Résultats de l’essai clinique MAESTRO-NASH : vers un espoir de traitement de la MASH (NASH) avec fibrose hépatique ?

La stéatohépatite métabolique ou MASH (anciennement NASH) est une maladie hépatique progressive pour laquelle il n’existe pas de traitement approuvé. Pourtant, la « maladie du foie gras » touche 25% de la population mondiale et on estime qu’1 patient sur 5 avec une MAFLD (stéatose hépatique associée à un trouble métabolique ) va développer une MASH.

Médicament administré par voie orale et ciblé sur le foie, le resmetirom est un agoniste bêta-sélectif du récepteur de l’hormone thyroïdienne. Ce traitement en cours de développement est utilisé dans le traitement de la MASH accompagnée d’une fibrose hépatique (qui touche environ 1,5% de la population générale).

Le Pr Vlad Ratziu (Hépatologue, AP-HP, Sorbonne Université, Inserm, IHU ICAN) a participé en tant que co-investigateur principal à la réalisation d’un nouvel essai clinique de phase III sur l’efficacité du resmetirom dans le traitement de la MASH.

Les résultats ont été communiqués le 8 février 2024 dans la prestigieuse revue scientifique The New England Journal of Medicine : « A Phase 3, Randomized, Controlled Trial of Resmetirom in NASH with Liver Fibrosis ».

Le 14 mars 2024, la FDA (Food and Drug Administration) a autorisé l’utilisation du resmetirom comme 1er médicament destiné à traiter la stéatohépatite métabolique (MASH) !

La méthodologie : un essai clinique de phase 3 sur des patients atteints de MASH (NASH) avec fibrose

  • La résolution de la MASH (NASH), sans aggravation de la fibrose, a été obtenue chez :
    • 25,9 % des patients du groupe recevant 80 mg de resmetirom,
    • 29,9 % de ceux du groupe recevant 100 mg de resmetirom,
    • contre 9,7 % de ceux du groupe placebo.
  • Une amélioration de la fibrose d’au moins un stade, sans aggravation du score d’activité de la MAFLD (NAFLD), a été obtenue chez :
    • 24,2 % des patients du groupe recevant 80 mg de resmetirom,
    • 25,9 % de ceux du groupe recevant 100 mg de resmetirom,
    • contre 14,2 % de ceux du groupe placebo.
  • L’évolution du taux de cholestérol à lipoprotéines de basse densité entre le début de l’étude et la semaine 24 a été de :
    • -13,6 % dans le groupe recevant 80 mg de resmetirom
    • -16,3 % dans le groupe recevant 100 mg de resmetirom,
    • contre 0,1 % dans le groupe placebo.
  • L’incidence des événements indésirables graves a été similaire dans tous les groupes de l’essai :
    • 10,9% dans le groupe resmetirom 80 mg,
    • 12,7% dans le groupe resmetirom 100 mg,
    • 11,5% dans le groupe placebo.
  • Les diarrhées et les nausées ont été plus fréquentes avec le resmetirom qu’avec le placebo.

La dose de 80 mg et la dose de 100 mg de resmetirom ont été supérieures au placebo en ce qui concerne la résolution de la NASH et l’amélioration de la fibrose hépatique d’au moins un stade.

Une avancée pour le traitement médicamenteux de la MASH (NASH)

Cet essai permet d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la création d’un traitement pour lutter contre la stéatohépatite non alcoolique ou MASH, dont la prévalence est en augmentation année après année dans le monde.

En effet, cette maladie cardiométabolique peut entrainer d’autres pathologies graves, en raison des dysfonctionnements du métabolisme observés chez les malades :

  • En fonction de la présence des facteurs de risque, la prévalence de la NAFLD varie de 5.2% chez les sujets non diabétiques et au poids normal, à 90% chez les sujets diabétiques et obèses.
  • Parmi les patients avec NAFLD, la prévalence de la fibrose avancée est estimée à 2.5%, ce qui correspond à environ 230 000 personnes pour la population de la France Métropolitaine.
  • Ces chiffres sont renforcés par l’épidémie d’obésité et du diabète de type 2, en France et dans le Monde.

Les experts de l’IHU ICAN développent des projets de recherche de pointe pour développer la médecine de demain dans les maladies cardiométaboliques.

Spécialiste de la stéatohépatite métabolique (MASH), le Pr Vlad Ratziu a participé à de nombreux essais thérapeutiques sur cette pathologie, et a publié plus de 300 articles dans de nombreuses revues internationales. Il exerce au sein de la clinique NASH de l’IHU ICAN, qui propose un parcours de soin innovant et personnalisé pour optimiser le diagnostic et la prise en charge de stéatose hépatique non-Alcoolique.