À la suite d’un accident cardiovasculaire comme un infarctus du myocarde ou lors d’une insuffisance cardiaque, réaliser un effort devient plus difficile en raison d’une altération de la fonction cardiocirculatoire.
Pour récupérer une capacité à l’effort, il est alors essentiel de reprendre une activité physique de façon progressive et adaptée dans le cadre d’un programme de réadaptation cardiaque, qui fait partie intégrante du traitement.

L’activité physique, un médicament pour le cœur
L’activité physique réalise une stimulation harmonieuse de l’ensemble du fonctionnement de l’organisme : du cœur et des vaisseaux, des poumons, des muscles, mais aussi du métabolisme, du système nerveux neurovégétatif ou encore du système immunitaire. Chez un patient souffrant d’une maladie cardiovasculaire, cette stimulation est essentielle pour retrouver une physiologie cardiovasculaire.
Dans le cas de patients hospitalisés après un infarctus du myocarde ou un épisode d’insuffisance cardiaque, la reprise d’activité physique intervient une fois l’état du patient stabilisé par le traitement de l’épisode aigue. L’équipe médicale propose le plus rapidement possible une reprise d’activité physique pour répondre à la demande des patients qui souhaitent reprendre une vie normale.
« Après un épisode aigu d’une maladie cardiaque, les patients sont fragilisés. Ils sont inquiets : quand le cœur fonctionne moins bien, on se sent fatigué et on pense qu’on est moins apte à faire de l’activité physique. Il faut rassurer les patients en leur expliquant que la reprise de l’activité physique fait partie du traitement pour aider le cœur à reprendre une physiologie normale. »
Pr Stéphane Hatem – Cardiologue (AP-HP) et Directeur de l’IHU ICAN

Un programme de reprise d’activité physique personnalisé

Le programme de reprise d’activité physique consiste à faire régulièrement des activités physiques adaptées à la physiologie et à la maladie de chaque individu. Il est réalisé dans un environnement médical afin de surveiller l’état de santé du patient, et éviter toute complication ou effet secondaire.
Il permet de répondre à plusieurs questions :
- Quelle est la capacité maximale du patient ?
- Quel est le seuil d’entrainement, ou premier seuil ventilatoire, qui indique la limite entre un effort modéré et un effort intense ?
- Comment son poumon s’adapte à l’exercice physique ?
- Quelle est sa masse musculaire ?
- Quand et comment s’entrainer ? Avec quels niveaux d’exercices, de charge, de fréquence cardiaque ?
Ces informations seront confrontées aux autres données issues du bilan médical (données biologiques, imagerie cardiaque…).
À la suite de cette évaluation, un programme de renforcement musculaire adapté à chaque individu est mis en place. Il dure généralement quelques semaines et est encadré par une équipe médicale. Le patient apprend les exercices adaptés à son état de santé, et comment évaluer l’impact de l’activité physique sur sa physiologie.
« Suite à un infarctus du myocarde menant à une greffe du cœur, la réadaptation cardiaque m’a permis d’obtenir les soins nécessaires pour reprendre ma vie quotidienne et me recentrer sur ma vie sociale, personnelle et intime. J’ai été très bien accompagné par tout le personnel médical qui m’a véritablement soutenu dans un projet d’activité physique personnel : étant initialement un grand sportif, j’ai remplacé le triathlon et les courses de fond par de la gym douce, du stretching, du yoga, de la marche, ou encore de la natation. Grâce à cela, j’ai retrouvé une vie quasiment normale et je peux appréhender l’avenir plus sereinement. »
Jean-Robert Darlis, patient greffé du cœur et Président de Cardio Greffes Ile de France

L’activité physique pour prévenir les maladies cardiométaboliques
La pratique d’une activité physique est aussi un moyen important pour prévenir les maladies cardiovasculaires, notamment en agissant sur les facteurs métaboliques, surpoids, intolérance au sucre et sur les chiffres tensionnels.
Les équipes de recherche de l’IHU ICAN structurent également des projets de recherche pour construire, à l’aide de l’intelligence artificielle, des algorithmes qui permettent de définir de nouveaux indicateurs plus précis de l’adaptation à l’effort de chaque individu et de son impact, en fonction de sa pathologie et de sa physiologie.
Zoom sur le projet Cavalcade-MOOV
Porté par le Pr Stéphane Hatem (IHU ICAN / AP-HP), le projet CAVALCADE-MOOV vise à développer des outils d’accompagnement personnalisé en e-santé, efficaces pour une meilleure observance de l’activité physique adaptée (APA) chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque chronique (ICC).
Le projet se déroulera à Paris et aux Antilles, en lien avec l’Institut de cardiologie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et avec la collaboration de l’association de patients de Cardio-greffes Ile-de-France, de la start-up SANO-MOOV, de l’INSEP et de l’Université Des Patients.
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Francine Trocmé
Direction communication et mécénat
06 81 64 97 88 – f.trocme@ihuican.org