Anal Biochem
Blood ammonia in patients with chronic liver diseases: A better defined role in clinical practice
Plus d’1 million de français sont aujourd’hui concernés par l’Insuffisance Cardiaque (IC), avec 120 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Cette maladie chronique fréquente et grave se déclare lorsque le cœur rencontre des difficultés à pomper suffisamment de sang pour oxygéner tous les organes.
Les équipes de recherche scientifique de l’IHU ICAN mettent en place l’étude ICARD, qui a pour objectif d’analyser les mécanismes de la dapagliflozine, une molécule ayant démontré une efficacité métabolique, cardiovasculaire ainsi que rénale avec une place reconnue dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.
L’étude a démarré en juin 2022, avec l’inclusion du 1er patient ! Découvrez-en davantage ci-dessous sur le contexte et les objectifs de l’étude ICARD.
La contraction du cœur des patients en Insuffisance Cardiaque (IC) n’est plus efficace pour assurer le débit sanguin nécessaire pour alimenter les organes. Les principaux symptômes sont l’essoufflement, la fatigue et/ou des œdèmes et une prise de poids.
L’insuffisance cardiaque peut être la conséquence d’un infarctus du myocarde, de l’hypertension artérielle, du diabète et de troubles du rythme comme la fibrillation atriale, ainsi que des maladies du muscle cardiaque (cardiomyopathies) souvent d’origine génétique.
Pour faire face à cette maladie, il existe des traitements qui améliorent les symptômes, allègent le travail du cœur, et diminuent la morbi-mortalité, mais ils ne sont pas efficaces pour tous les patients.
La dapagliflozine est une molécule accessible depuis 2021 pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque. Elle a donné de très récents résultats d’efficacité complémentaire, dont les mécanismes d’action méritent d’être approfondis.
Aujourd’hui, comprendre quels mécanismes sont activés permettra de mieux identifier les patients qui pourront avoir un bénéfice accru de l’utilisation de la dapagliflozine par rapport aux traitements standards de l’insuffisance cardiaque.
L’étude ICARD de l’IHU ICAN vise donc à comprendre comment cette molécule améliore le métabolisme énergétique du cœur et d’autres organes (foie, rein, graisse abdominale), c’est-à-dire la flexibilité de l’utilisation des différentes sources d’énergie (graisses et sucre) dont le cœur a besoin pour pomper le sang.
Les 2 principaux objectifs de l’étude ICARD sont donc de :
Analyser son rôle dans la diminution des hospitalisations et de la mortalité des patients atteints d’insuffisance cardiaque.
Comprendre, grâce à l’IRM, les effets cardiovasculaires et métaboliques de la dapagliflozine, qui bénéficient à plusieurs types de patients,
Avec la participation d’AstraZeneca, cette étude à promotion académique est prévue pour une durée de 2 ans. ICARD va porter sur 40 patients présentant une insuffisance cardiaque et suivis dans le service de Cardiologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
L’étude se déroule à la Pitié-Salpêtrière, au sein de l’Institut de Cardiologie, dans le service de médecine nucléaire et sur le plateau d’investigation clinique ICAN Clinical Investigation de l’IHU ICAN.
Elle implique également les plateformes scientifiques ICAN Imaging pour les acquisitions IRM et ICAN Omics, le laboratoire d’imagerie biomédicale (LIB, INSERM 1146) ainsi que les services supports de l’IHU.
Contact : Louise Meyfroit – Chargée d’opérations scientifiques – l.meyfroit@ihuican.org
Porteurs du projet : Pr Richard Isnard, Pr Alban Redheuil, et Pr Fabrizio Andreelli
Les maladies inflammatoires chroniques impactent la vie de nombreuses personnes et représentent aujourd’hui un coût non négligeable pour notre système de santé.
Elles peuvent être traitées en utilisant des médicaments anti-inflammatoires d’origine naturelle ou synthétique. Dans le corps humain, une grande variété de molécules possède notamment des propriétés anti-inflammatoires pouvant aider à lutter contre ces maladies.
De récents travaux de recherche réalisés au sein de l’IHU ICAN par les Dr Maryam Darabi et Dr Anatol Kontush ont démontré que l’inclusion de la phosphatidylsérine améliore considérablement la fonction anti-inflammatoire des lipoprotéines reconstituées de haute densité (rHDL).
Comment cette approche peut-elle permettre de traiter certaines maladies inflammatoires chroniques ?
La phosphatidylsérine (PS) est une substance produite par l’organisme et qui constitue l’essentiel de la membrane des cellules. La phosphatidylsérine est un phospholipide qui contribue à résoudre l’inflammation. En effet, il est l’un des principaux signaux « eat-me » participant à l’élimination des cellules apoptotiques par les cellules immunitaires.
Présente dans le sang, la lipoprotéine humaine de haute densité ou HDL (high-density lipoprotein), est un complexe multimoléculaire possédant une forte capacité à réduire l’inflammation. Elle contient un ensemble de molécules lipidiques et protéiques, dont une minorité est constituée par la phosphatidylsérine (PS).
À l’aide de leurs principaux composants lipidiques et protéiques, les particules HDL (lipoprotéine humaine de haute densité) peuvent être reconstituées de manière artificielle en utilisant l’apolipoprotéine A-I (la protéine principale d’HDL) et la phosphatidylcholine (le lipide principale d’HDL) et donc utilisées comme agents thérapeutiques.
Figure 1 : Particules HDL reconstituées. En vert, l’apolipoprotéine A-I, la protéine principale d’HDL. En jaune, la phosphatidylcholine, le lipide principale d’HDL.
Les macrophages sont des cellules-clés du corps impliquées dans le développement des maladies inflammatoires chroniques.
Les résultats ont été obtenus in vitro avec l’utilisation de la lignée cellulaire des macrophages humains THP-1, mais aussi avec les macrophages humains primaires préparés à partir de monocytes circulantes.
Des formulations HDL ont été administrées à des souris dyslipidémiques soumises à un régime riche en cholestérol pour induire l’athérosclérose et l’inflammation chronique.
En conclusion, la phosphatidylsérine se révèle comme une composante anti-inflammatoire puissante, capable d’augmenter le potentiel thérapeutique du traitement fondé sur les HDL. Ces résultats constituent une nouvelle approche prometteuse dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques.
Les travaux de recherche ont été principalement menés au sein de l’UMRS 1166 (AP-HP, Inserm, Sorbonne Université, IHU ICAN) :
Les résultats de cette recherche ont été communiqué dans l’article scientifique « Phosphatidylserine Enhances Anti-inflammatory Effects of Reconstituted HDL in Macrophages via Distinct Intracellular Pathways », publié dans le 13 avril 2022 dans The Faseb Journal.