Fondation pour l’Innovation
en Cardiométabolisme et Nutrition

Baromètre 2025 : les maladies cardiométaboliques, un défi de santé publique encore méconnu

L’IHU ICAN publie les résultats de la 3ème édition de son baromètre annuel, réalisé avec l’IFOP, sur la perception des maladies cardiométaboliques (MCM) par les Français.

Cette enquête explore trois dimensions clés :

  • Les attentes en matière de prévention et de prise en charge,
  • La notoriété et la compréhension des MCM par le grand public,
  • Les comportements face à ces pathologies.

Des maladies cardiométaboliques toujours sous-estimées

Les maladies cardiométaboliques, qui associent troubles métaboliques et maladies cardiovasculaires représentent un enjeu majeur de santé publique. Ces pathologies telles que le diabète, l’obésité ou la stéatose métabolique hépatique (MASLD), sont des affections chroniques favorisées par des facteurs environnementaux (sédentarité, alimentation) et génétiques. Sans prise en charge, elles peuvent entraîner des complications graves, voire mortelles.

Pourtant le baromètre IHU ICAN/IFOP met en lumière que, malgré leur impact, 70 % des Français ignorent encore ce que recouvre le terme « maladies cardiométaboliques », et seuls 6 % sont capables d’en donner une définition précise. Un déficit d’information qui persiste et représente un enjeu de santé publique majeure pour prendre en charge plus précocement ces maladies.

Une méconnaissance aux conséquences préoccupantes

Les résultats de l’étude soulignent plusieurs lacunes dans la perception des maladies cardiométaboliques (MCM) :

16% des Français ne parviennent pas à identifier une maladie cardiométabolique dans une liste donnée.

44% ne savent pas qu’il s’agit de maladies chroniques dont on ne peut guérir.

38% ne craignent pas d’en être un jour atteints alors qu’elles touchent une part croissante de la population.

55% des Français déclarent n’avoir jamais reçu d’information sur ces pathologies, et la prévention sur ce sujet est marquée par de fortes inégalités sociales.

46% des cadres s’estiment informés sur les maladies cardiométaboliques, contre seulement 26% des ouvriers. L’information, lorsqu’elle est transmise, provient principalement des médecins (57 %) et de l’entourage (32 %).

Pourtant, son impact est réel : 74% des personnes informées ont déjà modifié leurs habitudes de vie pour prévenir ces maladies, contre 48% des non-informés dont 36% ne prévoient aucun changement.

Une prise de conscience insuffisante face à maladie du foie gras (MASLD)

« La stéatose métabolique hépatique est aujourd’hui une maladie silencieuse mais potentiellement grave, encore largement méconnue du grand public. Il est essentiel d’informer les Français sur ses complications possibles — inflammation chronique du foie, cirrhose, voire cancer — afin de favoriser un dépistage précoce et une prise en charge adaptée avant qu’elle engendre des complications irréversibles. »

Dr Raluca Pais, hépatogastroentérologue (AP-HP) et clinicienne à l’IHU ICAN

  • Seuls 3% des personnes qui déclarent connaître les MCM citent spontanément la stéatose métabolique hépatique comme en faisant partie.
  • La MASLD arrive en 5e position des MCM qui inquiètent le plus les Français, après les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le diabète et l’obésité. Seuls 16% des sondés citent la MASLD parmi les maladies qui les inquiètent le plus.
  • Pourtant, il s’agit d’une maladie extrêmement fréquente : elle touche près d’1 adulte sur 5 en France et peut entraîner des conséquences très graves.
  • Totalement silencieuse, elle peut évoluer vers une inflammation chronique du foie (MASH), une cirrhose et, dans 10 à 20 % des cas, un cancer du foie. Selon l’Agence de la biomédecine, et le registre Europeen de transplantation hépatique (ELTR) la stéatose métabolique hépatique est désormais l’une des premières causes de greffe du foie en France et dans les pays occidentaux.

Cette maladie, étroitement liée au diabète, à l’obésité et à la sédentarité, est emblématique du dialogue entre les organes et notamment du dialogue cœur/foie.

Une évaluation menée auprès des patients de la clinique MASH (AP-HP/IHU ICAN) a montré que parmi les patients suivis avec une stéatose et sans maladie cardiovasculaire (CV) connue au moment de la prise en charge, 30% avaient un risque CV élevé découvert grâce à un dépistage systématique par le score calcique coronaire mis en place dans le cadre du parcours de soins personnalisé de la clinique MASH.

Des attentes fortes en termes de prévention

Les Français sont critiques envers les politiques de prévention actuelles : seuls 23% des Français estiment que les politiques de prévention contre les maladies cardiométaboliques (MCM) sont efficaces.  

  • 59% considèrent que la sensibilisation aux modifications des modes de vie (alimentation, activité physique, dépistage) devrait être la priorité en termes de lutte contre les MCM,
  • 43 % réclament une formation renforcée des professionnels de santé,
  • 43% une amélioration de la prise en charge des patients.

L’engagement de l’IHU ICAN face à l’urgence

Cette enquête montre bien que la population française n’est pas assez informée sur les MCM, alors que l’on sait que la prévention est un levier important de la lutte contre ces maladies.

Pionnier dans la lutte contre les maladies cardiométaboliques, l’IHU ICAN apporte déjà un certain nombre de réponses pour faire reculer la pandémie en cours :

  • Campagne de sensibilisation pour mieux informer les Français,
  • Mise en place d’un diplôme universitaire en association avec Sorbonne Université : « Santé et Maladies Cardiométaboliques » pour mieux former les professionnels de santé
  • Réalisation de programmes de recherche pluridisciplinaires,
  • Ou encore organisation de colloques ayant pour objectif de réunir l’ensemble des acteurs de la lutte contre les MCM pour travailler sur une feuille de route commune.

Inscrivez-vous à notre prochain colloque

Le prochain colloque intitulé « Spécificités et enjeux de la prévention des maladies cardiométaboliques » aura lieu au ministère de la Santé le 22 janvier 2026. Cliniciens, chercheurs, associations de patients, institutions publiques, industriels de la santé y sont invités pour débattre des nouvelles stratégies de prévention, de parcours de soins innovants et de la mobilisation collective nécessaire pour freiner la pandémie silencieuse des maladies cardiométaboliques.

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