Découvrez notre livret destiné aux patients atteints d’hypercholestérolémie familiale
Découvrez notre livret destiné aux patients atteints d’hypercholestérolémie familiale
L’IHU ICAN publie un livret destiné aux patients atteints d’hypercholestérolémie familiale !
Cet outil de suivi et d’éducation thérapeutique est le fruit d’un groupe de travail pluridisciplinaire de l’IHU ICAN, en lien avec le service de Lipidologie et Prévention cardiovasculaire de l’Hôpital Pitié-Salpêtrière et sous la supervision du Dr Antonio Gallo (AP-HP / IHU ICAN).
Son objectif est de devenir un outil de référence sur lequel le patient peut s’appuyer lors de ses visites chez les médecins et autres professionnels de santé, que ce soit à l’hôpital ou en ville.
Le message de l’équipe à l’attention des patients
« Comment vivre avec cette maladie chronique ? Nous sommes là pour vous aider à répondre à cette question ! Ce carnet est le vôtre. Il a été conçu spécialement pour vous, afin de vous accompagner et de faciliter la gestion de votre Hypercholestérolémie Familiale. Nous souhaitons que ce carnet devienne un compagnon précieux dans votre quotidien, vous offrant un espace personnel et confidentiel pour suivre votre parcours de santé.
Prenez le temps de le remplir avec vos attentes, vos questions, et vos réflexions. Il sera un outil de référence sur lequel vous appuyer lors de vos visites chez les médecins et autres professionnels de santé, que ce soit à l’hôpital ou en ville. N’hésitez pas à l’utiliser aussi comme un support pour partager des informations importantes avec votre entourage. »
L’équipe de Lipidologie et Prévention cardiovasculaire – Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Au programme du livret
- Comprendre sa maladie : causes et symptômes de l’Hypercholestérolémie Familiale, chiffres clés, dépistage et prise en charge, parcours de soins et suivi
- Adapter son mode de vie : conseils généraux sur l’alimentation, l’activité physique, la consommation de tabac et d’alcool
- La prise en charge médicamenteuse : traitements médicamenteux, effets secondaires des traitements (statines, ézétimibe, et inhibiteurs de PCSK9)
- Avancées et perspectives de la recherche : REgistre Français de l’hypERCHOLestérolémie Familiale (REFERCHOL), registre FHSC, registre HICC, Centre d’Expertise de Dyslipidemies Rares (CEDRA) et projets de recherche à l’IHU ICAN
- Mon suivi personnalisé : mes contacts, mes rendez-vous, mon bilan lipidique et mon traitement, annuaire et contacts utiles (en cas d’urgence, les centres de référence en France, les associations de patients)
Qu’est-ce que l’Hypercholestérolémie Familiale (HF) ?
L’Hypercholestérolémie Familiale (ou HF) est une maladie caractérisée par une élévation du LDL-Cholestérol ou « mauvais » cholestérol dès la naissance.
Dans ce cas, l’hypercholestérolémie n’est pas le résultat d’une mauvaise hygiène de vie ou d’une mauvaise alimentation, c’est une maladie familiale héréditaire dont l’origine est génétique. La transmission de cette maladie se fait de façon « dominante », c’est-à dire que des deux copies de chaque gène (une copie héritée par le père, une par la mère), il suffira d’une copie défectueuse pour que la maladie se manifeste.
En fonction du nombre de copies de gènes mutés, il existe 2 formes d’Hypercholestérolémie Familiale :
- Une forme hétérozygote (commune) associée à un taux de LDL-Cholestérol au moins 2 fois supérieur à la normale (entre 1,9 g/l et 4 g/l). 1 personne sur 300 serait atteinte de cette forme soit jusqu’à presque 300 000 personnes en France.
- Une forme homozygote (rare) associée à une concentration de LDL-Cholestérol 6 à 8 fois supérieure à la normale (entre 6 et 12 g/l). Cette forme rare affecterait 1 personne sur 300 000 soit environ 100 personnes en France.
+ de 90% des personnes atteintes seraient non diagnostiquées
L’Hypercholestérolémie Familiale reste trop souvent ignorée : seules 10% des personnes atteintes seraient diagnostiquées. Or, un diagnostic précoce est important pour traiter la maladie le plus tôt possible afin de prévenir les complications cardiovasculaires.
L’Hypercholestérolémie Familiale hétérozygote (commune) est une maladie grave pouvant entraîner des accidents cardiovasculaires chez environ 50% des hommes avant l’âge de 50 ans et 30% des femmes avant l’âge de 60 ans, si elle n’est pas traitée. Plus grave encore, l’Hypercholestérolémie Familiale homozygote (rare) peut entraîner de très graves complications cardiovasculaires telles qu’un infarctus du myocarde ou encore une mort subite précoce avant l’âge de 30 ans voire dès l’enfance, en l’absence de traitement.
En l’absence de traitement, l’état des artères des patients atteints d’Hypercholestérolémie Familiale à l’âge de 40 ans serait équivalent à celui de personnes âgées de 80 ans.
Pourtant, une simple de prise de sang suffit pour dépister l’Hypercholestérolémie Familiale.
Consultez notre livret dédié pour en apprendre plus !
Nouvelles recommandations européennes sur la stéatose métabolique
Nouvelles recommandations européennes sur la stéatose métabolique
De nouvelles recommandations pour la pratique clinique sur la prise en charge de la stéatose métabolique ont été émises conjointement par 3 sociétés scientifiques européennes regroupant les spécialistes de l’hépatologie (European Association for the Study of the Liver, EASL), du diabète (European Association for the Study of Diabetes, EASD) et de l’obésité (European Association for the Study of Obesity, EASO), et publiées en juin 2024 dans le Journal of Hepatology.
Le Pr Vlad Ratziu (IHU ICAN / AP-HP), hépatologue, a apporté son expertise en participant au comité de rédaction de cette mise à jour des recommandations de pratique clinique qui fait aussi le point sur les connaissances, la prévention, le dépistage, l’évaluation et le traitement de la maladie.
Rappel des notions : stéatose, stéatohépatite, cirrhose et cancer
La stéatose métabolique (en anglais MASLD), correspond à l’accumulation de graisses intrahépatiques (stéatose) survenant en présence d’un ou plusieurs facteurs de risque cardiométaboliques.
La prévalence de cette affection augmente constamment et concerne, selon les pays, entre 25 et 40% des individus. Tous ne développeront pas une forme sévère de la maladie. En effet la présentation couvre un spectre vaste allant des conditions bénignes à des formes, beaucoup plus rares, qui peuvent avoir des conséquences graves pour la santé :
- La stéatose isolée, qui ne progresse habituellement pas,
- La stéatohépatite (stéatose et inflammation du foie) (anciennement NASH), qui peut entrainer la fibrose,
- La fibrose, se constituant progressivement et pouvant évoluer, aux stades ultimes, vers la cirrhose,
- La cirrhose,
- Et le cancer du foie (carcinome hépatocellulaire).
Les nouvelles recommandations européennes
Grâce à une procédure rigoureuse, nommée méthode DELPHI et incluant plus de 80 experts internationaux, les nouvelles recommandations élaborées par le comité de rédaction représentant les trois sociétés savantes, EASL, EASD et EASO proposent une mise à jour des connaissances basée sur la médecine de preuve pour mieux prévenir et diagnostiquer la stéatose métabolique, et éviter des complications sévères.
En résumé, les conclusions comprennent les grandes recommandations suivantes :
- Des stratégies de recherche de cas de stéatohépatite avec fibrose hépatique, utilisant des tests non invasifs, doivent être appliquées chez les personnes présentant des facteurs de risque cardiométaboliques (en particulier en présence d’un diabète de type 2 (DT2) ou d’une surcharge pondérale), des tests hépatiques anormaux ou des signes radiologiques témoignant d’une stéatose du foie.
- Une approche progressive utilisant des scores sanguins (tels que le FIB-4) et, séquentiellement, des techniques d’imagerie (telles que l’élastographie par Fibroscan®) est recommandée, afin de rechercher une fibrose avancée, qui est un facteur prédictif de complications hépatiques.
- Chez les adultes atteints de stéatose métabolique, une modification du mode de vie est essentielle (perte de poids, alimentation plus équilibrée, exercice physique, arrêt de la consommation d’alcool), couplée à une prise en charge optimale des comorbidités, y compris l’utilisation de thérapies à base d’incrétines pour le diabète de type 2, ou de l’obésité, si cela est indiqué.
- La chirurgie bariatrique est également une option pour les personnes atteintes d’obésité sévère avec multi-complications. Selon certains critères, les adultes atteints d’une stéatohépatite non cirrhotique et d’une fibrose hépatique importante peuvent faire l’objet d’un traitement médicamenteux avec le resmetirom, qui a démontré une efficacité histologique sur l’inflammation et la fibrose. Sa mise sur le marché a été obtenue en mars 2024 aux Etats-Unis et est attendue en Europe.
- Pour les patients qui sont arrivés au stade de cirrhose, aucune pharmacothérapie n’est malheureusement disponible, montrant ainsi la nécessité de prévenir la progression de la maladie vers ce stade avancé.
Le rôle de l’IHU ICAN dans la prise en charge de la MASLD et de la MASH
Depuis 2019, l’IHU ICAN a mis en place la 1ère structure hospitalière de diagnostic multiorgane et de prise en charge globale dédiée à la stéatohépatite métabolique, située au cœur de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Dirigée par le Dr Raluca Pais et le Pr Vlad Ratziu, la clinique MASH est un parcours de soin unique pour améliorer le diagnostic de cette pathologie et la prise en charge des patients qui en sont atteints.
Première mondiale réussie pour le projet PEGASE : un greffon cardiaque préservé sur une durée de 12h
Première mondiale réussie pour le projet PEGASE : un greffon cardiaque préservé sur une durée de 12h
C’est une première mondiale : Le Pr Guillaume Lebreton a réalisé avec succès la 1ère transplantation d’un greffon cardiaque après un transport à travers l’océan Atlantique, avec une durée de conservation du cœur sur 12h au lieu des 4h maximum habituelles. La transplantation cardiaque a eu lieu en janvier dernier à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).
Découvrez ci-dessous l’interview du Pr Guillaume Lebreton, chirurgien cardiaque dans l’équipe du Pr Pascal Leprince (service de Chirurgie Cardiaque de La Pitié-Salpêtrière – AP-HP, Sorbonne Université, Inserm et IHU ICAN).
Pr Lebreton, pourriez-vous nous expliquer comment s’est déroulée cette greffe exceptionnelle ?
« Tout a commencé par un appel de l’Agence de la Biomédecine, qui nous a prévenu de la disponibilité d’un greffon cardiaque aux Antilles. Bonne nouvelle : nous avions un receveur compatible à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, en attente de greffe cardiaque et répondant aux critères du protocole PEGASE.
Ensuite, c’est une véritable course contre la montre qui s’est mise en place pour la bonne préservation du greffon. Il a fallu réagir très rapidement pour organiser ce prélèvement cardiaque en outre-mer. L’équipe nécessaire au bon déroulé de l’étude PEGASE a été acheminée depuis Orly jusqu’aux Antilles sur un vol commercial classique (Air France). Cette équipe comprend un perfusionniste et un chirurgien cardiaque. Arrivés aux Antilles, nous avons pu réaliser en très peu de temps le prélèvement du greffon cardiaque sur le donneur selon les procédures habituelles et le positionner avec toutes les précautions nécessaires dans le dispositif de préservation hypothermique et oxygénée (XVIVO Heart Assist Transport™) seulement 16 minutes après le clampage aortique.
Nous avons ensuite procédé à son rapatriement vers Paris à bord d’un vol régulier le jour même, et la transplantation a été réalisée dès notre arrivée, le lendemain matin, au bloc opératoire du service de chirurgie cardiaque à la Pitié-Salpêtrière après plus de 12 heures de préservation. Aujourd’hui le patient va bien, il est sorti de l’hôpital 30 jours plus tard, et a parfaitement bien récupéré sa fonction cardiaque. »
« Toute cette logistique particulière impliquant l’agence de la biomédecine, les CHU des Antilles, Air France, les aéroports de Paris et des Antilles, et les différents services de l’Etat avait été soigneusement préparée et anticipée depuis plusieurs mois. »
Quels acteurs ont été impliqués dans ce beau travail d’équipe ?
« Ce travail d’équipe exceptionnel a été un succès grâce au travail en amont des équipes de l’IHU ICAN et de l’AP-HP, ainsi que l’aide précieuse de nos différents partenaires, dont l’Agence de la Biomédecine qui a coordonné ce prélèvement d’organe, Air France, ainsi que les équipes hospitalières sur place aux Antilles, et ici à la Pitié-Salpêtrière (équipes paramédicales et médico-chirurgicales, cardiologues, anesthésistes, réanimateurs et chirurgiens), qui ont permis le bon déroulé de cette transplantation cardiaque dans le cadre de l’étude pilote PEGASE. »
Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont soutenus et qui continuent de nous soutenir pour mener à bien l’étude PEGASE : nos partenaires, nos mécènes (Adicare, Air France, Bouygues, XVIVO et tous les collecteurs et donateurs de la course des héros 2023) et plus largement toutes les personnes qui se sont impliquées fortement dans ce projet et sans qui tout cela ne serait pas possible. »
Quelles perspectives pour le futur de la greffe cardiaque ?
« Cette première transplantation est un très beau succès pour l’essai pilote PEGASE ! Il ouvre des perspectives majeures sur la greffe cardiaque, en permettant un meilleur accès à des cœurs éligibles aujourd’hui inutilisés.
En effet, cette avancée arrive à un moment très opportun puisque nous sommes dans un contexte de pénurie de greffons cardiaques. Cette année, le nombre de transplantation cardiaque a chuté par rapport aux années passées. L’étude PEGASE permettra donc d’étendre le nombre de greffons, d’augmenter le nombre de transplantations cardiaques, et donc de sauver de nombreuses vies. »
« Cependant, PEGASE n’est pas encore totalement financé : nous avons encore besoin de la générosité du public pour mener à terme ce projet. Au total, 7 patients doivent être transplantés dans le cadre de cette étude pilote. Je remercie tous ceux qui pourront soutenir ce très beau projet ! »
Contactez-nous pour en savoir plus !
Vous souhaitez en savoir plus sur l’essai pilote PEGASE ? Vous souhaitez soutenir ce projet très innovant pour accélérer les avancées de la greffe cardiaque à nos côtés ? Contactez Francine Trocmé (Directrice Communication et Mécénat) par e-mail à f.trocme@ihuican.org ou par téléphone au 06 81 64 97 88.
MEDITWIN : l’utilisation du jumeau numérique pour développer la médecine personnalisée de demain
MEDITWIN : l’utilisation du jumeau numérique pour développer la médecine personnalisée de demain
Comment l’utilisation de jumeaux virtuels pourrait permettre d’améliorer la qualité des soins, au bénéfice d’une santé plus sûre et accessible pour tous ? C’est la mission de MEDITWIN, un consortium constitué de 7 Instituts Hospitalo-Universitaires (IHUs) dont l’IHU ICAN, du CHU de Nantes, d’Inria, des startups associées et de Dassault Systèmes, annoncé le lundi 11 décembre 2023 en présence du Président de la République Emmanuel Macron.
Grâce à des jumeaux virtuels personnalisés des organes, du métabolisme et des tumeurs cancéreuses, ce projet innovant permettra de proposer un diagnostic de risque de maladie cardiovasculaire pour les patients à haut risque, et d’aider au choix des traitements par les médecins spécialisés pour un suivi efficace des patients.
L’initiative MEDITWIN sera développée sur 5 ans, de 2024 à 2029. L’investissement des partenaires dans ce projet sera soutenu financièrement par l’Etat dans le cadre de France 2030.
À quel besoin médical répond MEDITWIN ?
« Les jumeaux numériques ouvrent la perspective d’une nouvelle médecine de précision et préventive des maladies cardiométaboliques en établissant pour chaque individu en fonction de ses facteurs de risques, notamment de sa signature génomique, son risque à venir de développer une maladie cardiovasculaire. Un tel projet nécessite un changement d’échelle de la recherche qui est aujourd’hui atteint grâce au projet piloté par Dassault Systèmes avec à bord tous les partenaires de MEDITWIN. »
Pr Stéphane Hatem, Directeur général de l’IHU ICAN et directeur de l’UMR 1166 Maladies cardiovasculaires et métaboliques
Les maladies cardiométaboliques, également connues sous le nom de maladies cardiovasculaires-métaboliques, font référence à un groupe de troubles interconnectés qui affectent le cœur et le système métabolique. Elles comprennent principalement : les maladies cardiovasculaires qui affectent le cœur et les vaisseaux sanguins (maladie coronarienne, hypertension artérielle…) et les troubles métaboliques (diabète de type 2, obésité, hypercholestérolémie, maladie stéatosique hépatique – MASH-(NASH)).
Les maladies cardiovasculaires sont la 1ère cause de mortalité dans le monde, représentant près de 18 millions de décès chaque année. En France, elles représentent la 2ème cause de décès en population générale avec près de 150 000 décès chaque année et la 1ère cause chez les femmes. Plus de 15 millions de personnes sont traités en France pour maladie, risque cardiovasculaire ou diabète, avec un coût de prise en charge annuel supérieur à 17 milliards d’euros.
À ce jour, le niveau de risque cardiovasculaire est évalué chez tous les patients symptomatiques et asymptomatiques à risque identifiés par leur médecin.
L’association entre certains marqueurs biologiques classiques (bilan lipidique classique, LDL-cholestérol) et le risque de maladie cardiovasculaire est incontestable. Néanmoins, à ce jour, l’utilisation de ces marqueurs en pratique médicale ne permet pas de stratifier finement cette population.
Sans outils de prédiction, il est difficile d’individualiser le suivi des patients et de choisir les traitements les plus appropriés, ainsi que les doses optimales, tout en réduisant les effets secondaires associés aux traitements (statines).
Des avancées techniques pas encore systématisées
La recherche scientifique et biomédicale a fait des avancées significatives dans ce domaine, en envisageant d’intégrer d’autres marqueurs basés sur l’imagerie et les données Omiques (métagénomique, métabolomique, lipidomique, protéomique).
L’avancée des techniques d’imagerie, telles que le scanner thoracique (grosses et petites artères), permet aujourd’hui une analyse fine non-invasive de l’atteinte vasculaire chez des patients sans maladie cardiovasculaire avérée.
En révélant la progression, la stabilisation ou la régression de la maladie et la prédiction de la qualité de réponse aux traitements, ces nouveaux indicateurs deviennent le moyen concret d’appliquer une prévention et des thérapeutiques ciblées en fonction du profil et de la biologie du patient.
L’hypercholestérolémie familiale (HF) est une cause importante de maladie cardiovasculaire prématurée et représente un modèle de progression accélérée de la pathologie. Suivre la trajectoire de ces patients est donc une opportunité d’accéder aux indicateurs de prédiction du risque dans une période restreinte.
Des données récentes ont montré que, même dans le cas de l’hypercholestérolémie familiale, l’utilisation de l’imagerie coronaire non invasive permet de prédire l’incidence des accidents cardiovasculaires chez les sujets asymptomatiques, avec un pouvoir prédictif élevé sur un suivi de moins de 3 ans.
Cependant, ces techniques ne sont pas pleinement intégrées dans les algorithmes de prise de décision et leur utilisation dans la pratique clinique n’est pas systématisée.
L’utilisation des jumeaux virtuels, pour une meilleure stratégie de traitement
Avec ce cas d’usage des jumeaux virtuels, l’ambition du consortium MEDITWIN est de développer un service de diagnostic de prédisposition personnalisée aux maladies cardiovasculaires et de sélectionner les meilleures stratégies de traitement, tout en intégrant l’environnement du patient tel que son microbiote intestinal et sa nutrition.
Les prédictions de tels jumeaux en termes de trajectoires et d’amélioration de ces dernières pourraient accompagner le praticien dans la prise en charge du patient, et aussi rendre plus tangible l’avenir de ce dernier en l’absence d’intervention afin d’améliorer son adhérence au traitement. Il sera ainsi possible de mesurer l’impact des solutions proposées par la réduction du nombre de patients avec événements cardiovasculaires (coronarien, cérébrovasculaire, artériel…).
Ces retombées seront positives pour le patient, qui bénéficiera d’une prise en charge adaptée à son risque individuel, en lien direct avec l’état d’avancement de la maladie, et pour les praticiens qui pourront profiter d’outils de repérage et de prise en charge précoce des maladies chroniques.
MEDITWIN permettra donc d’établir un modèle de jumeaux numériques pour suivre l’évolution du risque cardiovasculaire individualisé des patients avec hypercholestérolémie familiale grâce à une sélection de biomarqueurs pertinents.
Les jumeaux numériques permettront de clarifier la relation de cause à effet entre la micro et la macro-circulation dans un système cardiovasculaire sain pour ensuite mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques dus au vieillissement, à l’hypertension, au diabète, etc.
L’IHU ICAN lance son baromètre sur les maladies du cardiométabolisme avec l'IFOP
Maladies cardiométaboliques, tous concernés !
Pour mieux informer et sensibiliser la population sur une des causes majeures de décès en France, l’IHU ICAN lance son baromètre du cardiométabolisme (étude IFOP / IHU ICAN – septembre 2023), en s’appuyant sur sa forte expertise dans la recherche et la lutte contre les maladies cardiométaboliques.
- Quelles connaissances ont les Français du cardiométabolisme ?
- Quel est leur regard sur ces pathologies ?
- Sont-ils informés des causes et facteurs de risque ?
Véritable fléau de santé publique, les maladies cardiométaboliques (ou maladies du cardiométabolisme) sont en augmentation constante ces dernières années. Elles représentent aujourd’hui une cause majeure de décès en France et la 1ère cause de décès au niveau mondial (source : CépiDc/Inserm).
Elles regroupent de nombreuses maladies comme le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, thrombose, cardiomyopathies, AVC, insuffisance cardiaque), les maladies du foie (dont la stéatose métabolique hépatique ou maladie du foie gras), ou encore l’hypercholestérolémie.
Le fonctionnement de ces maladies chroniques reste encore trop méconnu du grand public, car le cardiométabolisme est une discipline émergente qui nécessite une recherche scientifique et médicale de pointe pour comprendre ces pathologies complexes et connectées entre elles, liées à un déséquilibre du métabolisme de l’individu et/ou à des facteurs génétiques. Elles sont très fréquentes et souvent diagnostiquées trop tardivement car elles se développent de façon silencieuse dans l’organisme.
Pourtant, les maladies cardiométaboliques nous concernent toutes et tous.
Quelques chiffres (en France) :
- Maladies cardiovasculaires : 5,3 millions de malades, plus de 140 000 morts par an
- Diabète : 4 millions de personnes traitées, 35 000 morts liées au diabète
- Obésité: 17% des adultes concernés par l’obésité, 47% par le surpoids
- Stéatose métabolique hépatique (NASH) : 18% de la population touchée, quasiment 24% en 2030 (estimation IHU ICAN)
Sources : ameli, Santé publique France
Les maladies cardiométaboliques, un fléau encore trop méconnu
Premier enseignement de cette étude, les maladies du cardiométabolisme sont assez mal identifiées par les Français : seulement 38% en ont entendu parler et 10% voient précisément de quoi il s’agit. Les jeunes femmes et les donateurs à la recherche médicale – deux publics traditionnellement plus au fait des questions de santé – sont un peu plus nombreux à déclarer connaitre les pathologies (45% et 55%).
Les 38% de Français qui indiquent connaitre ces maladies en ont en fait une connaissance partielle. S’ils identifient à juste titre l’insuffisance cardiaque (85%), l’hypertension artérielle (76%) ou encore l’accident vasculaire cérébrale (67%) comme étant des maladies du cardiométabolisme, ils sont moins d’1 sur 2 à savoir que l’obésité (49%), l’hypercholestérolémie (47%) ou encore le diabète (37%) appartiennent également à cette famille de maladies. La stéatose hépatique non alcoolique (20%) et la cirrhose (12%) sont encore moins rattachées à cette famille.
Corollaire de cette mauvaise connaissance des maladies du cardiométabolisme, leur contribution aux décès en France est sous-estimée : 15% des Français la déclarent comme principale cause de décès en France, alors qu’elle représente bien l’une des principales causes après le cancer, et la 1ère cause de décès dans le monde.
Les maladies du cardiométabolisme perçues comme graves et en augmentation
Après avoir expliqué aux répondants ce que sont les maladies du cardiométabolisme, 82% des sondés s’accordent très largement pour dire qu’il s’agit de pathologies graves, 73% pensent qu’elles sont en augmentation sur les dix dernières années, et 73% qu’elles sont répandues dans la population française. En revanche, le caractère chronique de ces pathologies semble être majoritairement méconnu, avec 57% des sondés qui expliquent qu’on peut en guérir aujourd’hui.
Relevons également qu’1 Français sur 2 estime que les maladies du cardiométabolisme sont principalement une affaire de responsabilité individuelle (50%), un résultat à mettre en lien avec le fait qu’elles sont perçues comme étant uniquement causées par le mode de vie.
Des mesures de prévention et des facteurs de risque bien identifiés
Autre enseignement de l’étude, les maladies du cardiométabolisme sont très largement perçues par les Français comme étant causées par le mode de vie, cette cause étant la première citée (51%), loin devant les prédispositions génétiques (13%) ou encore les facteurs environnementaux tels que la pollution (6%).
Corollaire à cela, les Français estiment que les pouvoirs publics doivent avant tout lutter contre les maladies du cardiométabolisme par le biais de campagnes de sensibilisation de la population aux modifications des modes de vie (36%). À l’inverse, ils ne sont que 15% à évoquer la recherche scientifique et 12% l’amélioration des outils diagnostics, qui sont pourtant des leviers essentiels dans la connaissance et la lutte contre ces maladies.
Les Français identifient assez bien les mesures hygiéno-diététiques de prévention : ils estiment ainsi qu’une alimentation équilibrée (94%), la pratique d’une activité physique régulière (93%), le fait de ne pas fumer (92%) ou encore de ne pas trop consommer d’alcool (88%) sont efficaces pour prévenir la survenue de maladies cardiométaboliques.
Ils s’accordent également largement sur les facteurs de risque, en citant le fait d’être en surpoids (87%), d’être fumeur (86%), d’avoir une alimentation riche en graisse, en sel et en sucre (85%) ou un mode de vie stressant (82%).
Une crainte plus forte des Français concernant les maladies cardiovasculaires
Les résultats de l’étude montrent également que les jugements à l’égard des différentes pathologies du cardiométabolisme sont ambivalents, probablement parce que les représentations divergent selon le type de maladies.
Les maladies cardiovasculaires sont ainsi mieux identifiées comme étant des maladies du cardiométabolisme et suscitent beaucoup de craintes. Ce type de maladies est ainsi de loin celui qui suscite le plus d’inquiétudes (50%), loin devant l’hypertension artérielle (14%), le diabète (16%), l’obésité (11%), la stéatose hépatique non alcoolique (6%) ou l’hypercholestérolémie (3%).
Corollaire à cela, les Français estiment que ce sont ces maladies qui devraient faire l’objet d’une attention prioritaire de la part des pouvoirs publics (46%), devant l’obésité (26%), le diabète (15%), les maladies rares métaboliques (7%), l’hypercholestérolémie (3%) ou la stéatose hépatique non alcoolique (3%).
Un déficit d’informations à l’égard des maladies du cardiométabolisme
Seulement un peu plus d’un tiers des Français indiquent avoir déjà été informés concernant les maladies du cardiométabolisme (37%). Dans le détail, les plus de 65 ans (42%), les catégories aisées (48%) et les donateurs à la recherche médicale (50%) sont un peu plus nombreux à indiquer avoir été informés.
Le médecin constitue le principal vecteur d’informations sur ces maladies (57%), devant l’entourage (37%), les médias (29%) ou les campagnes de communication émanant des autorités.
Qui sommes-nous ?
Créé en 2011, l’IHU ICAN est une fondation de coopération scientifique dont l’objectif principal est de développer la médecine de demain pour combattre les maladies du cardiométabolisme. Situé au cœur du plus grand hôpital public d’Europe, la Pitié-Salpêtrière, l’IHU ICAN s’appuie sur les expertises de sa communauté scientifique (168 médecins, 261 chercheurs) et de ses 3 fondateurs pour mener ses missions : l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et Sorbonne Université.
Une question ? Contactez-nous :
- Francine TROCME
- Directrice Communication et Mécénat – IHU ICAN
- 06 81 64 97 88
- f.trocme@ihuican.org
VRAI ou FAUX : comment votre alimentation peut réduire les risques de maladies du cardiométabolisme ?
VRAI ou FAUX : comment votre alimentation peut réduire les risques de maladies du cardiométabolisme ?
À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation 2023, l’IHU ICAN (Fondation pour l’Innovation en Cardiométabolisme et Nutrition) vous propose de tester vos connaissances sur l’impact de votre alimentation sur votre santé, et les conséquences dans le développement de maladies du cardiométabolisme (diabète, obésité, maladies du foie, maladies du cœur et des vaisseaux…).
Répondez ci-dessous aux 5 questions proposées par Vittoria Zambon, Nutritionniste à l’IHU ICAN.
Testez vos connaissances et découvrez la réponse scientifique ci-dessous !
- Le fructose est un sucre à éviter dans l’alimentation car il présente des effets néfastes pour la santé, notamment sur le foie. VRAI ou FAUX ?
- La consommation de café est recommandée aux patients atteints de stéatose métabolique du foie ou « maladie du foie gras ». VRAI ou FAUX ?
- Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui peuvent être utilisés dans le traitement de nombreuses maladies cardiométaboliques. VRAI ou FAUX ?
- Les différents types de cuisson et de degrés de transformation de la viande n’ont aucune incidence sur la santé. VRAI ou FAUX ?
- L’oméga 3 et la vitamine E sont des nutriments particulièrement bénéfiques pour le métabolisme cardiovasculaire et hépatique. VRAI ou FAUX ?
1. La consommation de fructose : à éviter pour le foie ?
« Le fructose est un sucre à éviter dans l’alimentation car il présente des effets néfastes pour la santé, notamment sur le foie. »
Réponse : FAUX.
- Le fructose est un sucre présent naturellement dans certains aliments (fruits, miel, certains légumes…) ou ajouté dans les aliments transformés par l’industrie alimentaire (additifs, sirop de maïs, édulcorants artificiels…).
- On estime qu’environ 90% du fructose est métabolisé par le foie, ce qui rend cet organe particulièrement vulnérable à un apport excessif de ce sucre, pouvant mener aux signes précurseurs d’une accumulation excessive de graisse dans le foie.
- Cependant, l’origine du fructose consommé (naturelle ou transformée) est décisive dans son apport nutritionnel pour la santé : le fructose naturel apporte une diversité de micronutriments combinés à des fibres alimentaires, tandis que le fructose transformé apporte une haute densité énergétique associée à des quantités accrues de sucre et de graisses saturées.
- Par conséquent, l’effet de la consommation de fructose sur le fonctionnement du foie serait donc davantage lié à l’excès de graisse fourni par des habitudes alimentaires non saines, entrainant des anomalies métaboliques, qu’au fructose lui-même.
- À ce jour, les équipes de l’IHU ICAN souhaitent poursuivre les recherches pour comparer l’impact de la consommation de fructose d’origine naturel et d’origine transformée dans le développement et la progression de la stéatose métabolique du foie.
À savoir : l’OMS recommande une consommation maximale de 50 grammes de sucre par jour (10 cuillères à café), avec un seuil idéal de 25 g/j (valeurs pour un régime de 2 000 kcal/j).
2. Consommer 3 tasses de café par jour contre la stéatose métabolique du foie ?
« La consommation de café est recommandée aux patients atteints de la NASH (stéatose hépatique métabolique ou « maladie du foie gras ») ».
Réponse : VRAI.
- Une consommation régulière de café, sans sucre ajouté, est associée à une réduction significative du risque et de la progression de la stéatose métabolique fu foie.
- Ainsi, le café peut être considéré comme un moyen de prévention des patients atteints de stéatose métabolique du foie, s’il est combiné à une alimentation saine et à une activité physique régulière.
- La dose de café recommandée reste encore à définir par la recherche scientifique à l’aide d’essais prospectifs, mais des études suggèrent que la consommation de 3 tasses par jour permettrait de diminuer la progression de la stéatose métabolique du foie grâce à des effets hépato-protecteurs (protection du foie).
- Effets bénéfiques notamment observés par la consommation du café filtre et non du café espresso, vu que selon les méthodes d’extraction du café, des différences dans leur composition finale sont observées. La préparation du café filtre semble préserver mieux les acides chlorogéniques (des antioxydants naturels trouvés dans les grains de café) en comparaison au café espresso.
À savoir : Une consommation trop élevée de café est généralement associée au tabagisme. Pour limiter votre consommation et prendre soin de votre foie, ne fumez pas !
3. Les probiotiques, des alliés pour le microbiote intestinal ?
« Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui peuvent être utilisés dans le traitement de nombreuses maladies cardiométaboliques. »
Réponse : VRAI.
- Les probiotiques jouent un rôle thérapeutique dans certaines maladies du cardiométabolisme (l’hypercholestérolémie, l’obésité, la stéatose métabolique du foie, d’autres maladies gastro-intestinales…), grâce à ses interactions positives avec le microbiote intestinal.
- Les probiotiques aident à réduire les problèmes de perméabilité intestinale, les dégâts oxydatifs (stress oxydatif) et les conséquences inflammatoires provenant de ces déséquilibres métaboliques.
- Cela met en évidence l’importance d’avoir une alimentation équilibrée et diversifiée pour préserver un microbiote sain et un organisme en bonne santé.
4. La viande rouge : sans incidence pour la santé ?
« Les différents types de cuisson et de degrés de transformation de la viande n’ont aucune incidence sur la santé. »
Réponse : FAUX.
- La cuisson des viandes à haute température (plus de 100 – 130°C) associée à une durée prolongée (friture, grill, rôtissage…) induit la formation d’amines hétérocycliques aromatiques (AHA), des composés nocifs pour la santé et reconnus cancérigènes.
- Les AHA sont également associés à l’augmentation du risque d’insulino-résistance (pouvant entrainer le diabète) et de stéatose métabolique du foie.
- Ces observations peuvent être liées à des habitudes alimentaires basées sur une consommation élevée d’acides gras saturés et de produits alimentaires ultra-transformés, entrainant du cholestérol et une augmentation des réponses inflammatoires et du stockage des lipides dans le foie.
À savoir : Les directives diététiques pour la santé cardiométabolique encouragent l’adoption d’un régime à faible consommation de viandes rouges (1 à 2 portions/semaine de 100 g) et de viandes transformées (1 portion/semaine de 50 g). Ces indications correspondent notamment au régime Méditerranéen, qui comporte davantage des protéines d’origine végétale, et qui présente des effets bénéfiques sur la prévention des maladies cardiométaboliques.
5. Oméga-3 et vitamine E : des bienfaits pour la santé ?
« L’oméga-3 et la vitamine E sont des nutriments particulièrement bénéfiques pour prévenir les maladies cardiométaboliques, cardiovasculaires, et hépatiques (foie). »
Réponse : VRAI.
- Les acides gras insaturés oméga-3 (présents dans les graines, fruits à coque, certains poissons comme le saumon, la sardine, le thon…) et la vitamine E (présente dans les huiles végétales, les noix, l’avocat…) sont des substances associées à une amélioration de la santé de l’individu.
- Cela est dû aux effets anti-inflammatoires et antioxydantes présentés par ces nutriments, auxquels peuvent réduire le risque des maladies cardiovasculaires et métaboliques, comme la stéatose hépatique.
Favorisez une alimentation équilibrée pour prévenir les maladies cardiométaboliques
Les maladies liées à une alimentation déséquilibrée sont en augmentation constante ces dernières années. Au-delà du contexte individuel propre à chaque individu, une meilleure éducation nutritionnelle et l’accès à une information claire sur la composition des aliments sont des mesures qui permettent de favoriser la mise en place d’habitudes alimentaires saines.
La législation sur l’étiquetage des produits alimentaires, connue sous le nom de « Nutriscore« , vise à former et sensibiliser le consommateur lors de ses choix alimentaires et à réglementer la commercialisation de produits potentiellement nocifs pour la santé.
À savoir : Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un régime alimentaire sain est un régime qui répond aux besoins nutritionnels des individus, en fournissant des aliments sains, diversifiés et en quantité suffisante, pour maintenir une vie active et réduire le risque des maladies.
Le régime conseillé est composé de fruits, des légumes, des légumineuses (lentilles, haricots), de noix et de céréales complètes (avoine, blé, riz), et propose une teneur réduite en graisses (en particulier les graisses saturées), en sucre et en sel.
La recherche scientifique pour lutter contre l’obésité et les maladies associées
Les équipes scientifiques et médicales de l’IHU ICAN développent des projets de recherche pour mieux comprendre et traiter les maladies du cardiométabolisme, notamment liées à l’alimentation de l’individu.
Vous pouvez notamment consulter nos recommandations nutritionnelles dans le livret destiné aux patients atteints de stéatose métabolique du foie.
Le quotidien d’Aude, Infirmière en pratique avancée en Diabétologie
Le quotidien d’Aude, Infirmière en pratique avancée en Diabétologie
À l’occasion de la Journée mondiale des infirmières et infirmiers 2023, découvrez le portrait d’Aude Bourgery Djongang, Infirmière en Pratique Avancée dans le service de Diabétologie – Métabolisme de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Avec le soutien de l’IHU ICAN, elle développe notamment un projet paramédical et médical pour améliorer l’auto-soin du patient diabétique à son retour à domicile. Retrouvez plus d’informations ci-dessous !
Le métier d’Infirmière en Pratique Avancée (IPA) en diabétologie
Le métier d’Aude consiste en une prise en charge globale du patient diabétique, qui est hospitalisé dans d’autres services du groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière grâce à l’Unité Mobile de Diabétologie.
- À son arrivée à l’hôpital: entretien avec le patient, examen clinique, évaluation et ajustement de ses traitements pour le diabète,
- Pendant son hospitalisation : bilan éducatif partagé, mise en place de l’éducation thérapeutique nécessaire pour son retour à domicile en toute sécurité, réponse aux questions du patient et de ses aidants,
- À sa sortie de l’hôpital : organisation du parcours de soin diabétologie (hôpital de jour ou de semaine), prescription d’examens complémentaires pour le suivi du diabète, suivi en distanciel pour ajuster le traitement du diabète, maintien du lien avec le patient entre le moment de sa sortie et le prochain rendez-vous en diabétologie, réponse aux questions du patient et des aidants.
En tant qu’Infirmière en Pratique Avancée en diabétologie, elle fait le lien entre la médecine de ville et l’hôpital : médecin traitant, infirmiers libérales, diabétologue de ville, pharmacien, pédicure-podologue… En relation avec la CPTS Paris 13 (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé), elle peut orienter les patients qui présentent un diabète déséquilibré et qui ont besoin d’être suivis en consultation ou hospitalisés.
En parallèle, Aude développe également une activité de recherche paramédicale, en participant à des projets locaux ou nationaux. Elle travaille actuellement sur un projet lié à l’éducation thérapeutique des patients (ETP).
Un projet pour améliorer l’auto-soin du patient diabétique à son retour à domicile
« Comment l’idée de ce projet est-elle née ? C’est en écoutant les patients que l’on trouve une solution possible à leurs besoins. Lorsque je leur expliquais comment réaliser les automesures glycémiques ou les injections d’insuline, plusieurs demandaient à filmer mes démonstrations pour pouvoir les regarder à nouveau et reproduire le bon geste. J’ai donc eu l’idée de mettre en place un programme de vidéos éducatives pour que le patient développe des compétences en auto-soin et que son entourage puisse également se former. »
En effet, l’éducation thérapeutique des patients (ETP) réalisée dans le cadre d’une unité mobile de diabétologie nécessite d’être prolongée au domicile, compte tenu de séjours à l’hôpital de plus en plus courts et dans un contexte de prise en charge ambulatoire.
Soutenu par la Bourse SFD Ypsomed 2023, ce projet innovant d’apprentissage numérique est donc complémentaire avec l’éducation thérapeutique déjà réalisée en présentiel.
- Via un QR code accessible sur les ordonnances, des flyers et des affiches dans le service, le patient pourra suivre un programme d’apprentissage numérique simple et ludique composé de 6 vidéos éducatives.
- En fin de chaque vidéo, un jeu interactif permettra de mesurer l’amélioration des connaissances et de renforcer les messages éducatifs.
« Nous souhaitons proposer aux patients un outil utile qui prendra en compte leur niveau de littératie numérique, afin de garantir sa facilité d’utilisation pour toutes et tous. À ce jour, les vidéos sont quasiment finalisées. Nous passons à la phase de création de l’outil interactif, avec pour objectif qu’il soit opérationnel d’ici fin 2023 pour les patients, leurs aidants, mais aussi par les soignants qui souhaitent compléter leur formation. »
Soutenez le développement de ce projet
Pour aller plus loin, Aude et l’équipe médicale souhaite combiner l’utilisation de la vidéo éducative et de la réalité augmentée pour mettre le patient en situation. Cette technologie renforcera l’engagement du patient sur l’utilisation de la « chaussure de décharge », un dispositif médical prescrit pour les soins des plaies du pied diabétique.
- Ce projet est réalisé dans le Service de Diabétologie – Métabolisme du Pr. Agnès HARTEMANN, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Institut IE3M
- Aude DJONGANG BOURGERY, Infirmière en Pratique Avancée
- Dr Georges HA VAN, Diabétologue
Ce projet a besoin de soutien pour financer son développement : contactez Francine Trocmé (Directrice Mécénat et Communication de l’IHU ICAN) pour plus d’informations.
Insuffisance cardiaque : le projet UTHop’IA renforce l'éducation thérapeutique dès l'hospitalisation
Insuffisance cardiaque : le projet UTHop’IA renforce l’éducation thérapeutique dès l’hospitalisation
L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique qui nécessite un suivi tout au long de la vie. Comme dans toutes les maladies chroniques, l’éducation thérapeutique joue un rôle majeur dans la prise en charge en associant le patient et son entourage dans la démarche de soins. Elle permet une meilleure observance des traitements, une diminution des hospitalisations et une meilleure qualité de vie.
Mené par l’IHU ICAN, le projet UTHop’IA vise à accompagner les patients en insuffisance cardiaque de leur hospitalisation à leur retour à domicile à l’aide l’outils digitaux et de l’intelligence artificielle.
Découvrez ci-dessous les 5 projets inclus dans UTHop’IA, impliquant notamment la collaboration de CapGemini et le travail d’étudiants de l’école d’ingénieurs ECE, de POLYTECH et de l’université Panthéon-Sorbonne.
À quelle problématique médicale répond le projet UTHop’IA ?
L’insuffisance cardiaque concerne environ 1 million de personnes en France, et 120 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Cette maladie chronique est responsable de 200 000 hospitalisations et 70 000 décès par an. Elle touche essentiellement les personnes âgées de plus de 75 ans, mais parfois également des personnes beaucoup plus jeunes. Malgré les progrès de la prise en charge, 1 patient sur 2 décède dans un délai de 5 ans après le diagnostic.
Depuis 2006, les médecins du service de cardiologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière ont mis en place un programme d’éducation thérapeutique (ETP) dans l’insuffisance cardiaque après la sortie de l’hôpital qui comporte plusieurs ateliers collectifs.
Malheureusement, ces ateliers ne sont pas toujours bien suivis par les patients faute d’avoir été suffisamment sensibilisés à la gravité de leur maladie et aux changements qu’elle implique dans leur quotidien. 50 % des patients rechutent et sont réhospitalisés 6 mois après leur sortie. Il est donc capital de faire diminuer ce chiffre.
Le projet UTHop’IA vise à sensibiliser les patients à l’importance de l’éducation thérapeutique dès l’hospitalisation pour une décompensation cardiaque, afin d’améliorer le suivi du patient et éviter une nouvelle hospitalisation.
Qu’est-ce que le projet UTHop’IA ?
Un des objectifs du projet UTHop’IA est de mettre en place un programme d’éducation thérapeutique pour les patients hospitalisés pour une poussée d’insuffisance cardiaque, à l’aide d’outils numériques et de l’intelligence artificielle.
Grâce à ce programme innovant, le patient hospitalisé pourra découvrir et assimiler les informations « clés » lui permettant d’appréhender sa maladie : Quels sont les traitements et nouvelles habitudes à intégrer dans son quotidien ? Comment appliquer le régime contrôlé en sel ? Quels sont les signes d’alerte devant faire craindre une décompensation imminente ?
Le projet UTHop’IA, qui poursuivra son développement pendant encore quelques années avant d’être disponible, ambitionne d’accompagner le patient de son hospitalisation à son retour à domicile :
- Durant sa période d’hospitalisation au sein de l’hôpital, les informations sont délivrées de manière interactive via un robot humanoïde,
- Dès sa sortie de l’hôpital et son retour à domicile, la sensibilisation du patient se poursuit via un ordinateur ou un smartphone, où il peut retrouver la même interface utilisée durant son hospitalisation. L’intelligence artificielle garde en mémoire ses interactions précédentes avec le patient.
- Dans les semaines qui suivent, une télésurveillance médiée par la voix est mise en place (via l’ordinateur ou le smartphone) afin d’assurer un suivi des nouvelles habitudes du patient, liées à sa maladie.
Un projet innovant structuré en 5 sous-projets de recherche
Le projet UTHop’IA est structuré en 5 sous-projets de recherche pour développer les différents aspects pédagogiques et techniques du programme d’éducation thérapeutique :
- ROB’EDUC : création du programme d’éducation thérapeutique (quiz, conseils…). Ce sous-projet a bénéficié du soutien institutionnel d’AstraZeneca et de la collaboration d’étudiants de l’école d’ingénieurs ECE. En savoir plus sur le sous-projet ROB’EDUC.
- ROBMAP : recherche sur la navigation autonome du robot humanoïde, appelé Charlie, au sein du service de l’hôpital afin de rendre visite aux patients, avec l’aide d’étudiants de
- ROBARM : conception d’un bras automatisé pour l’autonomie du robot Charlie dans l’ouverture des portes du service, avec l’aide d’étudiants de Polytech et en collaboration avec Capgemini Engineering.
- CAP BOT VOCAL : développement d’un assistant vocal de type « voice bot » grâce à l’intelligence artificielle, avec l’aide d’étudiants de l’université Panthéon Sorbonne.
- CAP BOT DESIGN: développement d’une enceinte connectée en complément de la tablette existante, avec l’aide d’étudiants de Polytech Sorbonne.
Ils soutiennent le projet UTHop’IA
Le projet UTHop’IA est mené par les Dr Françoise Pousset, Pr Richard Isnard, et Dr Lise Legrand (IHU ICAN). « Nous sommes convaincus que ce projet très innovant va permettre de soutenir le travail de nos équipes médicales. Le robot Charlie va venir en renfort de nos équipes, non pas pour remplacer le contact humain qui est indispensable, mais pour leur dégager plus du temps pour le soin et le suivi des patients durant l’hospitalisation. »
« Cette innovation va offrir aux équipes médicales une véritable respiration dans la frénésie du soin. Les bénéfices vont profiter directement aux soignants, mais également aux patients, qui auront davantage de clés en main pour appréhender leur maladie. » Aurélie Foucher, Cheffe d’opérations scientifiques sur le projet UTHop’IA.
Pour son sous-projet ROB’EDUC, le projet UTHop’IA a bénéficié du soutien institutionnel d’AstraZeneca ainsi que de la mobilisation des collaborateurs de l’IHU ICAN qui ont collecté des fonds lors de la Course des héros 2022.
Où en est la recherche médicale pour lutter contre le diabète de type 2 (DT2) ?
Où en est la recherche médicale pour lutter contre le diabète de type 2 (DT2) ?
Maladie chronique de plus en plus fréquente, le diabète de type 2 (DT2) est caractérisée par une élévation du taux de sucre dans le sang, aussi appelée hyperglycémie. Il concerne 92% des patients diabétiques, soit environ 3,6 millions de français, et touche généralement des personnes de plus de 40 ans.
Grâce à une recherche médicale active depuis de nombreuses années, des avancées scientifiques permettent de mieux comprendre cette pathologie, et de développer des traitements au bénéfice des patients. Où en est la recherche médicale et scientifique autour du diabète de type 2 ?
Découvrez ci-dessous le témoignage du Pr. Fabrizio Andreelli, qui contribue aux travaux de recherche du service de Diabétologie-Métabolismes de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et de l’unité Nutriomics (INSERM / IHU ICAN).
Quel rôle du microbiote intestinal dans le DT2 ?
Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes (dont des bactéries) présents dans les intestins. Nos équipes de recherche s’intéressent au lien entre le microbiote et le diabète de type 2.
Elles ont remarqué que les populations en surpoids présentent un déséquilibre dans la composition de ces bactéries intestinales et un appauvrissement de la diversité (variété) de la flore intestinale. Ce phénomène s’intensifie pour les patients en surpoids atteints de DT2, qui présentent davantage d’altérations dans la diversité de leur flore.
Un microbiote intestinal appauvri peut-il favoriser l’obésité et le diabète de type 2 ?
Au sein de notre laboratoire, nos équipes de recherche contribuent donc à analyser ces espèces bactériennes afin de mieux les connaître et afin de rétablir une flore équilibrée chez nos patients, dans le but de limiter leur prise de poids et d’améliorer leur taux de glycémie (taux de sucre dans le sang), en cas de diabète de type 2.
Quel impact de la chirurgie bariatrique dans le DT2 ?
La recherche a permis de prouver que la perte de poids améliore le diabète de type 2. En effet, l’activité physique et l’alimentation équilibrée font partie des mesures hygiéno-diététiques qui permettent de traiter le DT2 en première intention, avant les traitements médicamenteux par voie orale ou par injections.
Dans certaines populations, la chirurgie bariatrique qui vise à perdre du poids (pose d’un anneau gastrique ou chirurgie plus complexe qui crée un court-circuit intestinal) permet de normaliser le taux de glycémie du patient en post-opératoire, et même dans certains cas de faire disparaitre le diabète de type 2. Ce phénomène a pu être observé rapidement après l’intervention (jours ou semaines), bien avant que le patient ne commence à perdre du poids.
Quel(s) mécanisme(s) améliore(nt) la glycémie après une chirurgie bariatrique, avant toute perte de poids significative ? Est-ce l’opération en elle-même qui permet d’induire de nouveaux signaux, afin de réveiller les cellules qui secrètent l’insuline dans le pancréas ?
Au sein de notre laboratoire, ces questions ont été abordées à l’aide d’un modèle de souris, en recréant le même contexte que chez les patients humains. Chez la souris et chez l’humain, il a donc été démontré que la chirurgie bariatrique peut réveiller le pancréas endocrine, c’est-à-dire la partie du pancréas qui sécrète l’insuline, hormone capitale pour contrôler le taux de sucre dans le sang (glycémie). Ainsi, chez l’homme comme chez le rongeur opéré, on observe une hausse de la sécrétion d’insuline permettant l’amélioration des glycémies, voire la disparition, du diabète de type 2.
L’analyse des mécanismes impliqués dans l’amélioration du diabète après la chirurgie bariatrique a permis de révéler l’implication de la cellule bêta du pancréas (pancréas endocrine), qui va retrouver une fonctionnalité optimale ce qui la rend de nouveau capable de sécréter l’insuline selon les besoins de l’organisme afin de réguler la glycémie dans le sang.
Nos équipes travaillement maintenant à identifier les substances qui pourraient partir de l’intestin opéré et qui ciblent le pancréas endocrine, permettant ainsi sur la base de la communication entre ces deux organes d’expliquer comment l’intestin opéré améliore la fonctionnalité du pancréas. L’identification de ces substances pourrait amener à la création de nouveaux médicaments ou de solutions nutritionnelles afin d’équilibrer les glycémies des patients atteints de diabète de type 2 sans chirurgie bariatrique.
Quel impact du DT2 sur le système intestinal ?
Chez les patients atteints de diabète de type 2 et en surpoids, le fonctionnement hormonal du système intestinal est altéré. En effet, l’intestin a d’autres fonctions que la seule absorption des aliments. Certaines cellules intestinales sont spécialisées en des sécrétions d’hormones essentiellement sécrétées lors des repas. Ces hormones ont une double fonction : atteindre le pancréas afin de sécréter plus d’insuline pour équilibrer la glycémie lors des repas ; et induire la satiété. La fabrication de ces hormones appelées hormones incrétines est défectueuse en cas d’obésité et de diabète de type 2, ce qui empêche le pancréas endocrine de libérer plus d’insuline et réduit également le message de satiété envoyé au cerveau.
Le fonctionnement classique du système intestinal
- Le microbiote (bactéries intestinales), au contact des aliments, va interagir avec l’intestin qui va libérer des hormones intestinales, ou hormones incrétines (comme le GLP-1), qui vont circuler dans le sang et avertir l’organisme que le repas est en train d’arriver.
- À la réception de ces hormones, d’une part le pancréas va secréter plus d’insuline, et d’autre part le cerveau est informé que la satiété doit se préparer.
Comment améliorer la sécrétion des hormones incrétines manquantes pour augmenter la sécrétion l’insuline nécessaire au contrôle des glycémies ?
L’identification d’une des hormones incrétines, appelée le GLP-1, a récemment permis aux équipes de recherche de développer un médicament pour traiter le diabète de type 2. Ce traitement se présente sous la forme d’un stylo prérempli de GLP-1, permettant une injection hebdomadaire sous-cutanée. Il va permettre de redonner à l’organisme cette hormone importante, qui n’est plus ou mal fabriquée par l’intestin.
Ce médicament est disponible pour les patients atteints de DT2, et est de plus en plus recommandé lorsque les modifications du mode de vie ne suffisent pas (activité physique, alimentation…).
Une nouvelle génération de médicaments devrait être disponible en 2023-2024, avec des stylos comprenant 2, voire 3 hormones intestinales différentes, afin de renforcer les effets sur la satiété et sur la sécrétion du pancréas endocrine.
« C’est un énorme espoir pour tous les patients. Cela permettra ainsi d’éviter que le diabète soit déséquilibré, de réduire les risques de complications, et de permettre une meilleure santé. » témoigne Pr. Fabrizio Andreelli, Service de diabétologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Journée Mondiale du Diabète 2022 : comment diagnostiquer et traiter le diabète de type 2 ?
Comment diagnostiquer et traiter le diabète de type 2 ?
En France, plus de 4 millions de personnes vivent avec un diabète. Dans le monde, on estime qu’il concerne 1 adulte sur 10 âgé entre 20 et 79 ans, soit 537 millions de personnes.
Enjeu majeur de santé publique, le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie), provoqué par un dysfonctionnement du pancréas. Il s’agit plus exactement d’un déséquilibre ente l’hormone de stockage du glucose, l’insuline, et celle qui permet de le libérer le glucagon.
Il existe 2 formes de diabètes : le diabète « de type 1 » (DT1) qui est une maladie auto-immune concernant environ 6% des personnes diabétiques, et le diabète « de type 2 » (DT2) qui survient généralement après 40 ans.
À l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète du 14 novembre 2022, les équipes médicales et de recherche de l’IHU ICAN vous informent sur le diabète de type 2, qui touche 92% des patients diabétiques et qui augmente considérablement en France ces dernières années.
Qu’est-ce que le diabète de type 2 ?
L’insuline est une hormone naturellement secrétée par le pancréas, qui a pour rôle de réguler la glycémie (taux de sucre dans le sang) à des valeurs normales, pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Parfois, les cellules de l’organisme ont une mauvaise utilisation de l’insuline. L’individu présente de l’insulinorésistance, où le pancréas n’est plus capable de s’ajuster et de secréter normalement de l’insuline. Cela provoque une élévation du taux de sucre dans le sang (hyperglycémie), et le développement d’un diabète de type 2 (DT2).
- 3,5 millions de patients sont atteints de DT2 en France,
- Environ 1 million de personnes seraient non diagnostiquées en France.
Quelles sont les causes du diabète de type 2 ?
Cette maladie peut être induite par de multiples causes :
- L’environnement familial, avec des antécédents de diabète dans la famille,
- Les facteurs environnementaux, selon le niveau d’activité physique et de sédentarité,
- L’alimentation et la prise de poids,
- L’âge, le vieillissement est un facteur de risque de développer un diabète de type 2.
Comment diagnostiquer le diabète de type 2 ?
Le développement du diabète de type 2 se fait souvent très progressivement, de manière silencieuse durant de nombreuses années. La plupart du temps, l’élévation du taux de sucre dans le sang n’entraine aucun symptôme notable pour le patient.
Le diagnostic se fait par une simple prise de sang permettant de mesurer le taux de sucre dans le sang, lorsque le médecin généraliste estime que cela est nécessaire, en fonction des facteurs de risque du patient. Certains symptômes peuvent également mener à une vérification :
- Sensation de soif
- Envie régulière d’uriner
- Perte de poids
Comment traiter le diabète de type 2 ?
Les traitements contre le diabète de type 2 ont pour objectifs d’aider l’insuline à mieux agir pour réguler le taux de sucre dans le sang, ou d’augmenter la capacité du pancréas à secréter l’insuline.
Ces dernières années, les avancées scientifiques ont permis de développer plusieurs types de traitement, entrainant une médecine personnalisée en fonction de chaque patient : mode de vie, pathologie(s) déjà présente(s), appétence avec le traitement proposé…
1. Les mesures hygiéno-diététiques
Dans le traitement du diabète de type 2, la 1ère étape est de respecter des mesures hygiéno-diététiques pour améliorer l’évolution de la maladie :
- Diminution et contrôle du poids par une alimentation équilibrée,
- Activité physique régulière,
- Arrêt du tabac.
2. Les traitements oraux et par injections
Si ces mesures ne sont pas suffisantes, 2 types de traitement existent :
- Traitements oraux: médicaments antidiabétiques sous forme de comprimés,
- Traitements par injections d’insuline: pompe à insuline, stylo à insuline rechargeable, stylo prérempli, seringue à insuline…
Quelles sont les complications du diabète de type 2 ?
L’absence de prise en charge de la maladie peut entrainer de graves complications sur le long terme, au niveau de :
- L’œil : apparition de rétinopathie diabétique ou de « diabète dans l’œil », pouvant amener à la cécité en l’absence de traitement,
- Du rein : apparition d’une glomérulopathie du diabète, pouvant entrainer des maladies chroniques du rein, une insuffisance rénale et, à un stade avancé, la nécessité d’une dialyse (épuration artificielle du sang),
- Des vaisseaux du cœur, du cerveau ou des artères des jambes : possibilité de développer un infarctus, un accident vasculaire cérébral (AVC), ou une artérite des jambes.
- Des pieds: complications sévères des plaies du pied diabétique, pouvant aller jusqu’à l’ulcération et l’amputation des membres inférieurs.
Ces complications sévères apparaissent généralement après 5 à 10 ans de déséquilibre de diabète non traité.
Vous présentez des facteurs de risque ? En cas de doute, parlez-en à votre médecin. Une simple prise de sang permet le diagnostic.
Et le diabète de type 1 ?
Plus rare que le diabète de type 2, le diabète de type 1 apparait souvent pendant l’enfance ou au début de l’âge adulte. Il concerne moins de 10% des patients atteints de diabète.
« Le diabète vit avec moi depuis très longtemps, plus que 30 ans. L’annonce d’une maladie, peu importe laquelle, est un chamboulement dans la vie de quelqu’un. On se demande pourquoi ça tombe sur nous. On pose plein de questions, on est un peu fâché, déboussolé (…) J’ai dû m’adapter au fur et à mesure que les avancées technologiques arrivent, et dans les différents moments de ma vie » (naissance d’un enfant, voyages, activités professionnelles…). « C’est ça, vivre avec un diabète. » Témoignage de Betina, patiente dans le service de diabétologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
« Avec les énormes avancées technologiques de ces dernières années, la charge mentale diminue énormément, et la qualité de vie s’améliore de façon incroyable (…) Le médecin est un partenaire, il est impliqué dans notre vie. Quand les choses ne marchent pas, il est là pour m’écouter et m’épauler. Et quand ça marche, il va être aussi là pour se réjouir avec moi ! » Betina, patiente dans le service de diabétologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière