disposent d’une large palette d’outils, au rôle en pleine évolution.

Auparavant considérée comme une simple aide au diagnostic, l’imagerie s’impose  désormais comme un outil incontournable, à la fois dans l’amélioration des diagnostics et comme outil de pilotage des traitements.

Découvrez les outils de pointe utilisés par l’IHU ICAN en imagerie du cardiométabolisme !

L’évolution de l’imagerie médicale

Depuis une dizaine d’années, l’imagerie a franchi un nouveau seuil. D’abord anatomique, elle est devenue fonctionnelle, mettant en évidence le fonctionnement des organes.

Grâce à l’arrivée du numérique dans les années 90,  l’imagerie est désormais capable de démasquer les mécanismes anormaux au sein des cellules ce qui permet non seulement de faire un meilleur diagnostic, mais aussi de suivre l’évolution d’une maladie de l’intérieur.

Vers une imagerie prédictive

Aujourd’hui et demain, c’est l’Intelligence Artificielle (IA) qui prendra toute sa place en imagerie médicale.

Les perspectives de l’IA résident principalement dans l’interprétation automatisée d’images. Elle permettra d’aller plus loin du fait de sa capacité à intégrer, combiner et interpréter une multitude de données en un temps très court et avec un examen non invasif :

  • En intégrant les antécédents du patient, l’histoire de la maladie, le contexte clinique, les paramètres biologiques, les données d’autres examens paracliniques,
  • En comparant avec les examens antérieurs du patient,
  • Mais aussi en accumulant les expériences, et en tenant compte des données de la littérature médicale existante.

La notion nouvelle de « biomarqueur » d’imagerie s’installe aujourd’hui avec force, et le phénotypage avancé permis par les techniques telles que l’IRM, le scanner, les ultrasons ou l’imagerie optique permettent aujourd’hui d’ouvrir des fenêtres d’exploration inédites chez l’homme notamment dans le champ des maladies cardio-métaboliques.

La radiomique et son intégration aux autres données du patient permettent l’extraction d’un grand nombre de données à partir des images natives, de manière automatique ou semi-automatique, sans hypothèse à priori.

L’IHU ICAN, qui s’appuie sur l’expertise en radiologie cardiovasculaire du Pr Alban Redheuil et de l’équipe de recherche de l’INSERM dirigée par Nadjia Kachenoura, a fait le choix d’investir significativement sur cet axe avec l’acquisition d’une IRM dédiée à la recherche en imagerie cardiométabolique. Cet outil, qui permet des études en imagerie de population permettra, couplé aux technologies d’IA, de développer de nouvelles stratégies diagnostiques, d’évaluation pronostique et de prise en charge personnalisée des patients.

En savoir plus sur les projets d’imagerie ICAN

Le projet MAESTRIA : L’intelligence artificielle au service de l’innovation

 Le projet MAESTRIA : l’intelligence artificielle au service de l’innovation

MAESTRIA, un projet ultra innovant pour mieux détecter la cardiomyopathie atriale responsable de la survenue de la fibrillation auriculaire et d’accidents vasculaires emboliques

La fibrillation atriale (FA) est le plus fréquent des troubles du rythme cardiaque. Son incidence et sa prévalence sont en rapide croissance, principalement en rapport avec le vieillissement de la population. On peut estimer qu’en France environ 750 000 personnes sont victimes de fibrillation atriale. Cette importance entraîne un coût des soins élevé que l’on peut estimer à environ 2,5 milliards d’euros par an.

Le projet MAESTRIA (Machine Learning and Artificial Intelligence for Early Detection of Stroke and Atrial Fibrillation) est un consortium de 18 partenaires d’Europe, des Etats-Unis et du Canada répondant à un appel à projet H2020 sur le diagnostic numérique.

Qu’est-ce qu’un appel à projet H2020 ?

Horizon 2020 (2014-2020) est un programme de financement de la recherche et de l’innovation de l’Union européenne. Ce programme vise à soutenir des projets de recherche résolument interdisciplinaires, susceptibles de répondre aux grands défis économiques et sociaux. Il a été succédé par Horizon Europe (2021-2027).

Quels enjeux pour le projet MAESTRIA ?

La fibrillation auriculaire, trouble du rythme cardiaque, est la plus fréquente des arythmies cardiaques et la première cause cardiaque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Fréquemment associée à l’insuffisance cardiaque, à l’hypertension artérielle mais aussi à l’obésité et au diabète, la FA touche environ 1 % de la population générale et jusqu’à 8 % des personnes de plus de 80 ans.

L’enjeu aujourd’hui de la prise en charge clinique de la fibrillation auriculaire, est d’intervenir en amont de la survenue de l’arythmie, c’est-à-dire dès les premiers signes de cardiomyopathie atriale.

Coordonné par le Pr Stéphane Hatem, directeur de l’IHU-ICAN et de l’unité de recherche 1166 à Sorbonne Université, le projet MAESTRIA vise donc à développer une nouvelle approche pour une détection rapide de la cardiomyopathie atriale.

Toute l’expertise de l’IHU ICAN au service de MAESTRIA

D’une durée de 5 ans, ce projet sollicite plusieurs expertises au sein de l’IHU-ICAN :

  • Notre Service des Opérations Scientifiques (SOS) pour le montage et le suivi du projet
  • Notre pôle juridique (PJV) pour les aspects réglementaires et éthiques
  • La plateforme d’imagerie ICAN Imaging pour l’interprétation des données d’imagerie et d’ECG et l’identification des algorithmes les plus adaptés à intégrer dans le démonstrateur MAESTRIA
  • Le plateau clinique et la plateforme Omics de l’IHU-ICAN pour définir la signature électrophysiologique de la maladie
  • Le Centre de Ressource Biologique (CRB) pour la bonne conservation des données biologiques de l’étude

L’importance des données

En associant des données d’imagerie aux données physiologiques (omics, cliniques…) des patients, cette plateforme sera capable d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques, afin d’obtenir une précision de diagnostic améliorée et augmentera l’efficacité et l’efficience des traitements en permettant une meilleure prévention des complications de la cardiomyopathie auriculaire, tels que la fibrillation auriculaire et les accidents vasculaires cérébraux.