Journal of Hepatology
Treatment of portal hypertension in patients with HCC in the era of Baveno VII
Porté par le Pr Richard Isnard, le Dr Françoise Pousset et le Dr Lise Legrand, le projet ROB’EDUC vise à mettre en place un programme d’éducation thérapeutique pour les patients hospitalisés pour une poussée d’insuffisance cardiaque (IC), à l’aide de l’intelligence artificielle via un robot humanoïde.
Pour mener ce projet, l’IHU ICAN a obtenu le soutien institutionnel d’AstraZeneca, afin de développer le design de l’interface robot/patients et la réalisation de contenus pédagogiques pour les patients.
Apprenez-en plus sur ce projet ambitieux ci-dessous !
Comme toutes les maladies chroniques, l’insuffisance cardiaque nécessite un suivi du traitement tout au long de la vie du patient.
Malgré les progrès de la prise en charge, 1 patient sur 2 décède dans un délai de 5 ans après le diagnostic.
Il est donc essentiel de bien accompagner le patient et son entourage dans la démarche de soins à travers l’éducation thérapeutique, qui joue un rôle majeur dans la prise en charge :
Quelques rappels sur l’insuffisance cardiaque (IC)
Depuis 2006, les médecins du service de cardiologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière ont mis en place un programme d’Education thérapeutique (ETP) dans l’insuffisance cardiaque après la sortie de l’hôpital qui comporte plusieurs ateliers collectifs.
Malheureusement, moins de 50 % des patients hospitalisés dans le service de cardiologie de l’hôpital peuvent bénéficier de ce programme, d’une par manque de temps médical et paramédical du personnel formé pour le dispenser et d’autre part par la trop faible mobilisation des patients pour se rendre aux ateliers.
C’est pourquoi, depuis de nombreuses années, nous souhaitons débuter l’éducation thérapeutique dès l’hospitalisation pour décompensation cardiaque afin de sensibiliser les patients à l’importance d’adopter de nouveaux réflexes, afin d’améliorer leur suivi et d’éviter une nouvelle hospitalisation.En effet, 50 % des patients sont réhospitalisés 6 mois après leur sortie. Il est capital de faire diminuer ce chiffre.De plus, dans un contexte où la télémédecine se développe de plus en plus, les programmes d’éducation thérapeutique sont encore réalisés de manière classique sous forme d’ateliers et de brochures papier.
Depuis plusieurs années, le service de cardiologie a été à la pointe dans la mise en œuvre de la télésurveillance, mais les équipes souhaitent aller plus loin dans son utilisation pour accompagner toujours mieux les patients.
Pour répondre à cette problématique, l’IHU ICAN développe actuellement le projet ROB’EDUC, dans le cadre du projet global UTHopIA.Le projet UTHopIA a pour objectif d’utiliser un robot humanoïde qui viendra en renfort des équipes médicales pour dispenser le programme d’Education Thérapeutique (ETP) aux patients hospitalisés pour une poussée d’insuffisance cardiaque.
Après stabilisation clinique du patient, le robot pourra venir débuter le programme d’ETP en individuel directement dans la chambre du patient hospitalisé. Il devra interagir avec le patient par la voix et par le biais d’un écran interactif (tablette).
Après la sortie du patient, l’interaction avec l’intelligence artificielle pourra se poursuivre grâce à une application mobile qui reprendra la même interface, à laquelle le patient sera déjà familiarisé. Cette application gardera en mémoire l’interaction spécifique ayant eu lieu avec chaque patient afin de personnaliser le suivi.Le projet ROB’EDUC cherche à faire la preuve de concept de l’efficacité de l’utilisation des supports digitaux, de la robotique et de l’intelligence artificielle (IA) pour susciter une meilleure adhésion des patients aux programmes d’éducation thérapeutique.
Le projet ROB’EDUC porte sur la digitalisation du contenu d’éducation thérapeutique, l’installation des éléments dans le système du robot, la professionnalisation de l’interaction avec l’utilisateur et le développement du design et du confort de navigation.Les 3 objectifs de l’ETP que nous voulons atteindre avec l’aide de l’intelligence artificielle et d’un robot humanoïde sont :
Ce robot permettra de répondre aux questions les plus courantes et les plus utiles pour prévenir une rechute.
Cette approche suscitera l’intérêt du patient et elle pourrait également avoir un effet d’entraînement sur le personnel soignant pour relayer les principaux messages.
Ce projet a également bénéficié du soutien des collaborateurs de l’IHU ICAN et de leurs proches dans le cadre de la Course des héros 2022.Faire un don pour soutenir l’innovation
Clinics and Research in Hepatology and Gastroenterology
Maladie chronique de plus en plus fréquente, le diabète de type 2 (DT2) est caractérisée par une élévation du taux de sucre dans le sang, aussi appelée hyperglycémie. Il concerne 92% des patients diabétiques, soit environ 3,6 millions de français, et touche généralement des personnes de plus de 40 ans.
Grâce à une recherche médicale active depuis de nombreuses années, des avancées scientifiques permettent de mieux comprendre cette pathologie, et de développer des traitements au bénéfice des patients. Où en est la recherche médicale et scientifique autour du diabète de type 2 ?
Découvrez ci-dessous le témoignage du Pr. Fabrizio Andreelli, qui contribue aux travaux de recherche du service de Diabétologie-Métabolismes de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et de l’unité Nutriomics (INSERM / IHU ICAN).
Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes (dont des bactéries) présents dans les intestins. Nos équipes de recherche s’intéressent au lien entre le microbiote et le diabète de type 2.
Elles ont remarqué que les populations en surpoids présentent un déséquilibre dans la composition de ces bactéries intestinales et un appauvrissement de la diversité (variété) de la flore intestinale. Ce phénomène s’intensifie pour les patients en surpoids atteints de DT2, qui présentent davantage d’altérations dans la diversité de leur flore.Un microbiote intestinal appauvri peut-il favoriser l’obésité et le diabète de type 2 ?Au sein de notre laboratoire, nos équipes de recherche contribuent donc à analyser ces espèces bactériennes afin de mieux les connaître et afin de rétablir une flore équilibrée chez nos patients, dans le but de limiter leur prise de poids et d’améliorer leur taux de glycémie (taux de sucre dans le sang), en cas de diabète de type 2.
La recherche a permis de prouver que la perte de poids améliore le diabète de type 2. En effet, l’activité physique et l’alimentation équilibrée font partie des mesures hygiéno-diététiques qui permettent de traiter le DT2 en première intention, avant les traitements médicamenteux par voie orale ou par injections.
Dans certaines populations, la chirurgie bariatrique qui vise à perdre du poids (pose d’un anneau gastrique ou chirurgie plus complexe qui crée un court-circuit intestinal) permet de normaliser le taux de glycémie du patient en post-opératoire, et même dans certains cas de faire disparaitre le diabète de type 2. Ce phénomène a pu être observé rapidement après l’intervention (jours ou semaines), bien avant que le patient ne commence à perdre du poids.Quel(s) mécanisme(s) améliore(nt) la glycémie après une chirurgie bariatrique, avant toute perte de poids significative ? Est-ce l’opération en elle-même qui permet d’induire de nouveaux signaux, afin de réveiller les cellules qui secrètent l’insuline dans le pancréas ?Au sein de notre laboratoire, ces questions ont été abordées à l’aide d’un modèle de souris, en recréant le même contexte que chez les patients humains. Chez la souris et chez l’humain, il a donc été démontré que la chirurgie bariatrique peut réveiller le pancréas endocrine, c’est-à-dire la partie du pancréas qui sécrète l’insuline, hormone capitale pour contrôler le taux de sucre dans le sang (glycémie). Ainsi, chez l’homme comme chez le rongeur opéré, on observe une hausse de la sécrétion d’insuline permettant l’amélioration des glycémies, voire la disparition, du diabète de type 2.
L’analyse des mécanismes impliqués dans l’amélioration du diabète après la chirurgie bariatrique a permis de révéler l’implication de la cellule bêta du pancréas (pancréas endocrine), qui va retrouver une fonctionnalité optimale ce qui la rend de nouveau capable de sécréter l’insuline selon les besoins de l’organisme afin de réguler la glycémie dans le sang.
Nos équipes travaillement maintenant à identifier les substances qui pourraient partir de l’intestin opéré et qui ciblent le pancréas endocrine, permettant ainsi sur la base de la communication entre ces deux organes d’expliquer comment l’intestin opéré améliore la fonctionnalité du pancréas. L’identification de ces substances pourrait amener à la création de nouveaux médicaments ou de solutions nutritionnelles afin d’équilibrer les glycémies des patients atteints de diabète de type 2 sans chirurgie bariatrique.
Chez les patients atteints de diabète de type 2 et en surpoids, le fonctionnement hormonal du système intestinal est altéré. En effet, l’intestin a d’autres fonctions que la seule absorption des aliments. Certaines cellules intestinales sont spécialisées en des sécrétions d’hormones essentiellement sécrétées lors des repas. Ces hormones ont une double fonction : atteindre le pancréas afin de sécréter plus d’insuline pour équilibrer la glycémie lors des repas ; et induire la satiété. La fabrication de ces hormones appelées hormones incrétines est défectueuse en cas d’obésité et de diabète de type 2, ce qui empêche le pancréas endocrine de libérer plus d’insuline et réduit également le message de satiété envoyé au cerveau.
Comment améliorer la sécrétion des hormones incrétines manquantes pour augmenter la sécrétion l’insuline nécessaire au contrôle des glycémies ?L’identification d’une des hormones incrétines, appelée le GLP-1, a récemment permis aux équipes de recherche de développer un médicament pour traiter le diabète de type 2. Ce traitement se présente sous la forme d’un stylo prérempli de GLP-1, permettant une injection hebdomadaire sous-cutanée. Il va permettre de redonner à l’organisme cette hormone importante, qui n’est plus ou mal fabriquée par l’intestin.
Ce médicament est disponible pour les patients atteints de DT2, et est de plus en plus recommandé lorsque les modifications du mode de vie ne suffisent pas (activité physique, alimentation…).
Une nouvelle génération de médicaments devrait être disponible en 2023-2024, avec des stylos comprenant 2, voire 3 hormones intestinales différentes, afin de renforcer les effets sur la satiété et sur la sécrétion du pancréas endocrine.« C’est un énorme espoir pour tous les patients. Cela permettra ainsi d’éviter que le diabète soit déséquilibré, de réduire les risques de complications, et de permettre une meilleure santé. » témoigne Pr. Fabrizio Andreelli, Service de diabétologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.En savoir plus sur le diabète de type 2Faire un don pour soutenir la recherche
European Journal of Preventive Cardiology