Fondation pour l’Innovation
en Cardiométabolisme et Nutrition

  • Impacts d’un régime riche en graisses sur le profil métabolique et le phénotype du myocarde auriculaire chez la souris

    Impacts d’un régime riche en graisses sur le profil métabolique et le phénotype du myocarde auriculaire chez la souris

    Impacts d’un régime riche en graisses sur le profil métabolique et le phénotype du myocarde auriculaire chez la sourisLes maladies métaboliques, comme l’obésité ou le diabète, sont des facteurs de risque de la fibrillation auriculaire (FA), l’arythmie cardiaque la plus fréquente en pratique clinique. Ainsi, chaque augmentation de l’indice de masse corporelle est associée à une augmentation de 4 % de risque de FA. La durée de diabète sucré et le niveau de dysglycémie déterminent le risque de FA.

    S’il y a un terrain commun entre la FA et les maladies métaboliques, l’âge, l’hypertension artérielle, l’athérosclérose, il existe probablement aussi un impact direct sur le cœur des maladies métaboliques.

    Découvrez l’étude menée pour déterminer ce lien !

    Quelle est la méthode de l’étude ?

    Nadine Suffee de l’équipe du Professeur Stéphane Hatem (UMRS1166 maladies cardiovasculaires et métaboliques) a étudié les conséquences d’un régime alimentaire riche en graisses sur le myocarde auriculaire et sur la formation du substrat de la Fibrillation auriculaire (FA).

    Des souris ont été soumises pendant 4 mois à un régime riche en graisse (60% de matière grasse) et comparées à un groupe contrôle de souris recevant un régime pauvre en matière grasse.

    Une analyse non biaisée par spectroscopie de masse du métabolome et du lipidome du myocarde auriculaire a été réalisée, puis différentes stratégies ont été utilisées pour caractériser le phénotype des oreillettes, notamment la mesure de la respiration mitochondriale et l’analyse de l’électrophysiologie des myocytes atriaux étudiée par la technique du patch clamp.

    Quels sont les résultats ?

    Ainsi, il se produit une réorientation du métabolisme oxydatif des oreillettes des souris soumis à un régime riche en graisse vers la prédominance de la β-oxydation mitochondriale et l’accumulation de lipides à longues chaines.

    Ce remodelage métabolique s’accompagne de modification de la respiration mitochondriale mesurée ex vivo dans des trabécules auriculaires et par le raccourcissement de la durée du potentiel d’action, un mécanisme arythmogène de la FA, liée à l’activation anormale des canaux potassiques dépendant de l’ATP des myocytes atriaux. L’activation de ces canaux repolarisant est la conséquence probable de la moindre efficience énergétique du métabolisme des myocytes de souris obèses.

    À cela est associée une expression augmentée des gènes de l’adipogénèse, l’accumulation de TAE notamment au niveau du sillon auriculo ventriculaire et l’infiltration du myocarde atrial par des lymphocytes et des monocytes/macrophages.Cette étude est la première démonstration du rôle de l’alimentation sur le phénotype atrial et la formation du substrat de la FA. Elle montre le rôle joué par la balance entre utilisation et stockage des acides gras dans l’acquisition d’un profil adipogénique et inflammatoire des oreillettes. Elle a permis d’identifier des nouveaux mécanismes qui lient le métabolisme et le myocarde : élongation des lipides, activation des canaux K-ATP recrutement des cellules immuno-inflammatoires.Lire l’article en intégralité

  • Persistance d’une fibrose hépatique sévère malgré une perte de poids substantielle avec chirurgie bariatrique

    Persistance d’une fibrose hépatique sévère malgré une perte de poids substantielle avec chirurgie bariatrique

    Persistance d’une fibrose hépatique sévère malgré une perte de poids substantielle avec chirurgie bariatrique

    Une équipe de recherche de l’AP-HP, de l’Inserm et de Sorbonne Université a mené des travaux, au sein de l’IHU ICAN, portant sur les effets de la chirurgie bariatrique sur la sévérité de l’atteinte hépatique chez les patients avec NASH (Non-Alcoholic Steatohepatitis ou Steatohepatite métabolique) et fibrose sévère (fibrose en pont ou cirrhose compensée).

    Cette étude montre que chez 50% des patients ayant subi une chirurgie bariatrique, malgré une perte de poids importante (20% à 30% de l’IMC initial) et une amélioration des facteurs de risque métaboliques (principalement le diabète de type 2), la fibrose sévère persiste à moyen terme (5 ans après la chirurgie).

    Les résultats de ces travaux ont fait l’objet d’une publication le 25 janvier 2022 dans la revue Hepatology.

    Quel lien entre l’obésité et la stéatose hépatique (NASH) ?

    L’obésité en France concerne 17% de la population adulte et elle touche de plus en plus les enfants et les adolescents. Elle a de nombreuses conséquences sur l’état de santé des personnes qui en sont atteintes dont le développement d’un « foie gras » (stéatose du foie).

    La stéatose hépatique est définie par l’accumulation de graisse dans les cellules du foie favorisée par la présence des facteurs de risque métaboliques (particulièrement le diabète et l’obésité). En France, la stéatose du foie touche 18% de la population et elle concerne 25% de la population générale au niveau mondial. A terme, cette pathologie, également appelée NASH, peut conduire à l’apparition de maladies plus graves comme la cirrhose ou le cancer du foie.

    À ce jour, il n’existe aucun traitement médicamenteux efficace contre la NASH, ce qui rend la recherche autour d’autres voies de prise en charge pour les patients d’autant plus importante.Des travaux antérieurs ont montré une amélioration spectaculaire des lésions hépatiques de NASH après la chirurgie bariatrique en parallèle à la perte de poids. Néanmoins, les données d’efficacité chez les patients ayant des formes avancées de NASH restent limitées.

    Quels effets de la chirurgie bariatrique sur l’évolution de la NASH ?

    Coordonnée par le Dr Raluca Pais (AP-HP, IHU ICAN), le Dr Judith Aron-Wisnewsky (APHP, Inserm, Sorbonne Université, IHU ICAN), le Pr Vlad Ratziu (AP-HP, INSERM, Sorbonne Université, IHU ICAN) et le Pr Karine Clément (AP-HP, Inserm, Sorbonne université, Unité NutriOmique), l’étude a permis d’analyser les effets de la chirurgie bariatrique sur l’évolution des lésions histologiques sévères de la NASH.

    Les patients, issus de la cohorte « chirurgie bariatrique BARICAN » coordonnée par le service de nutrition dirigé par le Pr Jean-Michel Oppert à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, ont eu une biopsie hépatique initiale au moment de la chirurgie bariatrique et une biopsie de suivi.Cette étude confirme les excellents résultats de la chirurgie bariatrique :

    • Globalement, 29% des patients avaient une histologie normale à la biopsie de suivi ;
    • 74% avaient une résolution de la NASH sans progression de la fibrose ;
    • 70% avaient une régression de la fibrose.

    Cependant, chez les patients atteints d’une fibrose sévère avant la chirurgie, la fibrose sévère persistait dans 47% des cas, à moyen terme après la chirurgie, malgré la résolution de la NASH dans 69% des cas.

    Quelles sont les conclusions de l’étude ?

    Les patients non répondeurs à la chirurgie bariatrique ont une moindre amélioration des facteurs de risque métaboliques (moins de perte de poids, rémission du diabète) même si cliniquement significative. Les facteurs associés à la persistance de la fibrose après chirurgie bariatrique, en plus de l’intervalle de suivi, étaient l’âge et le type de chirurgie (moins de régression de la fibrose après la sleeve indépendamment de la perte du poids). Les facteurs associés à l’absence des lésions hépatiques après la chirurgie bariatrique étaient une plus grande perte du poids, une amélioration de la résistance à l’insuline et une moindre sévérité initiale des lésions nécro inflammatoires.

    En conclusion, le Dr Raluca Pais précise que « cette étude montre que, malgré une efficacité établie pour la régression de la NASH, la chirurgie bariatrique est moins efficace pour la régression de la fibrose sévère. La régression de la fibrose nécessite plus de temps et probablement des mécanismes additionnels. La perte de poids seule peut ne pas être suffisante pour inverser la fibrose sévère. »En conclusion, le Dr Raluca Pais précise que « cette étude montre que, malgré une efficacité établie pour la régression de la NASH, la chirurgie bariatrique est moins efficace pour la régression de la fibrose sévère. La régression de la fibrose nécessite plus de temps et probablement des mécanismes additionnels. La perte de poids seule peut ne pas être suffisante pour inverser la fibrose sévère. »Lire l’articleAuteurs :

    Raluca Pais : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Institute of Cardiometabolism and Nutrition, Paris, France ; Centre de Recherche Saint Antoine, INSERM UMRS_938 Paris, France ; Judith Aron Wisnewsky : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; CRNH Ile de France, INSERM, UMRS U1269, Nutrition and Obesities Systemic Approaches (NutriOmics), Paris, France ; Pierre Bedossa : INSERM UMRS 1138 CRC Paris, France, Paris ; Maharajah Ponnaiah : Institute of Cardiometabolism and Nutrition, Paris, France ; Jean-Michel Oppert : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Jean-Michel Siksik : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Laurent Genser : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; CRNH Ile de France, INSERM, UMRS U1269, Nutrition and Obesities Systemic Approaches (NutriOmics), Paris, France ; Frederic Charlotte : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Dominique Thabut : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Centre de Recherche Saint Antoine, INSERM UMRS_938 Paris, France ; Karine Clement : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; CRNH Ile de Persistance d’une fibrose avancée (fibrose en pont, F3) avant et après la chirurgie bariatrique France, INSERM, UMRS U1269, Nutrition and Obesities Systemic Approaches (NutriOmics), Paris, France ; Vlad Ratziu : Assistance Publique Hôpitaux De Paris, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; Sorbonne Université, Paris, France ; Institute of Cardiometabolism and Nutrition, Paris, France ; INSERM UMRS 1138 CRC Paris, France, Paris.

  • L’IHU ICAN crée une nouvelle plateforme entièrement dédiée au traitement et à l’analyse des données de santé : ICAN I/O

    L’IHU ICAN crée une nouvelle plateforme entièrement dédiée au traitement et à l’analyse des données de santé : ICAN I/O

    ICAN I/O : nouvelle plateforme dédiée au traitement et à l’analyse des données de santé

    Aujourd’hui, les données sont générées massivement dans de nombreux domaines scientifiques et médicaux. Identification de facteurs de risque de maladies, aide au diagnostic, au choix et au suivi de l’efficacité des traitements ou encore à la surveillance de la trajectoire des patients…

    Ces données sont regroupées sous l’appellation « Big Data ». Avec les Big Data, la modélisation mathématique, les statistiques et l’informatique deviennent des outils incontournables pour gérer et analyser cette masse d’information.

    Les nouvelles informations qui en sont issues transforment profondément notre approche de la physiopathologie et des mécanismes biologiques sous jacents.

    Pour répondre au nouveau défi des Big Data, l’IHU ICAN a créé une plateforme dédiée : ICAN I/O Intelligence et Omics.

    L’expertise de la plateforme ICAN I/O

    L’expertise de la plateforme ICAN Intelligence et Omics (I/O) regroupe les trois briques essentielles pour mener des projets autour des Big Data en santé :

    1. La gouvernance des données
    2. Le recueil des données et data management
    3. L’analyse et l’intégration de données multi-omiques et cliniques.

    La création de cette nouvelle plateforme s’inscrit ainsi dans l’évolution des technologies modernes et l’utilisation d’algorithmes robustes pour répondre aux besoins des chercheurs grâce à une approche collaborative et holistique intégrant les technologies multi-omiques et l’analyse statistique.

    La plateforme ICAN Intelligence et Omics (I/O) a pour objectif d’apporter son expertise pour structurer, recueillir et gérer l’importante masse de données générées dans le cadre de projets de recherche.

    Extractions, analyses et traitements à grande échelle de données non structurées, hétérogènes et souvent cloisonnées chez les différentes parties prenantes dans les projets de recherche font partie des expertises de la plateforme ICAN Intelligence et Omics.

    Le défi majeur de l’utilisation des données de santé

    L’utilisation des données, leur circulation, traitement, partage, sont un autre défi majeur que relève l’IHU ICAN avec la création de cette plateforme : celui de la confidentialité des données patients, et l’absence, à ce jour, de mécanismes pour normaliser le transfert des données au niveau européen et international.

    L’IHU ICAN s’est saisi de la question des données depuis plusieurs mois notamment à travers la réalisation de grands projets de recherche, comme Maestria.

    L’IHU mise sur une gestion complète et sécuritaire de l’ensemble de la « chaine » des données, en structurant la collecte de données grâce à :

    • Une personne dédiée à la gouvernance des données,
    • 2 data managers qui permettent de recueillir, d’extraire et de classer les données récoltées
    • Un data scientist pour les analyser.

    L’expertise de la plateforme ICAN Intelligence et Omics est appuyée par le pôle juridique pour répondre aux questions réglementaires.

    ICAN I/O : un acteur majeur international dans les données de santé

    L’IHU ICAN se positionne donc comme un acteur majeur de niveau international capable de générer des données massives en santé. Son objectif est de les analyser et d’en extraire les connaissances nécessaires afin d’en dégager une meilleure compréhension du vivant pour participer à l’amélioration de la santé publique.

    La plateforme ICAN Intelligence et Omics (I/O) propose ainsi une offre de service adaptée pour des recherches académiques ou industrielles.En savoir plus sur la plateforme

  • Nouveau conseil scientifique pour l’IHU

    Nouveau conseil scientifique pour l’IHU

    Le nouveau conseil scientifique de l’IHU ICAN

    Lors du conseil d’administration du 16 décembre 2021, l’ICAN a annoncé la composition de son nouveau conseil scientifique.

    L’ICAN se dote d’un SAB (Scientific Advisory Board) prestigieux qui passe de 4 à 5 membres afin de renforcer les collaborations scientifiques internationales et de couvrir les principaux domaines d’intérêt de l’IHU.

    La composition du nouveau conseil scientifique de l’IHU ICAN

    Composés de personnalités reconnues par la communauté scientifique internationale dans le domaine du cardiométabolisme et de la nutrition, le SAB participe à la définition de la stratégie scientifique de l’ICAN et évalue sa performance scientifique. Il joue donc un rôle très important dans la trajectoire scientifique de l’ICAN.

    Nouveaux Membres

    • Pr André Carpentier, Directeur scientifique du Centre de recherche du CHUS, Professeur Chaire de recherche du Canada en imagerie moléculaire du diabète, Département de médecine, Université de Sherbrooke, Canada
    • Pr. Michaël RODEN, Directeur du centre allemand du diabète (DDZ), Professeur d’endocrinologie et de maladies métaboliques – Université Heinrich Heine de Düsseldorf, Directeur de la Division d’endocrinologie et de diabétologie de l’hôpital universitaire de Düsseldorf, Allemagne
    • Pr Karin Sipido, Professeur de médecine et responsable de la cardiologie expérimentale à l’Université de Louvain, Rédactrice en chef de Cardiovascular Research depuis janvier 2013, Belgique 

    Membres renouvelés

    • Pr Arnold von  Eckardstein, Directeur de l’institut de chimie clinique, Présidence POCT Commission, département médical de diagnostic, Codirecteur,  Centre universitaire de médecine de laboratoire et de pathologie, UZL, Suisse
    • Pr Rozemarijn Vliegenthart, Radiologue et professeur d’imagerie cardiothoracique au centre médical universitaire de Groningue, Pays-Bas

    En savoir plus sur la gouvernance de l’IHU