Quel consensus dans le diagnostic et la prise en charge de la fibrillation auriculaire ?
Quel consensus dans le diagnostic et la prise en charge de la fibrillation auriculaire ou atriale ?
Fortement impliqué dans la recherche sur la fibrillation auriculaire, le Pr Stéphane HATEM (Directeur Général de l’IHU ICAN et directeur de l’UMR 1166) a participé à la 8e conférence de consensus AFNET/EHRA du Atrial Fibrillation NETwork (AFNET) et de l’European Heart Rhythm Association (EHRA), où 83 experts internationaux ont réuni leurs compétences pour soutenir l’amélioration de la prise en charge du risque de FA à travers la prévention, la prise en charge individualisée et les stratégies de recherche.
Découvrez ci-dessous les principaux résultats de ce consensus !
La fibrillation auriculaire ou atriale
Malgré des progrès majeurs réalisés dans sa prise en charge, la Fibrillation Auriculaire (FA) reste associée à une morbidité et mortalité importante. Enjeu de santé publique majeur, elle est la 1ère cause cardiaque d’accidents vasculaires emboliques (AVC) et de décompensation des cardiopathies, et est un facteur de déclin cognitif et un caractère épidémique avec le vieillissement de la population.
Pour lutter contre ce fléau, il faut identifier les patients à risque de faire une Fibrillation Auriculaire, ceux présentant des épisodes de FA paroxystiques et cliniquement silencieux avant la survenue d’un AVC, et inventer de nouvelles prises en charge thérapeutiques personnalisées en amont.
Prise en charge de la fibrillation auriculaire : quelles avancées ?
« Afin d’améliorer l’estimation du risque lié à la Fibrillation Auriculaire (FA) et de guider le traitement de l’arythmie, il est nécessaire de poursuivre la recherche scientifique et clinique translationnelle pour mieux comprendre les différents mécanismes sous-jacents reflétés par le tracé électrocardiographique (ECG) de la FA. »
Pr Stéphane HATEM, Directeur de l’IHU ICAN
Publiée en 27 juillet 2022 dans EP Europace, la publication scientifique « Early diagnosis and better rhythm management to improve outcomes in patients with atrial fibrillation: the 8th AFNET/EHRA consensus conference » expose les principaux résultats de ces discussions interdisciplinaires, basées sur des observations scientifiques récemment publiées ou inédites.
Des nouvelles améliorations pour le patient sont possibles si l’on poursuit les efforts pour identifier et cibler la cardiomyopathie atriale et les troubles cognitifs associés, ce qui peut être facilité par l’Intelligence Artificielle (IA).
Les principaux résultats sont les suivants :
- Il faut tout faire pour contrôler le rythme cardiaque en utilisant de façon personnalisée les différentes thérapeutiques anti-arythmiques médicamenteuses ou interventionnelles, associées à une prise en charge agressive des facteurs de risque cardiovasculaires et métaboliques,
- La meilleure caractérisation de la cardiomyopathie atriale qui sous-tend la FA est un enjeu pour améliorer l’identification des patients à risque et mettre en place une prévention,
- Une évaluation standardisée de la fonction cognitive chez les patients souffrant de FA est nécessaire à l’amélioration de la qualité de vie des des patients,
- L’intelligence artificielle (IA) peut permettre d’atteindre tous les objectifs ci-dessus, mais nécessite des connaissances et une collaboration interdisciplinaires avancées ainsi qu’un meilleur cadre médico-légal,
- Nouveaux moyens de dépistage de la FA, simples et applicables à la population générale.
L’IHU ICAN participe à la recherche contre la fibrillation auriculaire
MAESTRIA, un projet très innovant pour mieux détecter la cardiomyopathie atriale
L’IHU ICAN participe à MAESTRIA (Machine Learning and Artificial Intelligence for Early Detection of Stroke and Atrial Fibrillation), un projet ultra innovant pour mieux détecter la cardiomyopathie atriale qui fait le lit de a fibrillation auriculaire et des accidents vasculaires emboliques.
Le projet MAESTRIA est un consortium de 18 partenaires d’Europe, des Etats-Unis et du Canada et répond à un appel à projet H2020 sur le diagnostic numérique. Ce projet est promu par Sorbonne-Université et coordonné par le Pr Stéphane HATEM, Directeur de l’IHU ICAN.
L’étude CT-AF, l’imagerie comme aide à la décision dans l’ablation atriale ?
L’étude CT-AF, coordonnée par le Pr Estelle GANDJBAKHCH et le Dr Mikaël LAREDO (Institut de Cardiologie, Unité Rythmologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris) devrait permettre de définir les vaisseaux critères pour sélectionner les patients qui pourraient tirer le plus de bénéfices de l’ablation des tissus de Fibrillation Atriale ou Fibrillation auriculaire (FA).
« En effet, les facteurs prédictifs du succès de l’ablation atriale restent insuffisants alors qu’ils sont nécessaires à la sélection des patients qui pourraient tirer le plus de bénéfice de cette procédure invasive. » Pr Estelle GANDJBAKHCH
Semaine de sensibilisation à l'hypercholestérolémie familiale 2022
Semaine de sensibilisation 2022 : où en est la lutte contre l’hypercholestérolémie familiale ?
L’hypercholestérolémie familiale (HF) est une des maladies génétiques la plus fréquente au monde et en France, et elle peut provoquer des complications neuro-cardiovasculaires (accidents vasculaires cérébraux, syndromes coronariens aigus…) chez des jeunes adultes, voire des enfants.
À l’occasion de la semaine de sensibilisation contre l’HF du 19 au 25 septembre 2022, l’IHU ICAN fait un point sur cette maladie héréditaire fréquente.
L’hypercholestérolémie familiale : une maladie génétique trop souvent sous-diagnostiquée
Contrairement à l’hypercholestérolémie « classique » qui se développe avec l’âge ou une mauvaise alimentation, l’hypercholestérolémie familiale est la seule pathologie où l’enfant nait avec un taux de cholestérol très élevé.
Malheureusement trop souvent sous-diagnostiquée, cette maladie est pourtant un réel enjeu de santé publique :
- Les scientifiques estiment que 225 000 à 270 000 personnes seraient atteintes en France,
- Avec seulement 10% des adultes et 5% des enfants diagnostiqués.
« Cette maladie est un vrai paradoxe puisqu’elle est facile à dépister et que des traitements existent ! Aujourd’hui, des drames humains pourraient être évités par un dépistage précoce des enfants et des jeunes adultes. » témoigne Lionel Ribes, Président de l’ANHET (Association Nationale des Hypercholestérolémies familiales et Lipoprotéines), interrogé par l’IHU ICAN dans le cadre de cette semaine de sensibilisation.
Hypercholestérolémie familiale : quels sont les risques ?
Cette maladie constitue le facteur de risque cardiovasculaire le plus fréquent parmi les conditions génétiques héréditaires. “Le risque cardiovasculaire est multiplié par 13 chez les patients atteints d’hypercholestérolémie familiale.” précise Philippe Lesnik, Directeur de recherche à l’UMRS 1166 (IHU ICAN).
Parmi ces personnes atteintes, certaines sont touchées par la forme rare de l’hypercholestérolémie familiale (homozygote) : sans dépistage et sans traitement, il existe un risque de mortalité avant 20 ans.
Pour prévenir la maladie, il est très important de rechercher les taux de cholestérol anormalement élevés des membres d’une même famille, par rapport aux valeurs habituellement rencontrées pour l’âge dans la population générale.
“Ce sont les chromosomes non-sexuels qui portent les gènes responsables de cette hypercholestérolémie. L’enfant va donc hériter d’une copie dysfonctionnelle soit de son père, soit de sa mère. Globalement, 50% des individus d’une famille où un membre est touché hériteront de la maladie.” explique le Pr Alain Carrié, Professeur des Universités, Praticien hospitalier et Responsable de l’Unité Fonctionnelle de Génétique de l’Obésité et des Dyslipidémies (Hôpital Pitié-Salpêtrière).
Quel parcours de soin pour les patients ?
Une simple prise de sang permet d’identifier un taux de cholestérol anormal.
Les experts de l’IHU ICAN ont donc mis en place un parcours de soin pour améliorer la prise en charge des patients atteints d’hypercholestérolémie familiale.
- Dès qu’il y a des signaux d’alerte et une suspicion de maladie génétique suite à un bilan sanguin, le patient est généralement adressé par son médecin traitant ou d’autres spécialistes.
- Il bénéficiera d’une consultation spécialisée où un dépistage génétique peut être envisagé afin de rechercher les mutations des gènes et identifier la dysfonction dans le métabolisme du LDL-cholestérol (mauvais cholestérol).
- En cas de dépistage génétique positif, le patient est inséré dans un parcours de soin spécialisé et dédié à la prise en charge de sa pathologie : consultations spécialisées annuelles, hospitalisation de jour pour un dépistage non invasif de l’atteinte vasculaire…
Plusieurs types de traitements existent en fonction de la situation du patient.
« Un dépistage précoce et un traitement dans la durée sont les 2 éléments fondamentaux qui peuvent permettre de vivre avec une HF sans en subir les conséquences.» précise le Dr Antonio Gallo, IHU ICAN, Maître de conférences des universités et Praticien Hospitalier à l’Unité de Lipidologie et Prévention cardiovasculaire (Hôpital Pitié-Salpêtrière).
« Nous savons dépister et traiter cette pathologie mais, contrairement à d’autres pays européens comme les Pays-Bas ou la Slovénie, nous n’avons pas mis en place des actes forts de prévention ! » explique Lionel Ribes, Président de l’association ANHET.
Témoignage d’un patient de l’unité d’Hémobiothérapie et LDL-aphérèse (Hôpital Pitié-Salpêtrière)
“J’ai de l’hypercholestérolémie familiale qui a été détectée très tôt. Quand j’étais enfant, j’ai eu des traitements par médicaments, puis vers l’âge de 16 ans j’ai commencé un traitement par machine (LDL-aphérèse). Grossièrement, on nous filtre le sang du mauvais cholestérol. Le traitement dure 2h, tous les 15 jours, et je le tolère très bien au niveau de ma santé. Aucune contre-indication ou effet secondaire, juste un peu de fatigue le jour-même, puis le lendemain matin, je recommence ma vie normalement.”
Comment améliorer la prévention de la maladie ?
« Il est urgent de mettre en place un dépistage précoce et généralisé de l’hypercholestérolémie familiale dans la population française afin d’éviter que de jeunes patients atteints aillent vers des complications neuro-cardiovasculaires. (…) Le but n’est pas de faire peur mais de faire prendre conscience que l’hypercholestérolémie familiale est un vrai enjeu de santé publique. » (Lionel Ribes)
L’hypercholestérolémie familiale non traitée ou mal traitée risque d’amener le patient vers une athérosclérose évolutive qui peut s’exprimer par des complications neuro-cardiovasculaires graves, ou par un décès précoce.
Les équipes de l’IHU ICAN travaillent au quotidien pour lutter contre les maladies du cardiométabolisme, 1ère cause de maladies chroniques et de décès en France et dans le monde. Vos dons sont précieux pour faire avancer la recherche médicale et améliorer le parcours de soin des patients.
“Mon souhait le plus cher est qu’on puisse dépister le maximum de sujets, le plus jeune possible et le plus tôt possible, pour pouvoir leur faire bénéficier d’une prise en charge adaptée qui fasse que leur surrisque vasculaire soit au plus proche de la population générale.” (Pr Alain Carrié)
Qui est l’ANHET ? Depuis la création de l’association en 2013, l’ANHET représente les patients atteints d’hypercholestérolémie familiale. Doté d’un conseil scientifique (dont les membres sont reconnus pour leur expertise), elle communique auprès du monde médical, du grand public, des autorités sanitaires et du monde politique pour informer de la gravité des répercutions sur la santé. L’association alerte également les instances sanitaires et politiques pour obtenir des engagements pour les procédures de dépistage et de prise en charge.
Semaine nationale de la santé du pied 2022 : comment prévenir les plaies liées au pied diabétique ?
Semaine nationale de la santé du pied 2022 : comment prévenir les plaies liées au pied diabétique ?
Impactant plus de 3,5 millions de français, le diabète est une maladie métabolique grave caractérisée par un niveau élevé de sucre dans le sang. Souvent sous-diagnostiquée car pouvant être asymptomatique pendant de nombreuses années, cette maladie en constante augmentation est devenue un enjeu de santé majeur : on estime à 693 millions le nombre de cas en 2045 à travers le monde (étude INSERM en 2019).
Parmi les complications de santé associées au diabète, la plus fréquente est la dégénérescence des nerfs sensoriels et moteurs des membres inférieurs du corps, aussi appelé « pied diabétique ». 15% des diabétiques présentent une ulcération du pied au cours de leur vie et 85% des amputations réalisées chez des patients diabétiques sont dues à une plaie du pied.
Dans le cadre de la Semaine Nationale de la Santé du Pied du 13 au 18 juin 2022, l’IHU ICAN vous présente les travaux de recherche de Jérôme Haddad (MSc Podiatrist – Podologue à l’Hôpital Universitaire de la Pitié Salpêtrière) sur les risques d’ulcération du pied des patients diabétiques.
Le pied diabétique : causes et conséquences
Selon certaines études, la pression plantaire est le facteur de risque principal d’une plaie chronique du pied chez un patient diabétique. En effet, les patients diabétiques neuropathes présentent un épiderme plantaire plus mince et des tissus mous plantaires plus rigides que les non diabétiques, exposant le pied diabétique à une dégradation des tissus cutanés pouvant amener à la formation d’ulcères.
Conséquence des anomalies métaboliques causées par le diabète, l’amplitude de mouvement des articulations du pied et de la cheville est effectivement réduite chez les patients diabétiques neuropathes. Cela entraine des perturbations importantes de la fonction du pied, en raison de pressions plantaires anormalement élevées pouvant provoquer un ulcère chronique du pied. Les patients atteints de ce type d’ulcères présentent une diminution de leur activité physique, une baisse de leur sociabilité, un niveau de stress plus important, et un impact négatif global sur leur qualité de vie et leur bien-être.
Le nombre d’individus souffrant de diabète augmente considérablement à l’échelle mondiale d’années en années ; il est donc essentiel de trouver des solutions pour réduire le taux d’ulcération du pied en lien avec le diabète.
Comment prédire et évaluer les risques de plaies liées au pied diabétique ?
Les travaux de recherche de Jérôme Haddad (MSc Podiatrist – Podologue à l’Hôpital Universitaire de la Pitié Salpêtrière) portent sur la conception et l’évaluation d’un biomarqueur prédictif du risque d’ulcération du pied pour une population de patients diabétiques atteints de neuropathie périphérique des membres inférieurs, par l’utilisation d’outils d’analyses pratiquées en routine clinique.
L’hypothèse de ce projet de recherche est que les plaies des patients diabétiques ne sont pas dues uniquement à la pression, mais également à la déformation dans l’épaisseur des tissus plantaires. Au fur et à mesure de l’avancée dans la neuropathie, les caractéristiques biomécaniques et structurelles du patient se dégradent. La découverte de cette neuropathie ou du diabète intervient souvent trop tard, une fois que la plaie est apparue. En effet, malgré la présence de facteurs de risque, des patients ne présentent pas forcément de plaie.
Il est donc fondamental d’identifier des données à la fois morphologiques et fonctionnelles afin d’étudier le passage de grade 2 au grade 3 chez le patient (voir schéma ci-dessus), et éviter une situation critique. Grâce à la prise en compte de ces 2 types de variables, l’identification d’un biomarqueur qui permette d’établir une norme face au risque de plaie associé à la neuropathie serait une avancée majeure pour lutter contre ce problème de santé publique.
Le projet de Jérôme Haddad prévoit donc, grâce à des outils de routine clinique, de pouvoir proposer un moyen simple d’évaluation et de prédiction des risques de plaies liées au pied diabétique, accessible en médecine de ville.
Comment est structuré ce projet de recherche sur le pied diabétique ?
Le projet prévoit plusieurs phases d’études :
- Etude observationnelle descriptive de la rhéologie cutanée des patientes grades 1, 2 et 3 : In vivo et par simulation numérique,
- Etude prospective observationnelle descriptive des patientes grade 3 en comparent les zones à antécédents de plaies et les zones restées saines : In vivo et par simulation numérique,
- Etude prospective observationnelle longitudinale analytique de cohorte : étude monocentrique sous la forme d’un hôpital de jour intitulé « HDJ dépistage de la neuropathie », avec monitoring prospectif longitudinal de l’ensemble des paramètres au 1er jour, à 6 mois et à 1 an.
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez en savoir plus sur le déroulé de cette étude.
Quels sont les résultats attendus ?
La création de l’outil a pour but une utilisation dans la pratique clinique, dans la recherche et dans les essais cliniques.
Le projet de recherche prévoit d’explorer plusieurs aspects et hypothèses, comme :
- L’analyse de la cinétique inter patients (exemple : quels individus se déplacent plus rapidement que les autres ?),
- L’évaluation des paramètres dans le temps (Quelle évolution ? Quelle fiabilité des données ?),
- La discrimination de groupes fonctionnels de risque et de groupes qui permettraient de créer une nouvelle gradation fonctionnelle, afin de compléter la gradation habituelle par défaut de baresthésie et de tact fin,
- L’exploration de questions telles que : Est-ce que cette étude amènera à une classification fonctionnelle ? Une clusterisation fonctionnelle ? Un biomarqueur ? Le grade 2 est-il hétérogène ? Peut-on normaliser la pression plantaire à toutes les différentes variables obtenues ? Peut-on créer un algorithme de prédiction ? Est-il possible de discriminer le patient qui entre dans le risque ?
Quels sont les acteurs de ce projet ?
- Jérôme Haddad: MSc Podiatrist – Podologue à l’Hôpital Universitaire de la Pitié Salpêtrière
- Pierre-Yves Rohan : Assistant Professor – Maître de conférences à l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak
- Dr Georges Ha Van Praticien-Hospitalier : Podologie en Diabétologie à l’AP-HP, Assistance Publique
- Antoine Perrier Podologue DE : Ingénieur biomécanique, PhD
- Pr Agnès Hartemann : Cheffe de service diabétologie et métabolisme CHU à l’Hôpital de la Pitié Salpetrière
Comment soutenir la recherche lié au pied diabétique ?
Ce projet de recherche innovant est financé par des fonds externes. Les dons sont donc essentiels pour accélérer la recherche médicale et améliorer la prise en charge des patients souffrant du diabète.
- Vous souhaitez soutenir ce projet de recherche spécifique lié au pied diabétique ? Vous pouvez contacter Francine Trocmé par e-mail à f.trocme@ihuican.org ou par téléphone au 01 88 40 64 05.
- Vous souhaitez soutenir l’ensemble des activités de l’IHU ICAN pour lutter contre les maladies du cardiométabolisme ? Faites un don ci-dessous.
Sources des données, issues des recherches de Jérôme Haddad :
• Boulton AJM, Vileikyte L, Ragnarson-Tennvall G, Apelqvist J. The global burden of diabetic foot disease. Lancet 2005
• Boulton A.J.M. et al. 2004
• Etudes Veves et al. (1992), Ahroni et al. (1999), Stess et al. (1997) et Fernando et al. (2013)
• Pirart J. et al 1977
• Chao et al., 2011
• Morag et Cavanagh, 1999, Morag et al., 1997
• Rao et al., 2011, Fernando et al. 1991
• Maluf et Mueller, 2003
• W. G. Meijer, 2001
International Nash Day 2022 : comment lutter contre la stéatose hépatique non alcoolique ?
NASH Day : comment lutter contre la stéatose hépatique non alcoolique ?
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la NASH organisée le 9 juin 2022, l’IHU ICAN revient sur les moyens de lutter contre cette maladie du foie qui touche 25% de la population adulte mondiale.
Aussi appelée « maladie du foie gras » ou « maladie du soda », la stéatohépatite non alcoolique ou « NASH » (Non-Alcoholic SteatoHepatitis) est une maladie chronique due à l’accumulation de graisse intra hépatique dans le foie (stéatose), associée à des facteurs de risque métaboliques (obésité, diabète de type 2…), mais non liée à une consommation excessive d’alcool.
La NASH : une maladie en progression constante
Le nombre d’individus atteints de stéatose métabolique est en forte progression et continuera d’augmenter dans les années à venir, notamment en raison de la recrudescence des cas de diabète de type 2 et d’obésité à travers le monde.
- 18,2% de la population adulte en France touchés (25% dans le monde, 32% aux Etats-Unis)
- 7 000 décès par an en France (118 000 en Europe, 104 000 aux Etats-Unis)
- 3 445 000 nouveaux cas en Europe en 2016
- Âge moyen d’apparition : 52 ans (chez les hommes principalement)
Source : Ref. Serfaty Gastroenterology 2020, cohorte CONSTANCES
Quelles sont les causes de la NASH ?
Une des causes principales du développement de la NASH est la résistance à l’insuline d’un individu, associé à des facteurs de risque métaboliques tels que :
- L’obésité sévère,
- Le diabète de type 2 (plus de 70% des patients diabétiques sont touchés par la stéatose),
- L’hypertension artérielle,
- L’apnée du sommeil,
- La dyslipidémie,
- Le vieillissement,
- Ou encore des facteurs génétiques (PNPLA3, TM6SF2) et épigénétiques (cas d’agrégation familiale en relation avec les facteurs d’environnement et épigénétiques).
Maladie considérée comme silencieuse, la NASH est souvent diagnostiquée de manière inattendue, parfois à des stades avancés : fibrose, cirrhose, carcinome hépatocellulaire…
Comment prévenir la NASH ?
Il n’existe pas de traitement efficace pour soigner un patient atteint de la NASH. La recherche et l’innovation sont donc essentielles pour améliorer la prise en charge des malades.
Cependant, certaines mesures hygiéno-diététiques sont fortement conseillées pour les patients, à tout stade de gravité de la stéatose hépatique :
- Changement dans l’alimentation avec un régime adapté, limitation de la consommation d’alcool, diète,
- Lutte contre la sédentarité, avec une augmentation de l’exercice physique et sportif,
- Contrôle du poids,
- Contrôle du diabète.
Ces modifications sont primordiales pour favoriser la régression de la maladie (stéatose, NASH ou fibrose) et pour ralentir l’évolution vers la cirrhose et ses complications (cancer hépatique, décompensation de la cirrhose…).
Dans les cas où les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas à ralentir l’évolution de la NASH, la chirurgie bariatrique peut être envisagée :
- Pour les patients obèses sans fibrose avancée, elle permet une amélioration significative de l’atteinte hépatique avec un retour à un foie normal dans une proportion considérable des cas.
- Pour les patients avec une fibrose avancée (≥ F3) ou atteints de cirrhose, les résultats sont cependant modérés.
NASH : comment améliorer la prise en charge des patients ?
La NASH a un impact significatif sur les dépenses de santé publique, avec des coûts directs et indirects liés à la maladie qui sont importants pour les systèmes de santé. En effet, cette maladie est une pathologie multifactorielle qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire.
Pour répondre à cette problématique, l’IHU ICAN a contribué en 2019 à la mise en place de la clinique NASH aux côtés de l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), qui est aujourd’hui la 1èrestructure hospitalière de diagnostic et de prise en charge multidisciplinaire des patients atteints de stéatose métabolique en France.
- Plus de 300 patients pris en charge depuis sa création entre 2019,
- Un parcours de soins innovant, pluridisciplinaire et personnalisé,
- Un circuit unifié et fluide, dans un même lieu situé à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris),
- Une équipe dédiée : hépatologue, radiologue, nutritionnistes, diététicienne, éducation thérapeutique et éducateurs sportifs.
Comment agir dans la lutte contre la NASH ?
Les dons sont essentiels pour soutenir l’excellence de la recherche française sur les maladies du cardiométabolisme et agir face à cet enjeu majeur de santé publique. Découvrez à quoi servent vos dons.
- Vous pouvez choisir de soutenir la recherche médicale contre la stéatose hépatique non alcoolique aux côtés de l’IHU ICAN en faisant un don pour les projets développés par la clinique NASH. Contactez Francine Trocmé par e-mail à trocme@ihuican.org ou par téléphone au 01 88 40 64 05.
Vous pouvez également soutenir l’ensemble des activités de l’IHU ICAN, qui lutte au quotidien contre les autres maladies du cardiométabolisme (obésité, diabète, maladie des vaisseaux et du cœur…).
Clinique NASH, un parcours de soin innovant unique en France
Clinique NASH, un parcours de soin innovant unique en France
La clinique NASH a été mise en place en 2019 par une équipe pluridisciplinaire de l’AP-HP avec le soutien de l’IHU-ICAN afin d’optimiser le diagnostic et la prise en charge des personnes atteintes de stéatose hépatique ; mieux contrôler leur maladie et ralentir voire freiner son évolution vers des formes graves (cirrhose, cancer du foie) nécessitant des interventions lourdes comme la greffe du foie.
La NASH (Stéatose Hépatique Non-Alcoolique) est une maladie du foie due à une accumulation de graisse d’origine métabolique indépendante de la consommation d’alcool ou des hépatites virales. Elle est très souvent la conséquence d’un mode de vie trop sédentaire associé à un régime alimentaire trop riche en graisses et en sucres.
Elle concerne entre 400 000 et 500 000 personnes en France par an, soit 25% de la population générale adulte. Les personnes atteintes de la NASH sont souvent asymptomatiques et présentent un risque plus important de développer des maladies cardiovasculaires, de l’hypertension artérielle, ou du diabète. Inversement, ces comorbidités, particulièrement l’obésité et le diabète, sont de facteurs de risque de progression de l’atteinte hépatique vers les formes les plus sévères (cirrhose et cancer du foie).
La clinique NASH : première structure hospitalière de prise en charge multidisciplinaire des patients atteints de stéatose métabolique en France
Aussi, les équipes de l’AP-HP et de l’ICAN ont créé la clinque NASH pour proposer aux malades un parcours de soins innovant, pluridisciplinaire et personnalisé. Ce parcours a pour objectif d’anticiper et d’intercepter les complications de la NASH (athérosclérose précoce, hypertension artérielle, diabète…) et de proposer des soins personnalisés à chaque patient en prenant en compte son phénotype clinique, son histoire personnelle et son environnement pour s’assurer de la meilleure observance possible des recommandations médicales. L’IHU-ICAN a mis à disposition des ressources humaines dédiées (1 médecin et 1 infirmier) ainsi que son centre d’investigation clinique, et a offert les conditions nécessaires à la construction de ce parcours grâce à son approche transversale et pluridisciplinaire des maladies du cardiométabolisme et de la nutrition.
Aujourd’hui, plus de 200 patients ont déjà pu en bénéficier. Le parcours patient est simplifié et unifié dans le cadre d’une hospitalisation de jour dans les services d’hépato-gastro-entérologie et de nutrition de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Divers spécialistes médicaux (hépatologue, radiologue, cardiologue, diététicien, diabétologue, chirurgien…) sont mobilisés afin de réaliser les examens nécessaires à l’établissement d’un phénotype et d’un diagnostic de précision avec une évaluation du risque hépatique et cardiométabolique. Pour un meilleur accompagnement des patients, le circuit propose également une consultation d’éducation thérapeutique, essentielle pour une meilleure adhésion aux programmes thérapeutiques proposés.